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Sur le vif

Attentat à Québec : 150 ans requis contre le tueur de la mosquée

Rédigé par Lina Farelli | Jeudi 21 Juin 2018 à 09:24

           


Alexandre Bissonnette ne devra connaître sa peine qu’au mois de septembre mais l’homme de 28 ans, reconnu coupable d’homicides volontaires avec préméditation de six personnes et de tentatives d’homicides sur une cinquantaine d’autres à la mosquée de Québec, est parti pour faire de la prison pour longtemps.

Lors des observations de la peine mardi 19 juin, Thomas Jacques, procureur de la Couronne, a requis à la Cour supérieure canadienne une peine minimale de 150 ans de prison contre Alexandre Bissonnette, décrivant un crime « sans précédent » qui appelle à un châtiment « à la hauteur de la réprobation sociale ».

Une situation unique au Canada

Dans son plaidoyer, Thomas Jacques a dépeint le profil de ce tueur qui, dans son élan meurtrier, a souri à deux de ses victimes « pour leur donner un brin d’espoir » avant de les abattre. Pour ce procureur, ce sont des crimes « ignobles » et « répugnants » venant d’un individu qui « a fait déferler sa haine et sa rage dans le but de se glorifier ».

Il a d’ailleurs soutenu que ce n’était pas une « question de vengeance, mais de juste dû », une peine à la hauteur de ces crimes qui, selon lui, vont au-delà des blessures physiques et psychologiques, mais qui ont laissé une cicatrice béante à l’ensemble d’une communauté, d’une ville et d’un pays tout entier. Si la Cour supérieure canadienne allait dans le sens du procureur, ce serait la peine la plus importante infligée à un meurtrier au Canada.

Pour les avocats de Bissonnette, il devrait être éligible à une libération conditionnelle au bout de 25 ans d’emprisonnement, car, selon eux, une expertise médicale aurait révélé que son risque de récidive demeurerait faible ou modéré. Pour les avocats, ce tueur reste « réhabilitable » et le fait qu’il ait toujours manifesté des remords et de la honte devrait jouer en sa faveur, et ce en dépit de la préméditation prouvée de l’attentat depuis 2015.

Pour le juge en charge du dossier, cette affaire reste « une situation unique », que l’on peut difficilement « essayer de classifier » par rapport aux crimes déjà jugés au Canada.

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