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Sur le vif

La France va augmenter les pensions des ex-soldats

| Mardi 26 Septembre 2006 à 13:47

           


Mercredi, le relèvement des pensions des anciens combattants de l'armée française originaires des anciennes colonies d'Afrique et d'Asie doit être proposé en conseil des ministres.

Cette décision est susceptible de concerner plus de 80.000 anciens combattants originaires de 23 pays, ou veuves de soldats. Ils ne touchent pour l'instant, dans le meilleur des cas, que 30% des sommes versées à leurs frères d'armes français.

Pas question toutefois de rembourser les 45 années de pensions non versées. Dans Le Journal du Dimanche du 24 septembre, le ministre délégué aux Anciens combattants, Hamlaoui Mekachéra, estimait que priorité devait être donnée aux "prestations de sang", c'est-à-dire à une réforme de la retraite du combattant et des pensions d'invalidité.

Les ressortissants des anciennes colonies françaises ont été intégrés en nombre dans les troupes qui ont combattu pour la France durant les deux guerres mondiales mais aussi dans les corps expéditionnaires envoyés dans certains conflits coloniaux, comme celui d'Indochine, de 1945 à 1954.

Après l'indépendance de leur pays, les pensions d'invalidité et de retraite de ces anciens combattants avaient été gelées, ce qui les réduisaient souvent à des montants symboliques, jusqu'à dix fois inférieurs aux pensions perçues par les Français.

Selon le Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), quand un ancien combattant français invalide à 100% touche environ 690 euros par mois, un Sénégalais perçoit environ 230 euros, un Camerounais 104, un Marocain ou un Tunisien 61. Une retraite d'ancien combattant s'élève à 430 euros par an pour un Français, à 16 euros pour un Cambodgien.

"Ce que veulent les personnes, c'est une relavorisation à taux plein, et qu'il n'y ait pas de différence selon les nationalités", a expliqué mardi à Reuters Bernard Aubrée, bénévole au Gisti.

Le film "Indigènes", de Rachid Bouchareb, a relancé la controverse sur ce dossier. Jacques Chirac et son épouse ont assisté en avant-première à une projection de ce film dans un cinéma des Champs-Elysées, le 5 septembre.

"C'est bien sûr une bonne chose qu'un réalisateur s'intéresse à ce sujet. Mais je trouve curieux qu'il ait fallu attendre ce film pour réveiller l'Etat et l'opinion publique", a estimé Bernard Aubrée.





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