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Sur le vif

Les Etats-Unis refuse un visa à Tariq Ramadan

| Mardi 26 Septembre 2006 à 07:10

           


Les autorités américaines ont refusé d'entrée sur leur territoire l'intellectuel musulman suisse Tariq Ramadan, l'accusant d'avoir soutenu un groupement terroriste. Un avocat américain de défense des droits civiques a estimé de son côté que l'administration du président George W. Bush s'est servi d'une petite donation caritative comme prétexte pour censurer M. Ramadan.

Selon la porte-parole du département d'Etat Janelle Hironimus, un consulat américain a refusé la demande d'un visa professionnel et touristique provisoire en évoquant de nouvelles informations obtenues sur M. Ramadan, qui enseigne à Oxford, en l'occurrence qu'il avait "fourni un soutien matériel à une organisation terroriste".

La porte-parole a refusé de donner des détails sur la demande de M. Ramadan, en raison des règles de confidentialité en vigueur pour ce genre de processus.

De son côté, l'Union américaine des libertés civiles (ACLU) a affirmé que la demande de visa avait été refusée en raison de donations que M. Ramadan a faites auprès d'organisations humanitaires suisses et françaises oeuvrant dans les territoires palestiniens.

Selon l'ACLU, elles sont reconnues en tant qu'organisations humanitaires en France, mais les autorités américaines affirment qu'elles ont offert des fonds au Hamas et sont donc liées à des activités terroristes.

Un avocat de l'ACLU a estimé qu'il s'agissait au contraire d'une question de liberté d'expression.

"Le gouvernement utilise les lois sur l'immigration comme un moyen de réduire au silence et de stigmatiser une (voix) critique proéminente", a déclaré Jameel Jaffer.

Tariq Ramadan, qui s'est opposé à la politique étrangère américaine mais a affirmé n'avoir aucun lien avec le terrorisme, a déclaré sur son site Web qu'il avait lui-même informé le département d'Etat de ses donations.

M. Ramadan s'était déjà vu refuser un visa en 2004, alors qu'il avait accepté un poste à l'Université de Notre Dame.

Sa récente demande n'avait initialement pas été traitée par les autorités américaines, finalement sommées de la considérer par un tribunal de New York.




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