C’est deux jours avant Pâques que le père Michel Lelong s’est éteint. Ce grand artisan du dialogue islamo-chrétien est mort vendredi 10 avril, jour du Vendredi Saint pour les catholiques, à Paris à l’âge de 95 ans des suites du nouveau coronavirus, a-t-on appris samedi 11 avril du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de l'Eglise catholique.
Né à Angers, dans le Maine-et-Loire, en 1925, c’est en 1941 que sa vocation sacerdotale est née, après avoir visionné L’appel du silence, film consacré à la vie du prêtre Charles de Foucauld. « Je fus impressionné par l’itinéraire spirituel qu’il avait vécu : c’est en voyant des musulmans prier qu’il avait été conduit à se mettre devant Dieu et à retrouver la foi de son baptême », raconte le père Michel Lelong dans les dernières années de sa longue vie. « Me sentant appelé à être prêtre en terre d’islam, j’appris qu’une des meilleures façons de l’être était d’entrer chez les Pères blancs », les missionnaires d’Afrique.
Michel Lelong est ordonné prêtre à Carthage, en Tunisie, en 1948. Mais au lendemain de son ordination, il est nommé à Paris pour y faire une licence de Lettres classiques. Sa déception fut de courte durée : il s'en alla suivre des études universitaires à l’Université d’Alger où il en sort licencié d’arabe. Il est nommé par la suite à l'Institut des Belles Lettres Arabes (IBLA) à Tunis. Par ses diverses expériences et actions au Maghreb, il devint très rapidement un fin spécialiste du dialogue islamo-chrétien.
Né à Angers, dans le Maine-et-Loire, en 1925, c’est en 1941 que sa vocation sacerdotale est née, après avoir visionné L’appel du silence, film consacré à la vie du prêtre Charles de Foucauld. « Je fus impressionné par l’itinéraire spirituel qu’il avait vécu : c’est en voyant des musulmans prier qu’il avait été conduit à se mettre devant Dieu et à retrouver la foi de son baptême », raconte le père Michel Lelong dans les dernières années de sa longue vie. « Me sentant appelé à être prêtre en terre d’islam, j’appris qu’une des meilleures façons de l’être était d’entrer chez les Pères blancs », les missionnaires d’Afrique.
Michel Lelong est ordonné prêtre à Carthage, en Tunisie, en 1948. Mais au lendemain de son ordination, il est nommé à Paris pour y faire une licence de Lettres classiques. Sa déception fut de courte durée : il s'en alla suivre des études universitaires à l’Université d’Alger où il en sort licencié d’arabe. Il est nommé par la suite à l'Institut des Belles Lettres Arabes (IBLA) à Tunis. Par ses diverses expériences et actions au Maghreb, il devint très rapidement un fin spécialiste du dialogue islamo-chrétien.
Un des précurseurs du dialogue interreligieux en France
Le père Michel Lelong est alors appelé en France en 1975 pour présider le Service des relations avec l’islam (SRI), crée deux ans plus tôt sous la houlette de la Conférence des évêques de France, dans le sillage du concile Vatican II et de sa déclaration Nostra Ætate.
Michel Lelong présida le SRI, devenu en 2015 le Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM), jusqu’en 1981. Ce fut, pour lui, « l’occasion d’établir et d’approfondir des relations avec l’Église de France et avec la communauté musulmane de notre pays ».
En parallèle, Michel Lelong assura le secrétariat général du Groupe de recherche islamo-chrétien (GRIC), un collectif rassemblant des universitaires chrétiens et musulmans, à sa création en 1977, et ce durant une vingtaine d’années.
Michel Lelong présida le SRI, devenu en 2015 le Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM), jusqu’en 1981. Ce fut, pour lui, « l’occasion d’établir et d’approfondir des relations avec l’Église de France et avec la communauté musulmane de notre pays ».
En parallèle, Michel Lelong assura le secrétariat général du Groupe de recherche islamo-chrétien (GRIC), un collectif rassemblant des universitaires chrétiens et musulmans, à sa création en 1977, et ce durant une vingtaine d’années.
A l'origine du Groupe d'amité islamo-chrétienne
Ce catholique, qui se rendait presque tous les ans au Rassemblement annuel des musulmans de France (RAMF), s’est aussi illustré pour son engagement en faveur de la cause palestinienne, s’attirant les foudres du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), notamment après la publication en 1982, en pleine guerre du Liban, d’une tribune au Monde dénonçant la politique israélienne. Parmi les signataires, figurait Roger Garaudy dont Michel Lelong conserva une grande amitié malgré la condamnation de l'écrivain en 1998 pour négationnisme.
Dans la continuité de ses activités au service du dialogue interreligieux, le prêtre fonda en 1993 le Groupe d'amité islamo-chrétienne (GAIC), qui organise depuis plus de 20 ans les Semaines de rencontres islamo-chrétiennes (SERIC). L'homme, auteur de l'ouvrage Les nécessaires dialogues (L'Harmattan, 2019), présida le GAIC durant dix ans.
Dans la continuité de ses activités au service du dialogue interreligieux, le prêtre fonda en 1993 le Groupe d'amité islamo-chrétienne (GAIC), qui organise depuis plus de 20 ans les Semaines de rencontres islamo-chrétiennes (SERIC). L'homme, auteur de l'ouvrage Les nécessaires dialogues (L'Harmattan, 2019), présida le GAIC durant dix ans.
Une grande perte pour l'Eglise et les musulmans
Pour l’intellectuel Mustapha Chérif, qui fut aussi président fondateur du GAIC, Michel Lelong « encourage depuis longtemps les croyants au dialogue et aide les Français et les Occidentaux à dépasser les réactions de peur, pour respecter le droit à la différence et avoir une attitude juste à l’égard des musulmans. Il favorise l’interconnaissance et la découverte sereine de l’islam. Il est un semeur de la foi ouverte et responsable, de la culture de la paix et du sens de la justice ».
« Par son travail ô combien essentiel au service du dialogue avec nos frères et sœurs de tradition musulmane, le Père Michel Lelong a beaucoup apporté à l’Eglise », témoigne le père Vincent Feroldi, actuel directeur du SNRM. « Ce ne fut pas toujours sans débats, ni confrontations, parfois rugueuses. Mais il y a toujours eu chez lui ce désir de pouvoir ajuster ses actes et ses paroles à ce que le Christ nous demande à tous de vivre : être des artisans de paix, des témoins de fraternité, des semeurs d’espérance et des serviteurs de Dieu. »
Sa mort signe donc une grande perte non seulement pour les catholiques mais aussi pour les musulmans qui le voyaient en grand ami. Nul doute qu’une fois la crise sanitaire passée, de beaux hommages sauront être rendus à ce prêtre tant apprécié.
Lire aussi :
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Le père Maurice Borrmans, islamologue et chantre du dialogue islamo-chrétien, s’est éteint
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Sa mort signe donc une grande perte non seulement pour les catholiques mais aussi pour les musulmans qui le voyaient en grand ami. Nul doute qu’une fois la crise sanitaire passée, de beaux hommages sauront être rendus à ce prêtre tant apprécié.
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