Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Infirmières bulgares: une analyse génétique contredit l'accusation

| Mercredi 6 Décembre 2006 à 12:33

           


Des scientifiques affirment avoir trouvé de nouvelles preuves selon lesquelles cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien n'ont pas sciemment inoculé le virus du SIDA à plus de 400 enfants hospitalisés dans l'établissement libyen où ils travaillaient.

Les accusés détenus en Libye depuis 1999 avaient été condamnés à mort en 2004 mais la Cour suprême avait ordonné en 2005 l'organisation d'un nouveau procès, sous la pression internationale. L'Europe, les Etats-Unis et des organisations de défense des droits de l'homme ont accusé le régime de Tripoli d'avoir monté le dossier de toutes pièces pour détourner l'attention sur l'état de ses hôpitaux.

Le verdict du procès de ces cinq infirmières bulgares et de ce médecin palestinien sera rendu le 19 décembre à Tripoli.

S'appuyant sur l'analyse d'échantillons prélevés sur 44 enfants infectés, ces chercheurs ont pu déterminer que les infections avaient commencé au sein de l'hôpital et les secteurs environnants bien avant l'arrivée des infirmières et du médecin en mars 1998. Ces infections sont dues à un virus unique courant en Afrique occidentale. Or, la Libye abrite de nombreux ressortissants originaires de cette région de l'Afrique, notent les scientifiques.

Les conclusions de cette nouvelle analyse sont publiées ce mercredi sur le site Internet du magazine scientifique "Nature".

Selon Oliver Pybus de l'université d'Oxford, les preuves disponibles dans cette affaire suggèrent que les infections des enfants par le VIH sont le résultat de dysfonctionnements récurrents dans le contrôle des infections au sein de l'hôpital.

Le Dr Vittorio Colizzi de l'université de Rome, l'un des autres auteurs de cette analyse, a déclaré ignorer s'il y a une possibilité de soumettre officiellement les conclusions de cette nouvelle analyse au tribunal libyen. A présent, a-t-il souligné, que les scientifiques ont fait leur travail "aux hommes politiques et aux journalistes de faire le leur".

Sur les quelque 400 enfants infectés par le VIH à la fin des années 90, au moins 50 ont succombé au SIDA, tandis que plus de 300 sont actuellement traités dans des hôpitaux en France et en Italie en vertu d'un accord avec les autorités libyennes.




SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !