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Monde

Le Pakistan sous l’eau en deuil en plein Ramadan

Rédigé par | Lundi 16 Août 2010 à 19:36

           

La situation au Pakistan, qui connaît les pires inondations depuis 80 ans, est plus grave que le tsunami de 2004 et le séisme d’Haïti de janvier 2010. Les inondations liées à la mousson ont fait quelque 1 600 morts et 15 millions de sinistrés selon l’ONU. Bien que les pluies aient baissé en intensité depuis quelques jours, ce sont désormais les épidémies qui menacent la population, soumise à rude épreuve pour ce mois sacré du Ramadan.



Le Pakistan sous l’eau en deuil en plein Ramadan
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, en visite au Pakistan ce dimanche 15 août, a enjoint la communauté internationale à se montrer plus généreuse envers le Pakistan. Trois semaines après le début de la catastrophe, l’ONU tire la sonnette d’alarme.

Selon les premières estimations, 460 millions de dollars d’aides d’urgence sont nécessaires pour quelque 6 millions de sinistrés les plus vulnérables. Actuellement, les États-Unis, qui contribuent à hauteur de 60 millions d’euros, est le premier pourvoyeur de fonds pour le Pakistan, suivi de la Commission européenne, avec 40 millions d’euros, et du Canada, avec 25 millions d’euros.

Des États européens, membres de l’UE ou non, font aussi office d’exemple. La Norvège et le Danemark font bonne figure, en débloquant respectivement 12,5 et 8,5 millions d'euros. L'Australie et la Chine ont, quant à eux, débloqué 7 millions d'euros. L’argent récolté sera redistribué aux agences de l’ONU, au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et autres ONG.

Une solidarité à petite vitesse

Pourtant, l’ONU n’a réussi à récolter que le quart de la somme voulue. Malgré l’ampleur du désastre, on peut s’étonner du faible élan de solidarité que suscite cette catastrophe en France, qui a les yeux davantage tournés vers la Russie.

Pas étonnant pour Elizabeth Byrs, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), qui explique les difficultés par le « déficit d'image » dont souffre le Pakistan auprès des opinions publiques occidentales.

Le quai d’Orsay s’est tout de même décidé à envoyer 60 tonnes de fret humanitaire d’ici à mercredi 18 août. Les ONG craignent à présent une seconde vague de décès, due à l’absence d’eau potable pour les survivants, de plus en plus victimes de maladies hydriques.

Pour ne rien arranger, les prix des denrées alimentaires ne cessent de grimper en flèche. Alors que le mois du Ramadan vient à peine de commencer, de nombreux étalages des marchés du nord à l’est du Pakistan – pays musulman le plus peuplé après l’Indonésie – sont désespérément vides. Les pluies ont tout détruit sur leur passage, y compris les récoltes.

Les musulmans appelés à se mobiliser

La situation est précaire. L'UOIF a appelé ce dimanche « toutes les associations musulmanes à organiser, dans le cadre des collectes du Ramadan, des collectes au profit des populations pakistanaises, et à se rapprocher des organisations humanitaires reconnues pour l'acheminement des aides ».

Des appels aux dons ont d’ores et déjà été lancés, entre autres, par la Croix-Rouge française, le Secours islamique et Muslim Hands. Les musulmans qui le veulent peuvent déjà envoyer la zakât al-Fitr, l’aumône légale devant être donnée avant la prière de l’Aïd al-Fitr, vers le Pakistan.




Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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