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Grâce à nos différences

Jupiter, Maurice Audin et le plan pauvreté

Rédigé par | Mercredi 19 Septembre 2018 à 00:37

           


Le 13 septembre 2018, le président Emmanuel Macron reconnait officiellement la responsabilité de l’armée française dans l’assassinat du mathématicien Maurice Audin (en 1957), membre du Parti communiste algérien et militant de l’indépendance algérienne.
Le 13 septembre 2018, le président Emmanuel Macron reconnait officiellement la responsabilité de l’armée française dans l’assassinat du mathématicien Maurice Audin (en 1957), membre du Parti communiste algérien et militant de l’indépendance algérienne.
Voilà trois semaines que la rentrée a démarré et, déjà, les premières évaluations arrivent. Cette semaine, c’est au président de la République Emmanuel Macron de rendre ses premières copies.

Une bonne moyenne pour commencer l’année, avec un ensemble juste mais des résultats très inégaux. D’un côté, le plan pauvreté et, de l’autre, la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la mort de Maurice Audin, M. Macron assure un exercice en dents de scie.

Attendu depuis le début du quinquennat sur la question sociale, le président de la République a rendu un plan pauvreté bien pâle. Pourtant, c’est lors d’un bavardage au fond de la classe qu’il avait été surpris en train de s’entretenir avec ses camarades sur le « fric dingue qu’on dépense sans responsabiliser ».


Prenant ses responsabilités, Jupiter débloque 8 milliards d’euros, correspondant plus ou au moins aux économies réalisées grâce à la classe moyenne et aux APL. Lutter contre la pauvreté sans utiliser l’argent des plus riches, une sorte de Robin sans choix, à la fois innovant et disruptif, qui permet de ne blesser personne sans pour autant prendre une vraie décision en adéquation avec la justice.

Globalement, le plan ne prend pas en compte la variété des moyens d’action et se concentre exclusivement sur le seul accès à l’emploi. Peut-être a-t-on oublié que davantage d’emplois dépendent de davantage de croissance et que, là encore, l’équation n’est pas fidèle aux prérequis des mathématiques.


De son côté Marie-Aleth Grard, vice-présidente d’ATD Quart Monde, retient la tonalité globale de la prise de parole, positive à ses yeux, tout en soulevant quelques points de vigilance. « Ce sont des paroles fortes, dit-elle, mais nous allons surveiller ce qui va venir derrière. Il ne faut pas oublier que 4 milliards d’euros sont du redéploiement d’autres dispositifs. »

Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, nous rappelle : « On a un peu moins de 2 millions de personnes au RSA, 3 millions d’enfants sous le seuil de pauvreté et quasi 9 millions de pauvres au total. Si on arrive à faire baisser tout ça, on aura réussi. » Alors, au travail ! Faites baisser la pauvreté pour monter votre moyenne !


En revanche, en Histoire et en cohésion sociale, le Président marque de précieux points cette semaine, en reconnaissant la complicité de la France dans la mort et la torture de Maurice Audin en 1957.

La dénonciation officielle et publique du système légal ayant permis les exactions de l’Armée française durant la guerre d’Algérie est un prérequis indispensable aux bonnes relations avec nos cousins algériens, comme à l’inclusion et la participation des Franco-Algériens ou des Français d’origine algérienne dans la vie de la cité en France.

Quoi qu’il en soit, un citoyen n’a pas à prendre un Président pour un élève à qui il enseigne la vie. Mais cela ne s’appliquera que lorsqu’un Président arrêtera de prendre les citoyens pour des élèves à qui il donne des consignes. Vous cherchez des idées, Monsieur le Président ? Moi, je traverse la rue et je vous en trouve !

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Chronique publiée en partenariat avec RCF et Médiapart


Samuel Grzybowski
Samuel Grzybowski est entrepreneur social et militant associatif. Il est fondateur de Coexister... En savoir plus sur cet auteur


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