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Religions

Le Haj, une aventure humaine

Rédigé par Lazrak Jihen | Mardi 21 Janvier 2003 à 00:00

           

Les premiers départs pour le «Haj» (pèlerinage) commencent en cette fin de mois de janvier. Les musulmans s’apprêtent à effectuer le pèlerinage, cinquième pilier de l’Islam. Toutes les familles ont dans leur entourage proche ou lointain une personne qui part pour ce voyage particulier. Lakhdar fait parti de ces futurs pèlerins. Il nous explique les raisons de ce voyage et ses espérances.



Les premiers départs pour le « Haj » (pèlerinage) commencent en cette fin de mois de janvier. Les musulmans s’apprêtent à effectuer le pèlerinage, cinquième pilier de l’Islam. Toutes les familles ont dans leur entourage proche ou lointain une personne qui part pour ce voyage particulier. Lakhdar fait parti de ces futurs pèlerins. Il nous explique les raisons de ce voyage et ses espérances.

 

Le Haj : voyage avant la mort

Cela fait maintenant un an que Lakhdar a eu l’idée de partir pour le pèlerinage. Les sermons de l’imam pendant la prière du vendredi, les discours pendant certains cours sur le haj l’ont fait réfléchir et méditer. Il a pensé à la mort. Mourir sans avoir fait le haj, cela devenait inconcevable. D’autant plus comme il le dit « j’ai voyagé dans d’autres pays comme à Cuba par exemple, et mourir sans avoir fait le voyage pour le haj…sans pratiquer le cinquième pilier… » il ne l’imaginait plus. C'était pour lui aussi grave que mourir sans faire la prière. C’est la mort qui peut frapper à chaque instant et le priver de ce voyage spirituel, qui l’a amené à prendre cette décision.

 

Départ décidé

De l’argent, il en avait, « au lieu de mettre 2500 euros pour un voyage quelconque dans un autre pays, je préfère mettre de l’argent pour le Haj » Rien ne devait plus l’arrêter maintenant. Contrairement aux années précédentes où le travail l’empêchait de partir, ses vacances ne concordant pas avec les départs pour le pèlerinage. Mais cette année, le destin était avec lui. Début décembre 2002, son contrat arrivait à terme et son patron devait lui faire une proposition pour un autre contrat. Mais cette offre ne lui convenait pas, elle n’était pas correcte selon lui. Il a donc décidé d’arrêter le travail et de partir un mois faire son pèlerinage.

La décision était prise, elle était ferme et définitive.

 

Il alla donc voir l’ancien imam de Villeneuve-la-garenne, sa ville de résidence. Il savait que cet ancien imam avait organisé de nombreux voyages pour le Haj : « les gens ne s’étaient pas plaint donc je voulais me renseigner sur ce qu’il proposait. » Il le considère comme un homme de confiance : «  il récitait le coran pendant la prière de'tarawih'( prière du soir pendant le ramadan durant laquelle le coran est récité ) sans se tromper, il faisait les  'khotbas' (sermons de l’imam durant la prière du vendredi) sans fiches. » C’était d’ailleurs lui qui allait être leur guide à la Mecque, de quoi rassurer un jeune musulman qui se lance dans l’aventure du Haj.  Mais concrètement il a eu peu de contacts avec cet imam, « c’était simplement une question de logistique, remise des billets d’avions, visa… de l’administratif » nous explique Lakhdar.

 

Quitter sa famille

Lakhdar ne part pas seul. Lui, son frère ainsi que d’autres membres de la famille ont offert le voyage à sa mère. C’est normal, selon lui, « ça n’est pas un exploit ». « Ca m’arrange, avec les difficultés du voyage, la chaleur, elle ne sera pas toute seule…je serai avec ma mère tranquille. » Sa femme, quant à elle, ne part pas avec lui, elle vient d’avoir une petite fille. Mais plus que cette naissance, Lakhdar explique que sa femme n’est pas encore prête dans son cheminement religieux. « Chacun son rythme ».

Il va la quitter pour un mois, ce n’est pas chose facile. Elle le soutient tout de même. Il est résolu: « Je ne me sens pas coupable, que je sois là ou pas, ce n’est que du positif. »

 

Sur les pas du prophète

Le 19 janvier 2003, veille du départ, Lakhdar reçoit enfin les billets : « Quand j’ai reçu les billets, c’est devenu du concret…il n’y a que la mort qui peut m’empêcher de partir…j’ai pris conscience vraiment… ce n’est plus un rêve…ça y est j’y suis. » Avant cela, il avait toujours un doute : « c’était tellement beau que j’y croyais pas ! » Il n’est pas simplement content de ce voyage, c’est autre chose. La Mecque a selon lui un caractère inaccessible et le fait de pouvoir s’y rendre est « phénoménale » : « je vais marcher sur les pas du prophète… je ne ferais jamais mieux que ça dans ma vie ».

Le lendemain, il s’envolera pour l’Arabie Saoudite pour ce voyage qu’il espérait tant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





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