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Sur le vif

L''illisibilité' prometteuse de pagaille du lundi de Pentecôte

| Vendredi 2 Juin 2006 à 22:29

           


Le lundi de Pentecôte sera "chômé" cette année par une majorité de salariés Français, traduisant le manque de lisibilité de cette "Journée de Solidarité" en principe "travaillée" depuis l'an dernier en France.

Le dispositif a été instauré en 2005 par le gouvernement, après la canicule meurtrière de 2003, afin de financer l'autonomie des personnes âgées et handicapées. Il permet à l'Etat de collecter deux milliards d'euros par an.

Bien qu'assoupli, après la pagaille de l'an dernier, le système est loin de faire l'unanimité. Plusieurs syndicats ont appelé à la grève pour lundi, dont cinq à la RATP (CGT, CFTC, Sud, FO et Unsa) où la journée est travaillée. L'entreprise publique assure que le trafic ne sera pas perturbé.

Le dispositif s'applique inégalement selon les secteurs et les entreprises. La présidente du Medef, Laurence Parisot, en a dénoncé les incohérences, vendredi.

Des écoles désertées par les élèves, des bureaux de poste et des cabinets de médecins fermés, avions, métros et trains circulant au rythme d'un jour férié, alors que parallèlement les entreprises du privé travaillent. Un arrêté ministériel interdit en outre la circulation des poids-lourds le lundi de Pentecôte.

"Comment peut-on dire à la fois aux entreprises françaises 'travaillez le lundi de Pentecôte' et, simultanément, décider par décret ministériel d'interdire les transports ce jour-là ?" a dénoncé Laurence Parisot.

"Cela veut dire que les entreprises doivent travailler mais ne pourront pas livrer!", a-t-elle souligné au micro de RTL, estimant que "trop souvent les prises de position sont incohérentes, je dirais même illisibles".

La patronne du Medef a reproché à l'Etat de donner le mauvais exemple. "L'Education nationale n'accueillera pas les élèves, ce qui n'incitera pas les salariés à se rendre au travail", a-t-elle dit.

Dans ce secteur, la majorité des enseignants travailleront mais les 12 millions d'élèves sont dispensés de cours. Quant aux autres ministères, ils s'organisent à leur guise. Par exemple, dans la Fonction publique d'Etat, la journée n'est pas travaillée en échange d'une journée de RTT supprimée.

A EDF, la journée est fériée, les agences sont fermées au public. Le dépannage et l'exploitation du réseau sont assurés.

Dans le secteur privé, les disparités sont aussi frappantes. En échange d'une journée de RTT, la journée est fériée au siège du constructeur automobile Renault ou encore à Air France. Total et TF1 ont offert la journée à leurs salariés.

Le syndicat de médecins MG-France a préconisé la fermeture des cabinets des généralistes. Dans la grande distribution, c'est la loterie : la décision est laissée à la discrétion des directeurs de magasins.





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