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Sur le vif

Birmanie : Rohin, renié des siens à cause de l’islam

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 24 Octobre 2012 à 13:58

           


À Sittwe, en Birmanie, c’est dans un camp en périphérie que vit Rohin Mullah, un Birman appartenant à l’ethnie Rakhine. Né bouddhiste sous le nom de Kyaw Tun Aung et devenu moine, il s’est converti à l’islam il y a de cela quinze ans. Travaillant comme ouvrier, il s’est autrefois installé à Rayngwesu, un quartier musulman, avec sa femme Amina et ses trois enfants.

Si la minorité musulmane, à peine tolérée par les bouddhistes depuis de longues années, a pu s’y établir, les violences de juin dernier ont transformé leur vie en cauchemar. Accusant les musulmans d’être responsables du viol et de l’assassinat d’une jeune femme bouddhiste, la foule a commencé par tuer dix pèlerins musulmans avant de s’attaquer aux maisons d’habitation.

« Des moines se sont rappelés de moi depuis la période du monastère, et ils ont attaqué ma famille et tout détruit de mon foyer »,raconte Rohin Mullah. Il vit actuellement dans le camp de Dabang sous une tente à peine spacieuse.

Rohin Mulah raconte la discrimination dont il fait l’objet depuis sa conversion à l’islam, qu'il a découvert par l’intermédiaire de sa femme Amina, une Rohingya (issue de la minorité musulmane). « Je me suis converti à l’islam parce que je n’aimais pas le bouddhisme », a-t-il déclaré, tout en assurant en avoir « retiré de grands bénéfices » . Une nouvelle mal accueillie par sa famille. « Pendant trois jours, ma mère m’a demandé pourquoi j’allais vers l’islam, et j’ai répondu (…) que je pensais que le bouddhisme n’était pas la bonne religion ». « La communauté rakhine m’a détesté » a-t-il conclu.

Preuve que Rohin est bien renié par sa famille, sa femme Amina confirme n’avoir « jamais rencontré ses parents » ni même les avoir « jamais vus ». Malgré leur situation actuelle, le couple garde la foi et ne regrette rien. « Quand nous nous sommes mariés, nous avions une vie heureuse », raconte Amina. Pour son mari, l’objectif est de retourner en ville et déclare même qu’il serait « très heureux de vivre avec les Rakhines ».

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