Mercredi, le procureur de la République a requis devant le tribunal correctionnel de Lyon une peine de 10.000 euros d'amende à l'encontre du numéro 2 du Front National, Bruno Gollnisch, poursuivi pour des propos controversés sur les chambres à gaz tenus le 11 octobre 2004.
Il a également demandé que le jugement soit publié "dans les médias des journalistes présents lors de la conférence de presse" d'octobre 2004 à l'origine des poursuites contre l'élu frontiste.
Le jugement a été mis en délibéré au 18 janvier.
Poursuivi pour "délit de contestation de l'existence de crime contre l'humanité par paroles", M. Gollnisch encourt jusqu'à un an de prison.
Son avocat, Me Wallerand de Saint-Just, a plaidé la relaxe.
"Je crois que M. Gollnisch a passé la ligne jaune: tout en jonglant sur le terrain nauséabond (de l'antisémitisme), il a commis la faute, il a dérapé", a affirmé le procureur.
"On retrouve bien là les vieux démons de la droite antisémite française", a estimé le magistrat, évoquant la "mauvaise foi caractérisée" du prévenu.
Il a cependant souhaité que soit tenu compte d'un "revirement" de Bruno Gollnisch à la barre, lors de la première journée d'audience.
L'avocat de la Licra et de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), Me Alain Jakubowicz, avait alors pressé M. Gollnisch de reconnaître la shoah en tant que "crime contre l'humanité incontestable". "Ma réponse est affirmative", avait rétorqué l'élu frontiste.
A la suite de cet épisode, Me Jakubowicz s'était retiré de la procédure, estimant avoir "gagné ce procès". "Que des jeunes entendent le numéro 2 du FN admettre cela, ça vaut tous les dommages et intérêts", avait-il clamé. Bruno Gollnisch et son conseil ont rétorqué qu'une "porte ouverte (avait) été enfoncée".
Mercredi, dans leurs plaidoiries, les avocats des autres parties civiles ont voulu faire la preuve des liaisons dangereuses historiques entre M. Gollnisch et le négationnisme. "Les cadres du FN, M. Le Pen et Gollnisch au premier rang, ont régulièrement défendu des révisionnistes", a affirmé Me Bertrand Sayn, avocat du Mrap.
"J'ai de la sympathie pour les persécutés", a rétorqué l'élu frontiste.
Il lui était reproché d'avoir assuré le 11 octobre 2004, lors d'une conférence de presse à Lyon, "ne pas remettre en cause les déportations" ni "les millions de morts" des camps nazis, avant toutefois d'ajouter: "quant à savoir la façon dont les gens sont morts, ce débat doit avoir lieu".
Interrogé plus spécifiquement sur les chambres à gaz, il avait répondu: "Je ne nie pas les chambres à gaz homicides. Mais je ne suis pas spécialiste de cette question et je pense qu'il faut laisser les historiens en discuter. Et cette discussion devrait être libre".
Devant le tribunal M. Gollnisch a rejeté toute culpabilité et dénoncé un procès "scandaleux", "stalinien". Il a évoqué au sujet des propos visés -et qui n'ont pas été enregistrés- des "bribes de phrases déformées, tronquées et extraites de leur contexte".
A l'issue du réquisitoire, son avocat a déploré la "désinformation" à partir de laquelle son client "est devenu un chien à abattre". "Ce qui compte, ce n'est pas la vérité nue mais la vérité médiatique", a-t-il déploré.
En marge du volet juridique, Bruno Gollnisch, professeur en langue et civilisation japonaise à l'université Lyon III, a été suspendu pour cinq ans, en mars 2005.
Il a également demandé que le jugement soit publié "dans les médias des journalistes présents lors de la conférence de presse" d'octobre 2004 à l'origine des poursuites contre l'élu frontiste.
Le jugement a été mis en délibéré au 18 janvier.
Poursuivi pour "délit de contestation de l'existence de crime contre l'humanité par paroles", M. Gollnisch encourt jusqu'à un an de prison.
Son avocat, Me Wallerand de Saint-Just, a plaidé la relaxe.
"Je crois que M. Gollnisch a passé la ligne jaune: tout en jonglant sur le terrain nauséabond (de l'antisémitisme), il a commis la faute, il a dérapé", a affirmé le procureur.
"On retrouve bien là les vieux démons de la droite antisémite française", a estimé le magistrat, évoquant la "mauvaise foi caractérisée" du prévenu.
Il a cependant souhaité que soit tenu compte d'un "revirement" de Bruno Gollnisch à la barre, lors de la première journée d'audience.
L'avocat de la Licra et de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), Me Alain Jakubowicz, avait alors pressé M. Gollnisch de reconnaître la shoah en tant que "crime contre l'humanité incontestable". "Ma réponse est affirmative", avait rétorqué l'élu frontiste.
A la suite de cet épisode, Me Jakubowicz s'était retiré de la procédure, estimant avoir "gagné ce procès". "Que des jeunes entendent le numéro 2 du FN admettre cela, ça vaut tous les dommages et intérêts", avait-il clamé. Bruno Gollnisch et son conseil ont rétorqué qu'une "porte ouverte (avait) été enfoncée".
Mercredi, dans leurs plaidoiries, les avocats des autres parties civiles ont voulu faire la preuve des liaisons dangereuses historiques entre M. Gollnisch et le négationnisme. "Les cadres du FN, M. Le Pen et Gollnisch au premier rang, ont régulièrement défendu des révisionnistes", a affirmé Me Bertrand Sayn, avocat du Mrap.
"J'ai de la sympathie pour les persécutés", a rétorqué l'élu frontiste.
Il lui était reproché d'avoir assuré le 11 octobre 2004, lors d'une conférence de presse à Lyon, "ne pas remettre en cause les déportations" ni "les millions de morts" des camps nazis, avant toutefois d'ajouter: "quant à savoir la façon dont les gens sont morts, ce débat doit avoir lieu".
Interrogé plus spécifiquement sur les chambres à gaz, il avait répondu: "Je ne nie pas les chambres à gaz homicides. Mais je ne suis pas spécialiste de cette question et je pense qu'il faut laisser les historiens en discuter. Et cette discussion devrait être libre".
Devant le tribunal M. Gollnisch a rejeté toute culpabilité et dénoncé un procès "scandaleux", "stalinien". Il a évoqué au sujet des propos visés -et qui n'ont pas été enregistrés- des "bribes de phrases déformées, tronquées et extraites de leur contexte".
A l'issue du réquisitoire, son avocat a déploré la "désinformation" à partir de laquelle son client "est devenu un chien à abattre". "Ce qui compte, ce n'est pas la vérité nue mais la vérité médiatique", a-t-il déploré.
En marge du volet juridique, Bruno Gollnisch, professeur en langue et civilisation japonaise à l'université Lyon III, a été suspendu pour cinq ans, en mars 2005.







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