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Société

La diplomatie néerlandaise craint les conséquences

| Mardi 21 Novembre 2006 à 09:37

           

Aux Pays-Bas, les diplomates s'attendent à des répercussions dans le monde musulman après l'annonce par La Haye de son projet de faire voter une loi interdisant le port en public de la burqa, au nom de la sécurité.



La diplomatie néerlandaise craint les conséquences

Les diplomates néerlandais s'attendent à des répercussions

Les diplomates néerlandais s'attendent à des répercussions dans le monde musulman après l'annonce par La Haye de son projet de faire voter une loi interdisant le port en public de la burqa (robe cloche couvrant intégralement le corps et le visage) et de tout vêtement couvrant le visage.

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Herman van Gelderen, a confirmé à l'AFP l'existance d'un document évoquant de possibles problèmes en cas d'interdiction de la burqa, mais rédigé en février, au plus fort de la crise des caricatures lors d'une visite du chef de la diplomatie Ben Bot en Arabie Saoudite et au Quatar.

«Heureusement le climat s'est beaucoup amélioré. Le calme est revenu et il y a à nouveau place pour le dialogue», a-t-il assuré.

Au cours du week-end déjà, le chef de la diplomatie malaisienne Syed Hamid Albar avait dénoncé un "traitement déséquilibré" des musulmans. "Pourquoi les gens n'ont-ils pas la liberté de s'habiller comme ils veulent? Le monde sera un endroit meilleur si nous comprenons la diversité."

La burqa est portée aux Pays-Bas par quelques dizaines de personnes, selon les experts.

Une loi pour une dizaine de personnes

Vendredi, le gouvernement a annoncé son intention d'introduire un projet de loi interdisant, pour raisons de sécurité, tout vêtement couvrant le visage, dont la burqa, très rarement portée aux Pays-Bas.

Interrogé par l'AFP, le président de l'organe de contact musulmans-autorités (CMO) Ayhan Tonca a jugé le projet gouvernemental "inutile". "Les lois existantes suffisent pour faire face aux problèmes. C'est exagéré, une loi pour une dizaine de personnes !", a-t-il relevé.

"Il faudra trouver un meilleur argument que la sécurité. Il s'agit d'une atteinte à la liberté de religion", a estimé pour sa part le représentant des mosquées marocaines Ahmed Markouch, tout en se disant personnellement opposé à la burqa.


Jugée trop discriminatoire

M. Van Gelderen, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a rappelé que le projet s'appliquait à tous les vêtements couvrant le visage, pas uniquement la burqa.

D'autre part, il faudra encore de nombreux mois avant son application, pour autant que le projet aboutisse.

Il faudra encore de nombreux conseils juridiques pour rédiger le projet, qui sera également envoyé au Conseil d'État, estimaient les experts.

Cet organe qui doit se prononcer sur la conformité des lois a déjà rejeté trois propositions, jugées trop discriminatoires.

L'interdiction de la burqa pourrait poser des problèmes similaires. Car si la ministre de l'Immigration et de l'Intégration Rita Verdonk a déclaré qu'elle interdirait l'ensemble des vêtements couvrant le visage dans les lieux publics, y compris les casques de motards et les cagoules, que faire des voilettes de mariées et des masques de carnaval, se demandait le quotidien progressiste De Volkskrant.





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