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Monde

Tariq Ramadan : la fraternité, un impératif face au massacre de musulmans en Birmanie

Rédigé par | Mercredi 16 Janvier 2013 à 09:00

           

Les souffrances des Rohingyas – musulmans – de Birmanie vont-elles finir par être entendues ? C’est du moins ce qu’espère le Collectif Halte au massacre en Birmanie, dont la notoriété grandit depuis sa création en juin 2012, au lendemain des nouvelles exactions commises dans l’Etat d’Arakan. Sensible au travail accompli, Tariq Ramadan leur a prêté main forte en dénonçant les massacres et en mettant les musulmans face à leurs responsabilités.



Tariq Ramadan à la conférence du Collectif Halte au massacre en Birmanie, dimanche 13 janvier à Nanterre.
Tariq Ramadan à la conférence du Collectif Halte au massacre en Birmanie, dimanche 13 janvier à Nanterre.
« La fraternité en temps de crise : le cas des Rohingyas – musulmans de Birmanie. » Tel a été le thème de la conférence organisée dans l’Espace Chevreul de Nanterre (Hauts-de-Seine), dimanche 13 janvier, par le Collectif Halte au massacre en Birmanie, la seule structure à ce jour en France qui se mobilise pleinement contre le sort infligé aux minorités musulmanes du pays.

Sur le millier de personnes que pouvait accueillir la salle, seules 300 personnes ont répondu à l’appel du collectif, qui s’est pourtant donné les moyens d’attirer du monde en invitant Tariq Ramadan, qui draine habituellement des foules. La faute à la manifestation anti-mariage pour tous, qui a attiré, au même moment, jusqu’à un million de manifestants dans les rues parisiennes ?

Pas vraiment puisque les musulmans, premier public visé par les organisateurs de la conférence, ont été peu nombreux à avoir rejoint la « Manif pour Tous ». Un signe malheureux que le sujet des Rohingyas ne mobilise pas encore en France, où le black-out médiatique est manifeste, alors même que la fraternité est un impératif en islam. Il n’en reste pas moins que la conférence fut de qualité, oscillant entre témoignages de terrain et analyses de la situation pour mieux comprendre la réalité vécue par les musulmans mais aussi les chrétiens birmans persécutés.

Une épuration ethnique et religieuse à l'oeuvre

« On n’a pas le droit de sélectionner les opprimés, on n’a pas le droit de dire que les seuls opprimés qui nous touchent sont Palestiniens ou ceux dont parlent les médias », indique M. Ramadan, qui fut sans conteste l’intervenant le plus attendu. « Il faut qu’on ait une position de principe claire : partout où il y a de l’oppression, (…) ce n’est pas par l’émotivité médiatique qu’il faut s’engager mais par la connaissance approfondie des faits. »

Il appelle ainsi à « développer une conscience plus politique qu’émotive » face à « une politique génocidaire et discriminatoire » envers les populations musulmanes de Birmanie qui a commencé depuis bien longtemps, 1982 étant une date clé pour l’histoire des Rohingyas : c’est alors que cette minorité se voit priver de sa citoyenneté. Une décision qui entre dans le cadre d’une politique d’homogénéisation culturelle et religieuse au profit des seuls bouddhistes.

Un soutien juridique indispensable

« Ils veulent un soutien juridique de la communauté internationale pour qu’ils aient une carte d’identité » au même titre que les autres citoyens, insiste Mouna Dérouiche, qui témoigne inlassablement des conditions de vie terrible des musulmans qu’elle a constaté lors de son voyage en novembre dans l’Etat d’Arakan. Pour appuyer son témoignage, deux Rohingyas ont été invités à intervenir auprès du public.

A choisir, « ce se sont eux (les Rakhines bouddhistes, ndlr) les immigrés illégaux, pas nous », déclare Maung Hla Aung, faisant remarquer que l’Etat d’Arakan était indépendant jusqu’à l’invasion en 1784 opérée par le roi birman Bodawpaya. Une terre sur laquelle les Rohingyas, descendants de marchands arabes, vivent depuis des siècles et dont il n’est pas question de s’en aller. Les exactions à leur encontre, qui se sont multipliées depuis juin 2012, ont tout de même provoqué, outre les centaines de morts, le déplacement de 200 000 personnes, selon des estimations.

« Le sang palestinien n’a pas plus de valeur que le sang de mes frères de Birmanie. La liberté ne peut pas être divisée, elle appartient à toute l’humanité », martèle Ibrahim Bornat, un militant palestinien du village de Bil’in, en Cisjordanie. Un rappel fraîchement applaudi par l’assemblée qui en précède une autre de M. Dedomy : « faire que ce combat pour les Rohingyas soit un combat politique universel ».

Des Rohingyas (musulmans) de Birmanie
Des Rohingyas (musulmans) de Birmanie

Le mutisme coupable d’Aung San Suu Kyi

Aung San Suu Kyi, qui incarne le combat pour la démocratie en Birmanie, en prend sérieusement pour son grade. Pour M. Ramadan, son mutisme « n’est pas du tout à son honneur », qualifiant sa position de « lâche ».

