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Points de vue

D'Atatürk à Erdogan, l’émergence de la Turquie sur la scène internationale sous le regard de Bayram Balci

Rédigé par Bayram Balci | Mardi 19 Décembre 2023 à 11:30

           

Presqu’annihilé au lendemain de la Première guerre mondiale, restauré par Mustafa Kemal Atatürk et définitivement relancé par Recep Tayyip Erdoğan, le pays anatolien s’est imposé en un siècle comme une puissance régionale influente. Alors que le centenaire de la République de Turquie a été célébré sans éclat le 29 octobre 2023 en raison des événements en cours secouant le Proche-Orient, et particulièrement Gaza, après l'attaque du Hamas menée le 7 octobre contre Israël, le chercheur Bayram Balci dresse pour la fondation Oasis une synthèse détaillant les ressorts et les accomplissements de cette transformation.



Fondée sur les débris et l’héritage vivant de six siècles d’Empire ottoman, la Turquie a célébré cette année 2023 son centième anniversaire. Le 29 octobre 1923, Mustafa Kemal, futur Atatürk, proclame la République, après une longue guerre de libération pour chasser les forces d’occupations. À partir de ruines, son pays est devenu au cours du siècle un acteur majeur de la scène régionale et même internationale.

Un isolationnisme imposé par la nécessité de la construction nationale

Pour comprendre la Turquie contemporaine, il est nécessaire de considérer son expérience dans le contexte de son histoire ottomane. Puissance mondiale longtemps à cheval entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique du Nord, l’Empire ottoman connaît son apogée au XVIe siècle. Il décline ensuite d’une mort lente s’étirant sur plusieurs siècles. Les réformes se succèdent, en vain. Celles entamées en 1876 dans le cadre du processus de modernisation dit Tanzimat ne parviendront pas à faire de cet État une monarchie constitutionnelle comme le souhaitaient les réformateurs de l’époque.

Allié de l’Allemagne durant la Première guerre mondiale, l’Empire ottoman subit alors le sort réservé aux pays vaincus. La punition est extrêmement lourde et le pays est annihilé de fait. Il n’existe plus. Son territoire est morcelé et partagé en zones d’influence entre divers pays européens. De ce vaste empire multiethnique, le groupe majoritaire des Turcs se voit octroyer un territoire réduit au seul plateau anatolien et sur lequel va s’appuyer Mustafa Kemal pour bâtir un nouveau pays, la Turquie. Ce militaire influent dans l’empire en déclin, marqué par les idées révolutionnaires qui circulent en Europe et dans le pays à l’époque, va se transfigurer en libérateur et homme politique, s’opposant aux traits distinctifs de l’empire, notamment les principes du sultanat et du califat, et plus particulièrement la place que l’Islam occupe dans l’État.

Visionnaire, il embrasse l’esprit républicain et progressiste venu de l’Europe, et s’attelle à la fondation d’une République conçue sur le principe de l’État nation. Par la volonté punitive des vainqueurs de 1914-1918, l’Empire perd les provinces chrétiennes dans les Balkans et les parties arabes d’Orient. L’Anatolie dévolue aux Turcs est, de fait, de moins en moins multiethnique et multiconfessionnelle ; la République sera donc turque et moderne. Entre sa création en 1923 et la mort de son fondateur en 1938, juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la situation intérieure et extérieure de cette nouvelle Turquie se caractérise de la manière suivante.

D'Atatürk à Erdogan, l’émergence de la Turquie sur la scène internationale sous le regard de Bayram Balci
En politique intérieure, le régime de Mustafa Kemal s’emploie à édifier un État nation d’inspiration occidentale, faisant table rase du régime impérial. Longue est la série de réformes menées dans tous les domaines. En économie, le pays se dote d’une agriculture auto-suffisante capable de nourrir la population. En l’espace d’une décennie, une industrie nationale et un réseau de transport voient le jour, permettant les liaisons entre les grandes villes, mais laissant la campagne repliée sur elle-même. Au niveau social, le droit de vote et l’éligibilité sont accordés aux femmes dès 1934, le code vestimentaire subit une révolution imposée, le code civil cesse d’être musulman pour s’inspirer des modèles européens. En politique, le sultanat est banni, et le califat et les tribunaux islamiques sont interdits.

En politique étrangère, les premières années de la République s’inscrivent dans une forme de continuité avec la puissance ottomane. Bien que la République s’inscrive en faux par rapport aux institutions impériales, il est primordial dans le même temps de préserver les intérêts de la nation. Atatürk inaugure alors une politique d’équilibre : isolationniste le temps de consolider le régime républicain, il tient la Turquie à distance et joue sur l’opposition entre les puissances mondiales de l’époque. Cela signifie que? tout en coopérant avec l’Union soviétique qui avait soutenu la guerre de libération du pays, Ankara s’active à développer des relations harmonieuses avec les puissances occidentales – France, Allemagne et États-Unis.

