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Sur le vif

Le Japon exécute quatre condamnés à mort le jour de Noël

| Lundi 25 Décembre 2006

           


Quatre condamnés à mort pour meurtre, dont deux septuagénaires, ont été pendus lundi au Japon, marquant le jour de Noël la fin d'un moratoire de facto de plus de quinze mois sur les exécutions, dans un pays qui reste très chaudement partisan de la peine capitale.

Un porte-parole du ministère de la Justice a annoncé que quatre personnes avaient été exécutées lundi, jour sacré pour les Chrétiens mais ordinaire pour l'écrasante majorité des Japonais de confession bouddhiste et shintoïste.

Comme il est d'usage au Japon, les autorités n'ont pas divulgué les identités des condamnés ni les lieux d'exécution. Une "opacité" que dénoncent régulièrement les organisations de défense des droits de l'Homme.

Le Japon est, avec les Etats-Unis, le seul grand pays industrialisé à ne pas avoir aboli la peine capitale.

Selon les médias nippons, les condamnés executés sont Yoshimitsu Akiyama, 77 ans, et Yoshio Fujinami, 75 ans, tous deux incarcérés à Tokyo, ainsi que Michio Fukuoka, 64 ans, détenu à Osaka (ouest), et Hiroaki Hidaka, 44 ans, qui était incarcéré à Hiroshima (ouest). M. Hidaka avait notamment été condamné pour l'assassinat d'une fillette et de trois femmes, et M. Fukuoka pour le meurtre de trois personnes dont son beau-père et sa belle-soeur.

La dernière pendaison au Japon remontait à septembre 2005. Elle avait eu lieu quelques jours avant l'entrée en fonctions du ministre de la Justice Seiken Sugiura, un avocat fermement opposé à la peine capitale en raison de ses convictions bouddhistes.

Au Japon, les arrêts de mort doivent être contresignés par le ministre de la Justice pour être exécutés. Malgré d'intenses pressions, M. Sugiura s'était toujours refusé à envoyer le moindre condamné au gibet. Après l'entrée en fonctions en septembre dernier du nouveau Premier ministre conservateur Shinzo Abe, lui-même partisan de la peine capitale, M. Sugiura avait été remplacé. Son successeur, Jinen Nagase, avait alors laissé entendre que les exécutions pourraient reprendre.

Selon un sondage réalisé en 2004, plus de 80% des Japonais étaient partisans de la peine de mort en cas de crimes cruels. Seuls 6% étaient contre.