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Sur le vif

Abdelaziz Bouteflika reconnait l'existence de 'zones d'ombre'

| Lundi 21 Août 2006 à 15:50

           


Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a reconnu l'existence de "zones d'ombre" dans la guerre d'indépendance menée contre la France de 1954 à 1962 et demandé aux historiens d'en "faire la lumière", dans un message lu en son nom à Béjaïa (Kabylie, est d'Alger).

"Notre guerre de libération nationale a été menée par des hommes et des femmes que l'élan libérateur portait le plus souvent à un haut niveau d'élévation morale, mais elle comporte des zones d'ombre à l'instar de tous les processus de transformation violente et rapide des sociétés humaines", a-t-il estimé, dans ce message diffusé par l'Agence algérienne APS.

Le président algérien n'a pas donné de détails sur ces "zones d'ombre", mais c'est la première fois qu'un chef d'Etat reconnaît publiquement l'existence de faits jusque-là tabous et occultés par l'histoire officielle.

Ce message a été lu lors d'une cérémonie commémorant le 20 août 1956, date du "congrès de la Soummam", en Kabylie, qui a tracé les grandes lignes de la guerre d'indépendance.

"Il appartient à nos historiens de faire la lumière sur toute cette période avec un souci d'exactitude qui n'oblitère pas l'immense lumière qu'a fait jaillir la Révolution algérienne non seulement pour son propre peuple, mais aussi pour tous les peuple sous domination coloniale et pour l'humanité entière", a-t-il ajouté.

Interrogé par l'AFP, l'historien algérien Daho Djerbal a estimé que "l'Histoire n'a pas à attendre le feu vert des politiques pour étudier ces zones d'ombre".

Dans ce message, le président algérien a également appelé à lutter contre "le révisionnisme colonialiste" d'une "partie de la classe politique et des médias français", dans une allusion à une loi française du 23 février 2005 sur "le rôle positif de la colonisation" (1830-1932).

L'article de cette loi mentionnant ce "rôle positif" a été abrogé à l'initiative du président français Jacques Chirac.

Prévue avant fin 2005, la signature d'un traité d'amitié entre les deux pays avait été repoussée sine die en raison de la polémique suscitée par la loi du 23 février 2005.




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