À l’approche de la Seconde Guerre mondiale, l’objectif tactique est de maintenir une certaine neutralité pour permettre au pays de poursuivre sa construction nationale après toutes les années de guerre qui ont précédé sa fondation. À la mort d’Atatürk en 1938, sa vision est poursuivie par Ismet Inönü, lui aussi héros de la Guerre de libération et compagnon de route de Mustafa Kemal. Ismet Inönü va tout faire pour mettre la Turquie à l’abri de la Seconde Guerre mondiale, en se cramponnant à une politique de neutralité. Dans la tourmente mondiale, il réussit à épargner la Turquie encore fragile. Toutefois, en 1945, l’entrée du monde entier dans le système bipolaire de la Guerre froide, opposant l’URSS et ses alliés au bloc occidental, le force à choisir un camp. Ce choix se fait sans hésitation au profit de l’Occident. En effet, la politique expansionniste de l’URSS, notamment vers les mers du Sud, ravive trop pressement celle des Tsars. La Turquie trouve alors son salut dans une adhésion au bloc de l’Ouest dont il fait toujours partie à ce jour, du moins en théorie.

Un membre précieux du bloc occidental

Pendant toute la Guerre froide, la situation politique intérieure se caractérise par une forte instabilité politique et une fidèle loyauté au bloc occidental sur la scène internationale. En effet, entre 1945 et 1991, la Turquie a connu les répercussions turbulentes de la Guerre froide : diverses forces de gauche pro-soviétiques s’opposent à des courants plus nationalistes ou pro-occidentaux. Cette période est ponctuée de plusieurs coups d’État, en 1961, en 1971 et surtout en 1980, qui transforment le pays en profondeur.

Sur la scène extérieure, la Turquie est un pilier fondateur et membre précieux de l’OTAN. Cette loyauté au bloc occidental est essentiellement motivée par l’intérêt de contenir la grave menace soviétique à l’Est. L’Union soviétique continue de revendiquer les provinces de Kars et d’Ardahan, et soutient en sous-main divers groupes de gauche, ainsi que les activités séditieuses de la gauche séparatiste kurde. Mais l’appartenance de la Turquie à l’Occident ne se limite pas à l’OTAN puisque dès 1964, la Turquie aspire à intégrer la grande famille européenne.

En 1987, elle exprime officiellement son souhait de faire partie de la CEE, et plus tard de l’Union européenne. Prisonnière de la logique de la Guerre froide dont elle dépend pour sa sécurité, la Turquie à ce moment-là n’exerce pas d’influence propre sur la scène internationale. Elle n’existe pas en tant que telle, mais en tant que pays membre de l’OTAN et base militaire où sont déployés d’importants moyens pour dissuader l’URSS d’attaquer le monde libre. Or, la fin de la Guerre froide en 1990 rebat les cartes et la Turquie s’affirme enfin sur la scène internationale, avec une assurance et une quête d’indépendance stratégique qui inquiète ses alliés traditionnels.

L’émancipation du carcan de la bipolarité

Comme tout bouleversement, la fin de la Guerre froide génère autant d’angoisse que d’opportunités que la Turquie va savoir saisir pour s’affranchir et s’affirmer sur la scène internationale. L’extinction de la menace soviétique à l’Est rend presque caduque la défense du flanc oriental du monde libre et la Turquie, libérée de cette pression, devient un pays quelconque, sans valeur géostratégique. Mais en même temps, cette réalité ouvre nombre de nouvelles opportunités à la Turquie, notamment économiques dans des régions qui lui étaient historiquement proches mais inaccessibles depuis que le rideau de fer était tombé à ses pieds.

Ankara regarde d’abord vers les Balkans, ancienne province de l’Empire ottoman. La Turquie est désormais en mesure d’y déployer une politique d’influence dans divers domaines, la culture, l’économie et même la politique. Ces pays, malgré des historiographies négatives envers leur passé ottoman, n’en demeurent pas moins demandeurs de coopération et de développement.

À l’Est, les regards se tournent vers le Caucase. La proximité géographique permet à Ankara de tisser des liens avec des nouveaux partenaires libérés du joug soviétique. La Turquie se retrouve en compétition avec la Russie et l’Iran, les deux autres puissances régionales, anciennement impériales, qui ont toujours lorgné sur les atouts caucasiens. Mais c’est en Asie centrale, et plus particulièrement dans le monde turcique, que la Turquie de l’après-Guerre froide parvient à amplifier sa politique d’influence. En effet, avec les cinq États nouvellement indépendants en Asie centrale, et l’Azerbaïdjan dans le Caucase, alternant les cartes de la turcité et de l’islam, la Turquie s’impose comme un acteur important dans l’espace post soviétique.

