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Sur le vif

Jeff expulsé

| Jeudi 31 Août 2006 à 09:58

           


Jeff Babatundé Shittu, ce Nigérian de 19 ans qui préparait à Paris un diplôme professionnel, a été renvoyé mercredi vers Lagos.

Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a affirmé, jeudi dernier, que Jeff a menti pour justifier son arrivée en France. Le jeune clandestin assure que sa mère a été assassinée pour des raisons politiques dans l'Etat nigérian d'Ogun en 2004. "Tel n'est pas le cas", a souligné le président de l'UMP qui a donc décidé de poursuivre la procédure d'expulsion.

Mercredi matin, Jeff a été placé à bord d'un avion "parti" à destination de Lagos, a déclaré son avocat, Me Christophe Pouly, joint au téléphone par l'Associated Press. "Il y avait un recours en cours", a affirmé l'avocat qui avait déposé une "demande de sursis à exécution" et avait "reçu une convocation de la cour administrative d'appel de Paris pour vendredi après-midi 15h45".

"La convoc' est tombée hier; ils l'ont mis dans l'avion ce matin", a dénoncé Me Pouly, en jugeant ce procédé "totalement déloyal". "Ca traduit une défiance à l'égard des juges, un mépris à l'égard des étrangers et du droit". Selon lui, "l'administration a dû sentir que la légalité de sa décision était douteuse".

Dans l'avion, "de nombreux passagers" ont protesté contre l'expulsion de Jeff mais la police a fait irruption à bord et a arrêté deux personnes, a rapporté la Ligue des droits de l'Homme dans un communiqué.

L'expulsion du jeune homme a suscité nombre de protestations.

Le maire (PS) de Paris Bertrand Delanoë a dénoncé dans un communiqué une "décision inutile et injuste", ajoutant que le ministre de l'Intérieur avait "refusé le geste humanitaire qu'on attendait de lui".

Le maire (MRC) du 11e arrondissement, Georges Sarre, en a appelé, lui, "solennellement" au président Jacques Chirac "pour qu'il annule cette expulsion".

Par ailleurs, Muriel Resal, professeur de français au lycée Dorian où était scolarisé le jeune homme, a rapporté que des enseignants de l'établissement appelaient à un rassemblement vendredi, jour de la pré-rentrée, à 9h, autour d'une chaise vide, celle de Jeff, avec pancartes, panneaux, afin d'exprimer leur "indignation" et leur "résolution" à se "battre pour tenter de faire annuler cette décision indigne".




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