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Monde

Israël - Gaza : une coalition de 25 pays appelle au cessez-le-feu immédiat, leur déclaration

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 22 Juillet 2025

           

Alors que la bande de Gaza sombre dans la famine et le chaos, les ministres des Affaires étrangères de 25 pays dont la France exhortent Israël à cesser son entrave de l'aide humanitaire et à mettre fin à ses opérations militaires. Des sanctions concrètes tardent néanmoins toujours à être mises en place, au grand dam des défenseurs d'un droit international chaque jour piétiné dans les Territoires occupés palestiniens.



© UNICEF/UNI495568/ZAGOUT
© UNICEF/UNI495568/ZAGOUT
Les ministres des affaires étrangères de 25 pays du monde occidental dont la France (liste plus bas*) exigent « un cessez-le-feu immédiat » à Gaza. Ils ont publié, lundi 21 juillet, une déclaration commune appelant Israël à se conformer au droit international, à l’heure où des dizaines de Palestiniens sont tués chaque jour en tentant de chercher de l’aide humanitaire. Ils dénoncent les lourdes restrictions à l’acheminement de l’aide et se déclarent opposés à « toute mesure visant à un changement territorial ou démographique dans les Territoires palestiniens occupés ». Voici leur déclaration dans son intégralité :

« Nous (…) unissons nos forces pour adresser un message simple et urgent : la guerre à Gaza doit cesser immédiatement.

Les souffrances des civiles et civils à Gaza ont atteint de nouveaux sommets. Le modèle d’aide du gouvernement israélien est dangereux, alimente l’instabilité et prive les Gazaouis de dignité humaine. Nous condamnons l'apport d'aide au compte-gouttes et le massacre inhumain de civils, dont les enfants, qui tentent de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires en eau et en nourriture. Il est effroyable que plus de 800 Palestiniennes et Palestiniens aient été tués alors qu'ils cherchaient de l'aide. Le refus du gouvernement israélien d'apporter une aide humanitaire essentielle à la population civile est inacceptable. Israël doit respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit humanitaire international.

Les otages cruellement retenus en captivité par le Hamas depuis le 7 octobre 2023 continuent de souffrir terriblement. Nous condamnons leur maintien en détention et appelons à leur libération immédiate et inconditionnelle. Un cessez-le-feu négocié offre le meilleur espoir de les rapatrier et de mettre fin aux souffrances de leurs familles.

Nous appelons le gouvernement israélien à lever immédiatement les restrictions à l’acheminement de l’aide et à permettre urgemment à l’ONU et aux ONG humanitaires de mener à bien leur mission vitale en toute sécurité et efficacité.

Nous appelons toutes les parties à protéger les civiles et civils ainsi qu’à respecter les obligations du droit international humanitaire. Les propositions visant à déplacer la population palestinienne vers une “ville humanitaire” sont totalement inacceptables. Le déplacement forcé permanent constitue une violation du droit international humanitaire.

Nous nous opposons fermement à toute mesure visant à un changement territorial ou démographique dans les Territoires palestiniens occupés. Le plan de colonisation E1 annoncé par l'administration civile israélienne, s'il est mis en œuvre, diviserait le futur État palestinien en deux, constituant une violation flagrante du droit international, et compromettrait gravement la solution à deux États. Entre-temps, la construction de colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est s'est accélérée, tandis que la violence des colons à l'encontre des Palestiniennes et Palestiniens est montée en flèche. Cela doit cesser.

Nous exhortons les parties et la communauté internationale à s'unir dans un effort commun pour mettre fin à ce terrible conflit, par un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent. De nouvelles effusions de sang sont vaines. Nous réaffirmons notre soutien total aux efforts des États-Unis, du Qatar et de l'Égypte pour y parvenir.

Nous sommes préparés à prendre de nouvelles mesures pour soutenir un cessez-le-feu immédiat et une voie politique vers la sécurité et la paix pour les Israéliens, les Palestiniens et toute la région. »

Des mesures concrètes contre Israël plus que jamais attendues

En parallèle de cette déclaration commune, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a condamné, mardi 22 juillet, « avec la plus grande fermeté » l'extension des opérations militaires israéliennes vers le centre du territoire palestinien, une actio « qui va aggraver une situation déjà catastrophique ».

« Cette nouvelle offensive terrestre est déplorable, il n'y a plus aucune justification aux opérations militaires israéliennes », a-t-il affirmé, appelant notamment à l’accès « sans aucune entrave » de l’aide humanitaire et de la presse à Gaza. Sans pour autant proposer à ce jour tout « paquet de sanctions » envers Israël, à l'image de ce qu'ont annoncé plusieurs pays du Sud global ces derniers jours au nom de la lutte contre l’impunité.

Le groupe de La Haye, fondé en janvier 2025 à l’initiative de la Colombie et de l’Afrique du Sud, a en effet annoncé mi-juillet, depuis Bogota, des mesures concrètes comme l’interdiction totale de toute fourniture d’armes et de matériel militaire à Israël, le blocage du transit, de l’accostage et de l’entretien dans les ports de tout navire soupçonné de transporter des armes vers d’Israël, et l'interdiction de toute utilisation directe ou indirecte de fonds publics visant à « occuper illégalement le territoire palestinien ». Pour les signataires de l'accord (12 pays sur les 30 participants), il s'agit de passer « des discours aux actes », et ce « alors que la crise humanitaire à Gaza atteint un niveau insupportable, marqué par des massacres, la famine de masse et la privation systématique des besoins de base ».

*Les ministres des pays signataires sont l’Australie, l'Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, l'Estonie, la Finlande, la France, l'Islande, de l'Irlande, l'Italie, le Japon, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la Slovénie, l'Espagne, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni. S’ajoute la commissaire européenne chargée de l'Egalité, de la Préparation et de la Gestion des crises.

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