D'Atatürk à Erdogan, l’émergence de la Turquie sur la scène internationale sous le regard de Bayram Balci

L’affirmation définitive

À partir de 2002, l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement issu de l’islam politique, avec à sa tête Recep Tayyip Erdoğan, joue un rôle crucial dans les mutations de la Turquie, ouvrant la voie à un plus grand rayonnement du pays sur la scène internationale. En effet, la nouvelle équipe, associant islam et laïcité, incarne assez bien les attentes d’une société qui, tout en étant traditionnellement musulmane et turque, n’aspire pas moins à une certaine modernité. Cela permet aux élites de l’AKP de donner au pays une stabilité politique et une prospérité économique inédites. Erdoğan et son équipe gagnent toutes les élections régionales, législatives et présidentielles entre novembre 2002 et mai 2023, en plus du référendum constitutionnel de 2017.

Cette longévité et cette stabilité gouvernementale ont aidé le pays de faire des progrès économiques considérables, lui permettant de se projeter sur la scène internationale. Ainsi, en 2010, la Turquie est devenue la 17e puissance économique mondiale. Une classe moyenne a vu le jour et le pays est devenu, pour reprendre l’expression de Kemal Kirisçi, un « trading State » capable d’aller sur tous les marchés du monde. S’appuyant sur cette prospérité économique, le pays s’affirme comme un État généreux, parmi les plus grands donateurs à des pays en voie de développement, ce qui a contribué à son prestige en Afrique et en Asie.

Ces transformations spectaculaires et ce rayonnement mondial doivent beaucoup à la personnalité même d’Erdoğan, figure centrale de la vie politique turque depuis 1994, quand il devient maire d’Istanbul. Dans un pays où le maître de la capitale impériale historique et capitale économique est de facto le maître du pays, Recep Tayyip Erdoğan par son charisme, sa politique visionnaire, et paradoxalement sa poigne et son obstination, a joué un rôle crucial dans les mutations de la Turquie. Cet aspect est difficile à percevoir en Occident, où les figures autoritaires ont mauvaise presse. Ailleurs, plus particulièrement en Asie, dans le monde musulman et en Afrique, où la Turquie est de plus en plus active, le style, l’éloquence, le tempérament, y compris le machisme décomplexé d’Erdoğan passent très bien et servent les intérêts du pays.

Ainsi, forte de ses mutations économiques, de sa stabilité politique et d’un leadership déterminé, la Turquie a pu devenir en l’espace de deux décennies une puissance qui compte sur la scène internationale, notamment dans l’espace eurasien et en Afrique.

Une nouvelle projection à l’aune du déclin des puissances traditionnelles

Remarquons tout d’abord qu’à l’instar des puissances émergentes, la Turquie, au-delà de ses efforts, bénéficie de la nouvelle réalité de l’ordre international, où les puissances mondiales classiques sont en perte d’influence. Les États-Unis ne sont plus tout à fait les maîtres du monde ; la Russie ne domine plus tout à fait son giron soviétique ; la France et l’Angleterre ne sont plus les héritières de l’Afrique coloniale et leur néocolonialisme économique s’effrite un peu partout sur le continent ravagé par une série de coups d’État visant les intérêts européens. En d’autres termes, c’est aussi à l’aune du déclin des puissances traditionnelles qu’il faut étudier la place prise par la Turquie et d’autres sur la scène internationale. Mais puisque notre étude est dédiée à la Turquie, voyons où celle-ci peut se prévaloir d’une sphère d’influence, ou d’une certaine affirmation politique, économique et culturelle.

En à peine 30 ans, la Turquie a réussi à s’imposer parmi les pays les plus influents dans l’espace post-soviétique, notamment dans le Caucase et l’Asie centrale. Elle n’y remplace pas l’ancienne puissance tutélaire russe, mais son influence, ainsi que celle exercée par les nouveaux acteurs – la Chine, les États-Unis et l’Union européenne – est largement visible. Au niveau politique, un État du Caucase, l’Azerbaïdjan, et quatre des cinq États d’Asie centrale (Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Turkménistan) font partie d’une union politique fondée et pilotée par la Turquie : l’Organisation des États turciques, désormais acteur officiel de la scène internationale reconnue par les Nations Unies.

Dans le Caucase, alors que traditionnellement c’est la Russie qui est maître des horloges, le récent conflit du Haut Karabakh a rebattu les cartes, donnant à la Turquie un plus grand poids dans le jeu géopolitique actuel. Son affirmation dans la guerre azerbaïdjano-arménienne, par son soutien à l’Azerbaïdjan, lui confère une nouvelle capacité d’influence politique, et même militaire, dans tout l’espace post-soviétique, dans le Caucase, en Asie centrale, et même en Ukraine, conflit à travers lequel Ankara s’est posé en médiateur international.

