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Le Pen dans un quartier d'Argenteuil

| Samedi 7 Avril 2007 à 09:26

           

Hier, Jean-Marie Le Pen s’est rendu sur la dalle d’Argenteuil pour une brève visite symbolique où il estimé que les habitants de ces quartiers étaient "les branches de l'arbre France" et des "Français à part entière".



Les branches de l'arbre France

Arrivé vers 10H00, Jean-Marie Le Pen s'est adressé directement aux habitants du quartier du Val-d'Argent.

Le leader frontiste est reparti après environ 45 minutes sur place après avoir dénoncé le mot "beur" qui "rejette l'assimilation" et estimé que les habitants de ces quartiers étaient "les branches de l'arbre France" et des "Français à part entière". Il a justifié le thème central du Front national, la "préférence nationale", nécessaire pour ne pas "laisser de manière anarchique pourrir les situations les plus délicates". "Vous devez contribuer au redressement de la République française par le travail", a déclaré M. Le Pen, qui a assuré qu'il "n'oublierait pas" les problèmes des habitants.

Le bref séjour de M. Le Pen s'est déroulé sans incidents, une voix criant juste "rentrez chez vous" à l'adresse du visiteur.

Une provocation ?

"Si certains veulent vous karchériser pour vous exclure, nous voulons, nous, vous aider à sortir de ces ghettos de banlieues où les politiciens français vous ont parqués, pour vous traiter de racaille par la suite", a-t-il déclaré dans un haut-parleur. "Je ne suis pas venu ici faire un safari politico-médiatique", s'est pourtant défendu M. Le Pen, qui était accompagné de sa directrice de campagne, sa fille Marine.

Cette visite avait pourtant tout d'une provocation à l'intention de Nicolas Sarkozy, qui avait renoncé jeudi à une visite d'un quartier populaire de la Croix-Rousse, à Lyon, où une manifestation hostile à sa venue l'attendait. "Je ne me définis pas par rapport à Nicolas Sarkozy", a d'abord affirmé aux médias le leader du Front national. Mais il a ensuite insisté, dans son allocution, sur le fait qu'il a pu s'exprimer "là où même pas notre ancien ministre de l'Intérieur n'ose se rendre".

Personne va voter pour lui ici

Dans sa brève allocution, le chef du FN a promis de "donner un espoir réel" aux habitants de la cité du Val d'Argent. "Vous pouvez parfaitement comprendre" la préférence nationale", leur-a-t-il dit, et pourquoi "il est urgent de l'appliquer". A un immigré retraité qui s'inquiétait poliment --"On dit que vous n'aimez pas les étrangers"--, il a ensuite répliqué, comme souvent, en rappelant l'élection à ses côtés d'un député musulman poujadiste en 1956. "Il m'a dit qu'il est chez lui ici, mais il n'a rien à faire ici", a réagi une adolescente voilée.

"Personne va voter pour lui ici". "Cela me fait mal" : Souko Coumba, une Mauritanienne quinquagénaire, répétait aux journalistes que son père "a fait la guerre pour la France". "Lui, il n'aime pas les Noirs. Mes enfants ne voteront pas pour lui".

C'est mieux que Sarko

"Franchement, il nous a pas provoqués, c'est mieux que Sarko. Il est déjà plus intelligent que Sarko", jugeait pour sa part Mehdi, un mécanicien de 27 ans. "Il est pas venu à minuit, mais à 10H00 du matin, normal". Mehdi ne sait pas pour qui il va voter. "Mais si j'ai pas le choix (au second tour), je voterai Le Pen. Je voterai jamais Sarko. Où alors les gens voteront pas du tout et c'est Sarko qui gagnera". La socialiste Ségolène Royal? "Elle est neuve, je sais pas".

Au QG de campagne de Nicolas Sarkozy, à Paris, ses porte-parole déclarent: "Nous n'avons pas vocation à commenter la campagne de nos adversaires".

Le PS dénonce de son côté, un "safari médiatique".





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