Après la mort de Wanys, un appel à l’apaisement lancé par la mosquée de La Courneuve

La mort de Wanys endeuille La Courneuve. Mort percuté à scooter mercredi 13 mars par un véhicule de police à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), une marche silencieuse organisée par sa famille est prévue dans la soirée du jeudi 21 mars. La mort du jeune homme de 18 ans, survenu après un refus d'obtempérer selon la police, a entraîné de vives tensions dans la ville dont il est originaire, au point où le commissariat a été pris pour cible dimanche 17 mars par des dizaines d’individus. Neuf personnes ont été interpellées dans le cadre de cette affaire.

Au lendemain de cette attaque par des tirs de mortiers, la Fédération des musulmans de La Courneuve (FMC), gestionnaire de la mosquée rue de la Prévôté qui abrite le siège de Musulmans de France (MF), s’est exprimée pour appeler « à la retenue et à l'apaisement face à cet événement éprouvant » qu’est la mort de Wanys. Après « l'accident tragique (…) ayant entraîné le décès d'un jeune originaire de notre commune », et alors que les musulmans célèbrent le mois du Ramadan, la FMC a exprimé sa « solidarité » envers la famille endeuillée qui fait face à une « épreuve insurmontable ».

« Alors que les circonstances entourant cet incident sont encore en cours d'enquête, nous encourageons chacun à faire preuve de patience et de respect envers la famille du défunt. Il est primordial d'attendre les conclusions de l'enquête judiciaire en cours avant de tirer toutes conclusions hâtives », a signifié la FMC. « Dans l'attente, nous prions pour que la paix et la sérénité reviennent rapidement dans notre ville bien-aimée. »

Les parents et proches de Wanys « savent que l'irréparable a été fait. Pour autant, ils ont un comportement particulièrement responsable avec la volonté de demander justice, mais ne pas être dans une démarche de vengeance aveugle, en appelant à des réactions disproportionnées », a fait savoir le maire, Gilles Poux, sur France Info après une rencontre avec la famille.

En organisant cette marche silencieuse, « il fallait qu'on revienne à une situation apaisée. Pour que l'appel au calme lancé par la famille puisse être entendu, que le deuil puisse se faire et que la justice puisse faire son travail pour élucider ce qui s'est passé concrètement lors de cette soirée tragique du mercredi. » La famille du défunt, qui conteste la version policière tout comme le passager du scooter, blessé lors de l'accident, a déposé plainte du chef de « violences volontaires, ayant entraîné la mort sans intention de la donner et de violences volontaires aggravées ».

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