Frédéric Dedomy, un spécialiste des questions birmanes, est plus nuancé. Affirmant l’avoir rencontré l’an passé, il explique qu'Aung San Suu Kyi n’a « clairement pas de haine envers les Rohingyas » mais ne s’est pas prononcée ouvertement pour la reconnaissance des Rohingyas. Pour lui, la peur de « perdre une popularité qui lui permet de faire avancer son projet politique pour la démocratie » a pris le dessus. Une attitude que l’expert est aussi à même de critiquer mais « si hier, elle était une icône, il ne faut pas aujourd’hui la jeter aux orties ».

Cependant, les Rohingyas, qui pensaient trouver en elle une défenseuse de leur cause, sont déçus de son attitude et continuent d’espérer que la communauté internationale se saisisse véritablement de la question, autrement que par l’adoption d’une résolution non contraignante pour les autorités birmanes. Le Collectif Halte au massacre en Birmanie interpelle les musulmans et les citoyens français sur leurs responsabilités dans leur silence face à cette répression oubliée.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par kaolak le 16/01/2013 13:29 | Alerter
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mais que Ramadan se taise : ce type est un extrémiste dangereux. Je ne comprends pas que cet individu soit idôlatré par ce site.

2.Posté par Hassan le 20/01/2013 09:24 | Alerter
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Il a raison Tariq ramadan, il faut aussi soutenir nos frères qui chassent les coptes d'Egypte, comme nos frères ont pratiquement chassé tous les chaldéens d'Irak! C'est ça lre vrai Islam!

3.Posté par Hassan le 20/01/2013 09:26 | Alerter
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Même les journaux koufars le disent: "C'est ça l'islam mon frère!"

"La caméra continue à tourner. On entend des bruits de moteur en arrière plan. Mohamed Merah demande à plusieurs reprises : "T'es à l'armée, t'es militaire ?". Les questions de Merah sont "accompagnées d'un bruit de "clic", notent les enquêteurs. Il insiste. Il veut des précisions sur sa caserne et le nombre d'années qu'il a passées là-bas.

Puis le tueur au scooter sort une arme et ordonne : "Mets-toi à plat-vente. Je rigole pas, mets-toi à plat-ventre". Un "clic double" se fait entendre, écrivent les enquêteurs. "Le chien du pistolet a été armé", commentent-ils. "Tu ranges ça tout de suite", réagit Imad. "Je ne me mettrai pas à plat ventre. Tu dégages. Je ne me mettrai pas à plat ventre, je reste". Merah réitère son ordre mais le militaire n'entend pas céder aux menaces : "Tu vas tirer? Vas-y, ben tire".

Une détonation retentit. Imad Ibn Ziaten s'écroule. "Au nom d'Allah est grand", répète Merah. Nouvelle détonation. Le scooter démarre puis le meurtrier revient. Il recherche une douille. "Elle est où? Là, elle est là". Il la ramasse puis lance à sa victime qui gît: "C'est ça l'islam mon frère: tu tues mes frères, moi je te tue". Il est 16h04."

Metrofrance.fr

4.Posté par Juvénal le 21/01/2013 22:01 | Alerter
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La glaciation islamique est là. le printemps arabe est bien fini !
"La cour criminelle de Beni Souef (115 km au sud du Caire) a condamné une famille entière à
la prison pour s'être convertie au christianisme. Nadia Mohamed Ali et ses enfants Mohab,
Maged, Sherif, Amira, Amir, et Nancy Ahmed Mohamed Abdel-Wahab passeront 15 ans en prison.
Sept autres personnes impliquées dans l'affaire ont été condamnées à cinq ans de prison. Le
consensus des juristes sunnites prévoit la peine de mort, cette famille a donc "eu de la
chance". Aucune condamnation ne sera prononcée par l'UOIF en France dont le président vient
de rencontrer le président Mohammed Morsi, Frère Musulman comme lui. Le CFCM est aussi
silencieux, ce qui n'étonne plus. source: Egypt, 15 years in prison for mother and seven
children, converts to Christianity, Asia News, 14 janvier 2013

5.Posté par onclesab le 23/01/2013 20:43 | Alerter
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Selem arlecoum, pour repondre aux ignorants toujours aussi nombreux, les "COP" non jmais été chassé par les musulmans. Que celui qui en a la preuve l'apporte !! Les birmans musulmans sont birman donc c'est leur terre et y on le droit de séjour :o), pas comme les sioniste juif en palestine.
Que vient faire le pauvre jeune de quartier dans ce sujet ?? Pauvre indique de la france qu'il était, et rien avoir avec l'islam puisqu'il trahissait les musulmans non !!

Quand on ne sait pas ce qui ce passe réèllement on s'abstient les ignares.

6.Posté par Juvénal le 24/01/2013 10:24 | Alerter
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Anastasie la censure bornée a la mainmise sur le site !

7.Posté par Nurul Islam Runu le 25/07/2013 22:55 | Alerter
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Il n,y a pas beaucoup de protestation dans le monde entier contre le massacre en Birmanie..


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