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Sur le vif

Dominique de Villepin prend acte des 'inquiétudes'

| Lundi 10 Avril 2006 à 22:13

           


Dominique de Villepin a imputé l'échec du contrat première embauche aux "inquiétudes" de la jeunesse face à la précarité et s'est engagé à "tirer les leçons" de la crise en oeuvrant désormais "pas à pas" pour résorber le chômage.

Le Premier ministre, qui s'exprimait sur TF1 au soir du remplacement du CPE par un nouveau dispositif en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes, a dit vivre ce revers comme "une épreuve".

"C'est effectivement une épreuve, c'est un temps extrêmement difficile", a-t-il reconnu, tout en soulignant "la perspective de pouvoir continuer à se battre, continuer d'apporter des réponses, continuer d'en tirer des leçons et peut-être d'en tirer plus d'expérience".

"La première leçon d'une crise, c'est de changer soi-même pour apporter plus de réponses", a-t-il déclaré.

Dominique de Villepin a assuré que le scénario de sortie de crise avait été "concerté".

"Nous avons fait un constat, le président de la République, le gouvernement, la majorité. Ce constat, c'est que nous sommes dans une situation de blocage. Face à une situation de blocage, quelle est la première responsabilité d'un gouvernement? C'est de trouver les moyens d'en sortir et c'est exactement ce que nous avons fait aujourd'hui", a-t-il dit.

Pour le Premier ministre, deux éléments peuvent expliquer la fronde anti-CPE.

Au premier chef, "le sentiment de stigmatisation qu'a pu ressentir une partie de la jeunesse alors qu'il s'agissait d'apporter une réponse à ceux qui rencontrent le plus de difficultés dans notre pays".

"Le deuxième élément qui a pu jouer, a-t-il poursuivi, c'est le sentiment de profonde précarité, l'inquiétude, le sentiment que la précarité guette".

"Ces inquiétudes ont été plus fortes que la proposition que nous avions faite", a avancé le chef du gouvernement.

"Nous avons connu exactement la même chose dans le débat sur la Constitution européenne", a-t-il estimé, évoquant la victoire du "non" au référendum du 29 mai 2005 sur le projet de Constitution européenne.


"La Constitution européenne était un moyen de nous apporter des réponses face à la mondialisation, face à l'évolution économique. Tout à coup, nombre de nos compatriotes ont eu le sentiment que la France allait se trouver fragilisée dans l'Europe et dans le monde".

"Le contrat première embauche, alors que c'est un outil anti-précarité, est devenu le symbole de la précarisation, alors qu'il allait donner des dizaines de milliers d'emplois à des jeunes qui n'en avaient pas", a jugé Dominique de Villepin.

L'enseignement de ce "blocage", c'est "qu'il faut savoir contribuer suffisamment à l'évolution des esprits et peut-être traiter pas à pas les problèmes", a-t-il concédé.

"C'est exactement ce que je vais proposer aux partenaires sociaux, aux organisations étudiantes et lycéennes, à l'ensemble de nos compatriotes au cours des prochains mois", a-t-il dit.

Revenant sur sa méthode contestée, le Premier ministre a expliqué avoir "voulu traiter directement la question de l'emploi des jeunes, aller droit au but, aller vite, avoir des résultats, avec la conviction que ces résultats crédibiliseraient l'action et permettraient d'aller encore plus loin".

Mais "il faut du réalisme, il faut de la conviction, il ne faut pas être entêté", a-t-il corrigé.

Malgré l'"épreuve", Dominique de Villepin a réaffirmé qu'il ne "baisserait pas les bras" dans la bataille de l'emploi.

"En réduisant les peurs, en montrant que nous sommes tous pragmatiques, tous désireux d'apporter des solutions, que nous n'avons pas d'autre but que d'aider nos compatriotes, les jeunes les moins jeunes, devant les difficultés, je crois que nous créerons la confiance qui permettra petit à petit d'avancer", a-t-il insisté.

"Le contrat première embauche ne sera pas appliqué, mais nous allons trouver les moyens d'apporter des réponses à la situation des jeunes en difficulté. Cette situation, elle ne se règlera pas d'un coup de baguette magique", a-t-il lancé.

Dominique de Villepin a affirmé avoir travaillé "avec une totale confiance" avec Jacques Chirac tout au long de la crise, a assuré que le gouvernement était "uni" et qu'il partageait avec Nicolas Sarkozy "le même état d'esprit" pour apporter des "réponses concrètes" aux Français.

Quant à 2007, le Premier ministre affirme ne pas y penser.

"J'ai toujours indiqué que je n'avais pas d'ambition présidentielle, toujours indiqué que ma seule mission c'était celle que m'avait confiée le président de la République".





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