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Un hommage aux morts brûlés vifs, il y a un an

| Lundi 17 Avril 2006 à 16:28

           

Cinq cent personnes se sont réuni, samedi 15 avril, devant l’hôtel Paris au 76, rue Provence dans le neuvième arrondissement, pour rendre un hommage solennel aux vingt-cinq morts, dont onze enfants, brûlés vifs dans un incendie il y a tout juste un an.



Une gerbe, en l'honneur des victimes du 15 avril 2005
Une gerbe, en l'honneur des victimes du 15 avril 2005
Ne pas oublier. Telle a été le but du rassemblement parisien, ce samedi devant l’hôtel du 76, rue Provence à Paris. Il y a un an périssait dans un incendie de cet hôtel, vingt-cinq personnes parmi lesquelles onze enfants. Une tragédie difficilement oubliable, qui a donné naissance à l’association des victimes de l’incendie de l’hôtel Paris Opéra, organisatrice du rassemblement. Plusieurs gerbes ont été déposées, dont celle de la Mairie de Paris.
Faty Koumba, militante engagée sur la question des droits de l’homme, veut « ne pas oublier » ce drame. Mais elle veut aussi exprimer sa colère. « Pourquoi cela est arrivé dans le pays des droits de l’homme ? Si l’on avait accueilli ces personnes dans des normes régulières, elles ne seraient pas mortes aujourd’hui. Le pire est que les pouvoirs publics n’ont pas tiré la leçon de ces évènements tragiques. La plupart des municipalités préfèrent encore payer une amende que respecter les 20 % de logements sociaux. Ce que nous souhaitons, ce ne sont pas des gerbes, mais des logements sociaux. »

Vice-président de l’association des victimes de l’incendie de l’hôtel Paris Opéra, Omar Ikhlef a lu les noms et l’âge des victimes de l’incendie en inscrivant la tragédie dans les deux autres incendies qui suivirent celui de l’hôtel parisien et qui avaient fait au total, vingt-quatre morts. « Aujourd’hui, nous ne sommes pas là pour demander quoi que ce soit, mais pour ne pas oublier. Concernant les pouvoirs publics, nous leur avons déjà soumis des requêtes de régularisation et de relogement qui ont été acceptés. Il reste quelques cas encore à régler. Nous souhaitons que l’enquête policière et l’expertise technique soit menée à leur terme. »

Si tous les esprits étaient au souvenir et à la tristesse, certains n’ont pas oublié que d’autres combats restent à livrer. Ainsi de la loi Sarkozy sur l’immigration choisie. C’est l’avis d’Omar Ikhlef. « Les dispositions qui vont être prises dans les lois qui se préparent nous touchent indirectement dans la mesure ou elles vont créer de nouveaux précaires, de nouvelles personnes dans l’illégalité et donc des candidats au drame que nous avons connu. »

Quant à Faty Koumba, qui fait partie du Collectif contre une immigration jetable, elle sera présente à la manifestation du 29 avril contre le projet de loi Sarkozy. « C’est une loi xénophobe. Malheureusement, les autres lois qui datent de l’ordonnance de 1945 sont dépassées par la réalité de la mondialisation. On ne peut pas sélectionner des êtres humains. »




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