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Sur le vif

Le Crif donne rendez-vous lundi aux responsables de la République

| Samedi 18 Février 2006 à 14:16

           


Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) donnera lundi son dîner annuel, dans un climat marqué par le recul des actes antisémites en 2005 et le réchauffement des relations entre la France et Israël.

La communauté juive reste toutefois inquiète du regain d'antisémitisme depuis six ans, témoin les rumeurs qui circulent depuis plusieurs jours dans la communauté, malgré le démenti des autorités judiciaires, sur un mobile antisémite dans l'assassinat du jeune Ilan Halimi.

Le Crif a dit vendredi partager l'émotion de la communauté tout en lui demandant de garder "son sang-froid et sa prudence dans l'attente de nouveaux développements de l'enquête".

Pour sa 21e édition, ce rendez-vous de la communauté juive française, la plus importante en Europe, avec les responsables du pays et la diplomatie rassemblera quelque 800 personnalités autour du Premier ministre Dominique de Villepin.

Nouveauté, ce dîner est donné un lundi et non un samedi afin de faciliter la venue de personnalités parfois retenues en province le week-end. Outre de nombreux ministres, une vingtaine d'ambassadeurs seront présents dont six de pays arabes (Egypte, Jordanie, Mauritanie, Maroc, Tunisie mais aussi Algérie cette année) ainsi que pour la première fois du Pakistan, a-t-on appris auprès d'un responsable du Crif.

Les dirigeants de tous les partis politiques (sauf l'extrême droite) seront présents ou représentés ainsi que ceux des syndicats et des grandes familles religieuses.

Le président du Crif Roger Cukierman devrait souligner la baisse de près de moitié des actes antisémites en 2005 en France (- 48 %), même s'ils dépassent toujours nettement leur nombre d'il y a six ans.

Parallèlement aux efforts des pouvoirs publics, le Crif a engagé des contacts pour mieux lutter contre l'antisémitisme, notamment avec l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) de Bordeaux où un premier séminaire s'est déroulé en juin, ainsi qu'avec les syndicats d'enseignants ou de magistrats.

Le ton devrait également être apaisé sur un autre sujet qui lui tient à coeur : les relations avec Israël où des législatives sont prévues le 28 mars après l'attaque cérébrale qui a laissé dans le coma le Premier ministre Ariel Sharon, alors que le Hamas domine à présent le Parlement palestinien.

Le président du Crif devrait souligner la nette amélioration des relations franco-israéliennes depuis la visite à Paris de M. Sharon en juillet 2005. Une Fondation France-Israël, proposée par le président Jacques Chirac à M. Sharon pour renforcer les liens, devrait être lancée mi-mai.

L'an dernier, M. Cukierman avait tenu à faire part au Premier ministre d'alors Jean-Pierre Raffarin de son "malaise" devant la politique extérieure du pays notamment après les honneurs réservés à Yasser Arafat lors de son décès à Paris, en novembre 2004. Le chef de la diplomatie française de l'époque Michel Barnier avait jugé ces propos "injustes et un peu désespérants".

Le Crif devrait aussi renouveler son soutien à la demande d'adhésion d'Israël à la francophonie, bloquée notamment par le Liban.

Enfin, M. Cukierman devrait souligner sa préoccupation face au programme nucléaire de l'Iran, dont le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad a qualifié à plusieurs reprises de "mythe" le génocide des juifs par les nazis durant la deuxième guerre mondiale.





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