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Economie

Sonia Mejri : « L'UJEM milite pour une coopération entre les jeunes du Maghreb et l'Europe »

Rédigé par Pauline Compan | Lundi 27 Juin 2011 à 15:42

           

Œuvrer pour la construction d’un Maghreb unifié et démocratique. Ce sont les ambitions de l’association UJEM (Union des Jeunes Euro-Maghrébins). Ces militants entendent encourager les initiatives de coopération entre différents acteurs du bassin Méditerranéen. Le but est de faire émerger des projets culturels et sociaux à destination de la jeunesse mais surtout d’œuvrer pour une meilleure coopération économique au sein du Grand Maghreb. Entretien avec Sonia Mejri, la secrétaire internationale de l’UJEM.



Sonia Mejri : « L'UJEM milite pour une coopération entre les jeunes du Maghreb et l'Europe »

Qu’est ce que l’UJEM et quels sont ses objectifs ?

Nous sommes une association de loi 1901, crée en 2003 avec son siège à Paris. Mais nous avons des sections partout y compris au Maghreb (Algérie, Maroc, ..) et en Europe (Italie, Espagne,…). Nous regroupons aussi des sympathisants dans d’autres pays comme l’Angleterre.
En tant qu’adhérent, nous avons 150 à 200 membres. Notre point commun est de se sentir à la fois maghrébin, euro- maghrébin et européen. On se considère tous comme des jeunes démocrates.
Nous partageons certaines valeurs comme la coopération et l’amitié entre les jeunes du Maghreb et l’Europe. Nous militons pour la promotion de l'égalité entre homme et femme, le principe de séparation entre la religion et l’Etat, le respect et la solidarité, les droits de l’Homme et la démocratie.

Quelles sont vos initiatives pour promouvoir vos idées?

Chaque année, nous organisons une conférence au Maroc. Le thème en 2011 était : Qu’est qui nous rapproche culturellement ? le but était de jeter les bases d’un futur projet d’échanges culturels entre jeunes.
Notre action la plus spectaculaire était la Caravane Euro-maghrébine de la Jeunesse pour l’Amitié en 2008. Elle est partie de Paris et elle est passée en Belgique, en Espagne et au Maroc. Cette caravane regroupait vingt nationalités différentes. Elle s’est arrêtée sur des lieux symboliques (parlement européen, Institut du Monde Arabe,..) pour faire passer un message incitant au dialogue entre les peuples de la Méditerranée.
Sinon, nous sommes souvent sollicités au Maroc comme partenaire neutre. Nous proposons des enquêtes de terrain et des recherches pour rendre compte des besoins de la jeunesse.

Vous militez pour une union économique des pays du Maghreb…

Un de nos objectifs est l’Union du Grand Maghreb, regroupant la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Lybie. Au fur et à mesure de nos conférences, on s’est rendu compte que l’un des aspects le plus important de la coopération est l’aspect économique. Il y a beaucoup d’échanges nord/sud et très peu d’échanges au sein même des pays du Maghreb alors que les besoins sont complémentaires.

Quels pourraient-être les points forts de cette union ?

Les échanges intra-maghrébins. Par exemple une part importante des échanges de la Tunisie se fait avec la France. Il faudrait avant tout diversifier les partenaires. Cela permettrait aussi de valoriser les atouts des pays. L’Algérie a beaucoup d’atouts énergétiques. Un point qui pourrait réduire la dépendance des pays maghrébins vis-à-vis des pays européens.

Lorsque vous parlez d’ouverture des frontières, cela s’appliquerait-il également à la libre circulation des personnes ?

Oui évidement, cela va de pair. Ce serait important notamment au niveau des universités. Il y a une très grande complémentarité des universités entre les pays. Il y a déjà des échanges entre le Maroc et la Tunisie mais c’est en dessous de ce qui pourrait se faire.

Quel impact ont eu les Révolutions Arabes sur votre association ?

Les évènements en Tunisie ont été rapides, mais cela nous a permis d’organiser une conférence à Tunis, trois mois après la chute de Ben Ali. Nous avons pu formuler des propositions et les porter au niveau du gouvernement.
L’avenir pour nous ce sont les espoirs que suscitent ces révolutions. Notre projet se renforce avec ces manifestations, elles alimentent notre réflexion sur le Grand Maghreb.

La Tunisie était au dernier G8 de Deauville pour obtenir des prêts financiers. Envisager une coopération économique avec ses voisins est-ce prématuré ?

Je pense que pour le moment les pays sont méfiants. L’Algérie a un énorme potentiel. Le Maroc est en plein changement (avec le prochain référendum), mais il a encore du chemin à parcourir.
Une coopération économique au Maghreb est cependant possible. Cette coopération ne se basera pas sur des prêts, elle se basera plutôt sur des échanges et des investissements, pas sur de l’aide financière.

Site internet de l'UJEM ici






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