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Sur le vif

Confirmation en appel de la peine contre l'Hebdomadaire

| Mardi 18 Avril 2006 à 15:53

           


Mardi, la Cour d'appel de Rabat a confirmé la condamnation contre Le Journal Hebdomadaire (indépendant) qui devra verser trois millions de dirhams (270.000 euros) pour diffamation à l'encontre d'un centre de recherche européen. Aboubakr Jamaï, directeur de la publication et Fahd Iraki, journaliste, doivent en outre verser chacun à la justice une amende de 50.000 dirhams (4.500 euros).

Cette sentence confirme celle du tribunal de première instance, le 16 février. Le Journal Hebdomadaire, l'un des grands tirages de la presse marocaine francophone, avait mis en doute dans son édition du 3 décembre la probité d'une étude du "Centre européen de recherche, d'analyse et de conseil en matière stratégique (ESISC)" vis-à-vis du Front Polisario qui s'oppose au Maroc dans le conflit du Sahara occidental.

L'ESISC, basé à Bruxelles, avait notamment affirmé dans son rapport, très critique, que les cadres du Polisario pourraient se tourner vers le terrorisme ou la criminalité internationale. "Les mauvais arguments d'un rapport téléguidé par Rabat", avait notamment rétorqué Le Journal Hebdomadaire au contenu du rapport, assurant qu'il y avait des arguments plus puissants pour défendre la position marocaine sur le conflit du Sahara.

Les avocats et les journalistes de l'hebdomdaire n'étaient pas présent à l'audience. Interrogé par téléphone, l'un d'eux, Me Abderrahim Jamaï, a déclaré à l'AFP: "Je m'attendais à ce verdict car lorsque la justice ne respecte pas les principes de droits alors tous les dérapages sont permis". Pour sa part le défenseur de l'ESISC, Mohamed Ziane, s'est "déclaré déçu par ce verdict étant donné que la partie adverse n'a pas fait son mea culpa et que personne n'accepte d'être impunément diffamé". Il a précisé qu'il avait réclamé 5 millions de dirhams pour le préjudice.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) s'est dit le 17 février "profondément préoccupé" par le montant record de dommages et intérêts imposé par un tribunal marocain au "Journal Hebdomadaire". Selon le CPJ, le magazine a été harcelé par le pouvoir marocain depuis sa création à la fin des années 90 et n'a pu bénéficier d'un vrai système de défense dans cette affaire.




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