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Sur le vif

Îles Fidji: l'armée assoit son pouvoir

| Mercredi 6 Décembre 2006 à 09:09

           


Mercredi, l'armée fidjienne a assis son pouvoir sur le petit archipel du Pacifique Sud, imposant l'état d'urgence et investissant le Parlement au lendemain d'un coup d'Etat.

Le ministère de l'Information a annoncé mercredi que l'état d'urgence était entré en vigueur dès mardi soir peu après l'annonce par le chef de l'armée, le contre-amiral Voreqe Bainimarama, qu'il avait pris le contrôle du pays à l'issue du quatrième coup d'Etat que connaissent les îles en moins de 20 ans.

Voreqe Bainimarama a annoncé la dissolution officielle du Parlement et le limogeage des responsables de la police et de l'administration pénitentiaire.

Ces décisions confirment une situation de fait. Les militaires à la solde du contre-amiral Bainimarama avaient déjà dans la matinée investi le Parlement, interrompant notamment des débats du Sénat et exigeant le départ des élus.

Le chef de l'armée a par ailleurs limogé le préfet de police par intérim, Moses Driver, pour le remplacer par un lieutenant colonel. M. Driver avait été contraint manu militari de quitter ses quartiers généraux mercredi matin et brièvement interpellé. Il avait vivement condamné les putschistes.

Tandis qu'un calme précaire régnait sur l'archipel de moins d'un million d'habitants, le Premier ministre démis Laisenia Qarase a déclaré sur un ton de défi qu'il était toujours le dirigeant officiel du pays.

"Je n'ai pas démissionné, je ne démissionnerai pas et, légalement, je suis toujours le Premier ministre", a-t-il asséné à la télévision australienne.

"Je pense qu'il y aura une réaction pacifique de la part de milliers (de Fidjiens) dans les prochains jours et je pense que cela pourrait changer les choses", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a pris l'avion vers 07H00 locales (19H00 GMT mardi) en direction de son île natale de Mavana, accompagné de son épouse Leba, a annoncé son secrétaire particulier.

Les politiciens fidjiens ont largement condamné le putsch. Le responsable du parti Travailliste et ancien Premier ministre, Mahendra Chaudhry, a regretté que l'archipel n'arrive pas se départir de sa "culture du coup".




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