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Sur le vif

L'ancien imam de Vénissieux expulsé vers l'Algérie

| Jeudi 7 Septembre 2006 à 15:54

           


Chelali Benchellali, ancien imam de Vénissieux (Rhône), condamné à six mois de prison ferme dans l'affaire du réseau islamiste dit des "filières tchétchènes", a été expulsé jeudi matin vers l'Algérie, en application de l'arrêté dont il avait fait l'objet début 2004.

L'imam, de nationalité algérienne, a quitté la France pour l'Algérie à 08H15 de l'aéroport d'Orly "sans heurts", selon le ministère de l'Intérieur.

"M. Benchellali m'a appelé vers 12H00, à son arrivée en Algérie. Il est en bonne santé", a indiqué son avocat, Me Bérenger Tourné. "Mais je ne sais pas comment il va être traité là-bas. Voilà un homme de 62 ans qui vit depuis 40 ans en France et qui se retrouve dans un pays qu'il ne connaît pas", a poursuivi Me Tourné.

"On a donné effet à une décision de justice avant même d'avoir confirmation de sa légalité", a-t-il clamé, soulignant que son client avait fait appel de ses condamnations, et notamment de l'arrêté d'expulsion.

Interpellé, selon la préfecture du Rhône, lors d'un banal contrôle routier mardi soir à Vénissieux, Chelali Benchellali a été mis en garde à vue pour "séjour irrégulier" puis placé en centre de rétention administrative avant d'être expulsé, a-t-on précisé de source judiciaire.

"Nous avons été prévenus de son arrestation par un appel du commissariat mardi soir. Depuis rien. Nous savons juste qu'il a été expulsé car il est parvenu à passer un rapide coup de fil avant de monter dans l'avion", a expliqué un membre de la famille de M. Benchellali, contacté par l'AFP.

"Il ne se cachait pas et sortait tous les jours", a ajouté le jeune homme joint par téléphone dans la résidence de la famille Benchellali, au 10e étage d'une tour HLM de Vénissieux, en banlieue lyonnaise.

L'imam, à qui il est reproché d'avoir appelé à la violence et à la haine raciale lors de ses prêches et d'être proche du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, mouvement islamiste algérien), faisait l'objet d'un arrêté d'expulsion depuis le 8 janvier 2004.

Cette décision avait été confirmée en juillet 2005 par le tribunal administratif de Lyon mais M. Benchellali a introduit un recours devant la cour d'appel du TA, qui doit statuer à l'automne. Toutefois, cet appel n'est pas suspensif, a-t-on précisé au TA de Lyon.

L'arrêté ne pouvait par ailleurs être exécuté avant le jugement, au printemps dernier, de M. Benchellali, dans le cadre du procès des "filières tchétchènes".

Au terme de ce procès-fleuve de 25 membres de ce réseau islamiste, il avait été condamné à deux ans d'emprisonnement dont 18 mois avec sursis.

Chelali Benchellali avait été reconnu coupable de "participation" aux activités de la cellule, soupçonnée d'avoir projeté en 2001-2002 des attentats contre la Tour Eiffel, un grand magasin du Forum des Halles, des commissariats ou des établissements abritant des intérêts israéliens.

Sa peine étant couverte par la détention provisoire, il avait été laissé libre. Il avait néanmoins fait appel.

Deux de ses fils avaient également écopé de peines de prison. Un troisième a lui passé plusieurs années de détention à Guantanamo (Cuba) après avoir été arrêté par les forces américaines en Afghanistan.




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