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Sur le vif

Jeff compte sur Arno Klarsfeld

| Mardi 8 Août 2006 à 16:48

           


Mardi matin, la cour d'appel de Paris a validé le placement en centre de rétention de Vincennes d'un jeune Nigérian de 19 ans, Jeff Babatundé Shittu, sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière alors qu'il est scolarisé en France.

Le jeune homme, expulsable dès que le Nigeria aura signé un laissez-passer, compte désormais sur l'intervention d'Arno Klarsfeld qui lui a apporté son soutien lundi. Or l'avocat a été nommé par Nicolas Sarkozy médiateur national dans le dossier des familles sans-papiers comprenant des enfants scolarisés.

"J'ai contacté Georges Sarre, député du XIe, qui s'engage" à fournir à Jeff "un travail à temps partiel à la mairie du XIe", a déclaré mardi Arno Klarsfeld, qui devait "appeler le préfet de police à Paris" pour l'en informer, estimant que "ce travail, ça peut faire pencher la balance". "Je n'ai aucun pouvoir sur l'administration, donc tout ce que je peux faire, c'est essayer de trouver des solutions originales", a indiqué la médiateur.

Soutenu par le Réseau éducation sans frontières (RESF), Jeff prépare un CAP dans un lycée parisien et est hébergé par l'un de ses professeurs. Il affirme que sa mère a été assassinée lors de graves émeutes dans l'Etat d'Ogun (sud-ouest) en 2004. Son fils a alors réussi à s'enfuir en France. Jeff a été parrainé par la famille de l'un de ses professeurs et le député PS du XIe arrondissement Patrick Bloche.

Le soutien de Me Klarsfeld fait débat chez certains. "Arno Klarsfeld n'est pas cohérent. Il a certainement du coeur mais la raison commanderait soit qu'il renonce à cette mission trop partiale et trop injuste (...), soit qu'il la dénonce", a réagi Pierre Henry, directeur général de l'association France Terre d'Asile, dans un communiqué.

Pour lui, "son rôle de médiateur ne consiste pas à tenter de jeter un voile pudique sur les situations dramatiques dénoncées par les acteurs de terrain au moyen de quelques déclarations apaisantes mais à rappeler que les régularisations doivent être accordées sur des critères objectifs, relevant tout autant de la raison que de l'humanité, et indépendamment de l'éclairage médiatique du moment. Il s'agit moins d'être généreux que d'être responsable".




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