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Sur le vif

La 'tribu Ka' dissoute par le conseil des ministres

| Mercredi 26 Juillet 2006 à 17:00

           


Mercredi, le conseil des ministres a décidé la dissolution de la "tribu Ka", groupuscule noir ultra-radical et antisémite, a rapporté le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé.

Une procédure de dissolution avait été lancée contre le groupement mis en cause dans des incidents à caractère antisémite le 28 mai rue des Rosiers, au coeur du quartier juif de Paris.

Cette dissolution a été prise à titre de mesure individuelle, sur proposition du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

"le comportement de cette tribu et de ces individus est particulièrement choquant" at-il déclaré. "Leur antisémitisme n'est plus à démontrer et la République ne peut pas tolérer de tels agissements et de tels comportements", a-t-il poursuivit.

M. Sarkozy a ajouté qu'il n'avait "pas l'intention de tolérer que des gens menacent, intimident, injurient et se comportent de la façon dont ils se sont comportés".

La décision du conseil des ministres, "on marche dessus, on n'en tiendra pas compte", a déclaré mercredi à l'AFP Kemi Seba, leader de la tribu Ka.

"A l'époque de l'esclavage, on a demandé aux esclaves de ne pas se réunir au-delà d'une certaine heure... Si tous les esclaves en avaient tenu compte, il n'y aurait pas eu d'abolition de l'esclavage", a-t-il ajouté au téléphone.

"On est la tribu Ka, on continuera. On le dit avec le sourire et avec joie. On est honoré qu'on ait parlé de nous au conseil des ministres. Ca prouve qu'on dérange le système, et ils nous poussent à continuer", a-t-il dit, soulignant que son groupe "ne changera en aucun cas de nom".

"Quand on vous donne une médaille pour une bonne course, vous ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Plus que jamais, on est décidé à lutter contre des négrophobes, des gens qui donnent des leçons d'humanité alors que ce sont les mêmes qui parlent de karchériser la racaille", a-t-il lancé.

"On s'adressait à des milices juives (et non) à tous les juifs" rue des Rosiers, a assuré M. Seba, selon qui la police serait arrivée à la même conclusion. "C'est pour cela que Nicolas Sarkozy n'a pas attendu les conclusions de l'enquête et a pris les devants", a-t-il dit.

"On n'a pas de sang sur les mains jusqu'à preuve du contraire. On n'a pas agressé qui que ce soit. J'ai bien dit pour l'instant et jusqu'à preuve du contraire. Par contre, si on est attaqué, on se défend", a-t-il dit.

Selon lui, la "tribu Ka", qui comptait une cinquantaine de personnes (15 à 30, selon les renseignements généraux), a vu ses effectifs "au minimum doubler, voire tripler" depuis le retentissement de l'affaire de la rue des Rosiers.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), SOS Racisme et le Cran se sont réjouis mercredi de la dissolution de Tribu Ka.




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