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Sur le vif

Sri Lanka : chrétiens et musulmans soulagés par la fin des crémations forcées des victimes du Covid-19

Rédigé par | Mardi 2 Mars 2021 à 17:45

           


© Nazly Ahmed / CC BY-SA 2.0
© Nazly Ahmed / CC BY-SA 2.0
C’est un soulagement pour les minorités musulmanes et chrétiennes sri-lankaises présentes au Sri Lanka. Vendredi 26 février, le gouvernement a mis fin à la mesure entrée en vigueur en avril imposant l'incinération de tous les défunts contaminés par le coronavirus et ce, en dépit de leurs croyances religieuses.

Cette décision est survenue après la visite du Premier ministre pakistanais, Imran Khan, sur l'île qui, lors de son déplacement, a plaidé pour le respect des rites funéraires islamiques.

La mesure controversée, introduite par le gouvernement sri lankais après l'enregistrement de son premier décès au début de la pandémie, avait été non seulement été dénoncée par les populations musulmanes et chrétiennes locales mais aussi par l'ONU, l’Organisation de la coopération Islamique (OCI) et les organisations de défense de droits humains. Des organisations qui, aujourd'hui, saluent un abandon de la mesure attendu depuis des mois et obtenu à force de protestations.

La fin d'une pratique « cruelle »

« C’est une mesure bienvenue prise par les autorités sri lankaises, bien que trop longtemps attendue. Les incinérations forcées, qui n’auraient jamais dû être effectuées depuis le début, ont privé la communauté musulmane du droit de dire adieu à leurs proches conformément à leurs croyances religieuses », a déclaré Yamini Mishra, directrice régionale du programme Asie du Sud à Amnesty International

« Avec la fin de cette pratique cruelle, dont il n’est pas scientifiquement prouvé qu’elle endigue la propagation du virus, la minorité musulmane du Sri Lanka peut offrir des sépultures dignes dans le respect des rites islamiques. Cette décision témoigne de la lutte inlassable que mènent les familles des victimes, les militant·e·s et les membres de la communauté musulmane », a-t-elle poursuivi.

Un avis partagé par Mohamed Ali Sabry, l’actuel ministre sri-lankais de la Justice qui a fait part de sa reconnaissance auprès d'Arab News à l’égard du comité spécial de la Santé dépêché par le gouvernement, à l’origine de la levée de l'obligation d'incinération des victimes du Covid-19. Le gouvernement a néanmoins fait savoir que les enterrements ne pourront se faire que dans des cimetières désignés par les autorités sanitaires et « conformément aux directives données par le directeur général de la Santé ».

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