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La reprise des cultes le 29 mai, après l'Aïd-al-Fitr, « une décision discriminatoire » envers les musulmans

Rédigé par | Mardi 5 Mai 2020 à 15:00

           


La reprise des cultes le 29 mai, après l'Aïd-al-Fitr, « une décision discriminatoire » envers les musulmans
Après la Grande Mosquée de Paris, l’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie a réagi, mardi 5 mai, à l’annonce du Premier ministre Edouard Philippe concernant le déconfinement des cultes. La structure présidée par Abdallah Zekri estime qu’une réouverture des lieux de culte le 29 mai au lieu du 2 juin « risque de créer un climat de scepticisme et de circonspection chez la communauté musulmane qui se voit ainsi exclue d’une mesure qui l’empêchera de célébrer les fêtes de l’Aïd ».

Une décision « discriminatoire » si elle est actée

La fête de d’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois du Ramadan, intervient « quatre jours à peine avant la nouvelle date signifiée par le Premier ministre devant les sénateurs pour l’autorisation, à nouveau, des cérémonies religieuses, laquelle date coïncide avec la Chavouot juive et la Pentecôte chrétienne ».

La date du 29 mai n’est pas actée à ce stade, mais « si cette décision discriminatoire était maintenue, elle porterait un grave préjudice à la crédibilité du CFCM et ébranlerait son statut d’institution fédératrice à laquelle il serait reproché son attentisme face à cette question sensible », estime l’Observatoire.

Le refus de précipiter la reprise des cultes

L’instance se joint à la demande de la Grande Mosquée de Paris « consistant au strict respect du principe d’égalité des citoyens face à la Loi et ainsi de condamner toute forme discriminatoire à l’endroit des citoyens de confession musulmane ».

L’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie se démarque néanmoins de la position de la GMP en ne suggérant pas d'avancer le calendrier de la reprise des cultes mais de maintenir, a minima, la date initiale du 2 juin.

« La santé de nos concitoyens étant au-dessus de toute autre considération », Abdallah Zekri estime qu’« une réouverture précipitée des lieux de culte, alors même que la pandémie du Covid-19 n’est pas encore enrayée, serait malvenue. Aussi serait-il plus sage d’en reporter l’échéance pour éviter que l’incommensurable sacrifice consenti par l’ensemble des Français soit vain ».

« Nous prendrons, quant à nous, notre responsabilité pleine et entière pour protéger nos coreligionnaires, en nous fondant sur le principe immuable que la préservation de la vie est notre priorité absolue », indique-t-il. « Réouvrir les mosquées avant-terme fait courir aux fidèles et à leurs proches un gros risque, au moment où les hôpitaux continuent de souffrir de la congestion due à cette épidémie d’une ampleur jamais égalée et où la collectivité fait corps contre un ennemi commun qui frappe sans distinction de race ou de religion. »

Mise à jour : L'Union des mosquées de France (UMF) préconise de ne pas l'avancer pour l’Aïd al-Fitr. Ce qu'elle dit sur le calendrier de reprise des cultes face à la polémique

Lire aussi :
Vers une reprise des cultes sans l’Aïd al-Fitr ? La Mosquée de Paris s’insurge du changement de calendrier


Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


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1.Posté par Zaied le 08/05/2020 02:44 | Alerter
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