En effet, c’est dans la guerre en Ukraine que la Turquie s’est le plus illustrée ces dernières années. Bien que méfiante et vulnérable vis-à-vis de la Russie, elle n’a pas hésité à apporter son soutien à l’Ukraine dès la crise du Donbass en 2014 et davantage encore depuis février 2022. Alors que l’Occident a totalement rompu avec la Russie, la Turquie continue d’entretenir des liens avec les deux pays protagonistes de cette guerre, qui a ravivé une nouvelle forme de Guerre froide entre le monde occidental et la Russie. Cette action médiatrice turque, notamment l’accord céréalier signé entre la Russie et les Nations Unies afin que de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique puissent recevoir des céréales ukrainiennes, a accru la visibilité de la Turquie sur la scène internationale.

Au Moyen-Orient, pour lequel Mustafa Kemal Atatürk affichait la plus grande indifférence, voire du mépris, l’engagement turc ne fait que se renforcer depuis les années 1990, sous la présidence Turgut Özal, et davantage encore avec Recep Tayyip Erdoğan. Bien que la Turquie ait échoué à être le modèle de développement libéral et laïque pour le monde arabe bouleversé par les Printemps arabes, elle continue d’inspirer nombre de forces politiques dans cet espace.

Mais c’est en Afrique que le rayonnement de la Turquie est le plus impressionnant, tant par sa nouveauté que par la vitesse de son essor et les perspectives exceptionnelles de son développement potentiel. En effet, c’est sous le gouvernement AKP, avec l’engagement personnel d’Erdoğan, que l’influence turque déborde de l’Afrique du Nord et se répand dans la zone sub-saharienne et sur l’ensemble du continent, dans le domaine économique, politique mais aussi au niveau du soft power.

Forte de ces piliers d’influence, la Turquie développe désormais également des coopérations militaires et sécuritaires. En effet, elle s’implique dans la formation des armées locales, comme en Somalie. Elle déploie une diplomatie de drones, que les pays de la région accueillent avec un vif intérêt. Malgré les contestations anti-françaises, la Turquie est encore loin de concurrencer l’influence de la France, mais avec la Chine, le Brésil, l’Inde et d’autres pays émergents, elle permet aux acteurs africains de diversifier leurs partenariats et de s’affranchir des carcans du néocolonialisme. Là aussi, le succès de la Turquie en Afrique n’est pas le fait de ses seules performances, il est aussi lié à une nouvelle réalité africaine où souverainisme et contestation des néocolonialismes font reculer le poids des puissances traditionnelles au profit de nouvelles dont la Turquie fait partie.

Enfin, là où on ne l’attend pas, la Turquie développe depuis une dizaine d’années des liens avec l’Amérique latine. Comme ailleurs, ils se matérialisent notamment par la politique islamique de Recep Tayyip Erdoğan, qui construit des mosquées et apporte aide et soutien aux musulmans du monde entier. Dans plusieurs pays d’Amérique du Sud, et même à Cuba, des mosquées et fondations islamiques sont financées par la Turquie.

Un effritement de l’ordre international ancien qui favorise l'essor de la Turquie

En un siècle d’existence, a éclos et prospéré une république, nationale et turque, laïque et moderne, qui a su s’affirmer sur la scène internationale. Cette performance est à créditer certes à ses fondateurs et dirigeants successifs, mais aussi au recyclage habile du prestigieux héritage ottoman dans lequel s’ancrent la fierté nationale et l’assurance du régime et du pays tout entier.

Cette réussite est également liée à l’effritement de l’ordre international ancien qui favorise aujourd’hui l’essor des puissances moyennes comme la Turquie. La façon dont la Turquie parviendra à maintenir et développer son nouveau rôle dépendra également de son aptitude à affronter sereinement l’après Erdoğan, dont le règne, qui dure depuis 21 ans, s’achèvera en 2028.

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Bayram Balci est chercheur au CNRS. Entre 2017 et 2022, il a dirigé l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul, en Turquie. De décembre 2012 à septembre 2014, il a été chercheur invité à la Carnegie Endowment for International Peace, à Washington DC. De 2006 à 2010, il a aussi dirigé l’Institut français d’études sur l’Asie centrale (IFEAC) à Tachkent, en Ouzbékistan. Ses recherches portent sur les relations entre islam et politique dans l’espace post-soviétique et sur la Turquie dans son environnement régional, le Caucase, l’Asie centrale et le Moyen-Orient. Première publication en novembre 2023 sur le site de la fondation Oasis.

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