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Sur le vif

Douze ans de prison pour un Syrien accusé d'être membre des Frères musulmans

| Dimanche 2 Avril 2006 à 20:59

           


Un Syrien accusé d'être membre des Frères musulmans, une formation interdite, a été condamné dimanche par la Cour de sûreté de l'Etat à la peine capitale ensuite commuée en douze ans de prison, a annoncé un militant des droits de l'Homme.

Un autre Syrien, un militant des droits de l'Homme, a été condamné par cette même cour à cinq ans de prison notamment pour "appartenance à une organisation secrète".

"Abdel Sattar Qattane a été condamné à la peine capitale en vertu de la loi 49 qui punit de mort les membres des Frères musulmans. Sa peine a été commuée ensuite en 12 ans de prison", a déclaré à l'AFP le président de l'Organisation syrienne des droits de l'Homme (OSDH), Abdel Karim Rihaoui.

Depuis le milieu des années 1990, les Frères musulmans condamnés à mort ne sont plus exécutés, leur sentence étant commuée en longue peine de prison, selon des militants des droits de l'Homme.

Arrêté en 2005, M. Qattane avait déjà purgé des peines de 3 et 16 ans de prison dans les années 1980 pour les mêmes accusations, selon M. Rihaoui.

En outre, Riad Darrar, un militant des droits de l'Homme, a été condamné à cinq ans de prison pour avoir "incité aux confessionnalisme, propagé de fausses informations et pour appartenance à une organisation secrète", a affirmé Ammar Qorabi, membre de l'Organisation nationale des droits de l'Homme en Syrie dans un communiqué.

Selon le texte, Riad Darrar a été arrêté en juin 2005 à Deir Ezzor (nord-est) après avoir prononcé une allocution lors d'une cérémonie à la mémoire d'un cheikh enlevé en mai et retrouvé assassiné peu après par une "bande de criminels", selon les autorités syriennes.

M. Rihaoui a dénoncé ces jugements émis par "un tribunal d'exception" créé en vertu de la loi d'urgence en 1963.

L'avocat des droits de l'Homme Anouar Bounni a estimé que "tous ces jugements entraient dans le cadre d'une large campagne lancée par les autorités contre la société civile et les militants afin de les terroriser".

"Faire usage de la loi 49 est contraire aux principes de la justice et montre que toutes les déclarations (officielles) sur une ouverture (politique) ne sont que mensonges", a ajouté Me Bounni.




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