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Sur le vif

Imams du Ramadan : Anouar Kbibech s'insurge contre « la primauté du fait chrétien en France » (vidéo)

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 18 Mai 2018 à 13:45

           


Imams du Ramadan : Anouar Kbibech s'insurge contre « la primauté du fait chrétien en France » (vidéo)
Invité au débat sur le plateau de RT France pour évoquer la venue de 300 imams en France à l’occasion du mois du Ramadan, Karim Ouchikh, président de Souveraineté, identité et libertés (SIEL) dont le mouvement a soutenu Marine Le Pen à la dernière élection présidentielle, n’y est pas allé de main morte pour signifier son opposition à leur présence.

Il s’est prononcé, jeudi 17 mai, pour « la primauté du fait chrétien » et une « hiérarchisation des religions » face à Anouar Kbibech, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM).

Lire aussi : La fausse polémique autour des « imams du Ramadan »


Pour Karim Ouchikh, « il faudrait être aveugle pour ne pas s’apercevoir qu’il existe une malaise considérable autour de la communauté musulmane, en tout cas autour du modèle de société musulmane en France », avant de faire un lien entre la venue des « imams du Ramadan » et le terrorisme.

Une « fausse polémique », « une polémique politicienne », déplore en réponse Anouar Kbibech, rappelant que leur venue n’a jamais posé problème depuis une quinzaine d’années, que ces imams, envoyés par les ministères des Affaires islamiques des pays musulmans, sont « triés sur le volet », qu’ils ont des « discours contrôlés » et qu’ils sont « porteurs d’un islam de modération, du juste milieu ». Il se dit, à ce titre, « choqué qu’on fasse le lien entre la venue de ces imams et les actes terroristes qui ont secoué notre pays », car il s’agit juste d’« un amalgame honteux et insupportable ».

« Personne ne s’émeut » de la venue de prêtres ou de rabbins de l’étranger vers la France, « il n’y a que la religion musulmane qui est pointée du doigt », note-t-il aussi. A la journaliste Stéphanie de Muru qui évoque « l’islam radical », le vice-président du CFCM a souligné qu’aucun lien n’est à établir avec le sujet.

« Il existe une primauté du fait chrétien en France »

« Ce n’est pas parce qu’une pratique est ancienne et qu’elle n’a jamais suscité de problèmes qu’elle est pour autant légitime au regard des contingences et des contraintes de l’actualité contemporaine. Je refuse de mettre sur le même plan la pratique du culte musulman avec les autres cultes, et notamment le culte chrétien », lâche Karim Ouchikh, considérant pour sa part qu’« il existe une primauté du fait chrétien en France et que la seule religion qui pose problème en France, c’est la religion musulmane ».

Il plaide sur la mise en place d’un « traitement différencié de l’islam en France, quitte à remettre en cause un certain fondement de la laïcité ». Pour lui, le christianisme jouit d’un « privilège de civilisation » qui le place sur un niveau hiérarchique plus élevé que l’islam.

En face, Anouar Kbibech ne se démonte pas : au nom de la laïcité, « il n’y a aucune hiérarchie à faire entre les religions. Les musulmans de France sont des citoyens français à part entière. Ils ont les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous leurs compatriotes, qu’ils soient chrétiens, juifs, croyants ou non ». « Personne ne nie les racines judéo-chrétiennes de la France, mais (…) il faut arrêter de considérer les musulmans comme des mineurs : ils sont majeurs et vaccinés, ils se prennent en main », conclut-il.






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