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Culture & Médias

Rania El-Baz : une clandestine d'un autre genre

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 5 Octobre 2005 à 11:42

           

L’ex-présentatrice vedette de la première chaîne de télévision saoudienne et militante des droits de l’homme, Rania El-Baz est arrivée en France ce lundi, après avoir quitté son pays clandestinement. C’est ce que rapporte le quotidien en langue arabe édité à Londres Al Quds Al Arabi dans son édition d’aujourd’hui, précisant que la jeune femme s’est d’abord dissimulée dans un camion de marchandises pour atteindre Bahreïn. De là, elle s’est rendue à Dubaï avant d’atterrir en France.



Rania El-Baz : une clandestine d'un autre genre
La célébrité de Rania El-Baz n’aurait peut-être pas franchi les frontières de l’Arabie Saoudite, voire celles du monde arabe, si celle-ci n’avait défrayé la chronique en faisant publier par ArabNews des photos d’elle sur son lit d’hôpital après avoir été violemment battue par son époux et laissée pour morte à la porte de l’hôpital. En effet, c’est durant le mois d’août 2004 que Muhammad Al-Fallatta, son époux, apparemment jaloux de son succès médiatique, la bat sauvagement puis l’abandonne devant un hôpital. La jeune femme s’en sortira avec quatre jours de coma ainsi que treize fractures au visage. Et les images de son visage tuméfié et boursouflé feront alors le tour de la presse arabe et mondiale, suscitant l’horreur et l’émoi.

Les éditions Michel Lafon ont publié fin septembre Défigurée : quand un crime passionnel devient affaire d’Etat, ouvrage dans lequel Rania El-Baz raconte à la fois « son calvaire et son combat ». « Sans jamais condamner l’Islam ni sa terre natale ». Aujourd’hui ces mêmes éditions réclament la régularisation juridique de sa situation en France, précisant que les enfants de la jeune femme sont actuellement toujours en Arabie Saoudite.

Toujours selon son éditeur, Rania El-Baz aurait tenté mardi dernier de se rendre en France à partir de l’aéroport de Djeddah mais elle en aurait été empêchée par les autorités au motif que ses papiers ne seraient pas en règle. C’est seulement un peu plus tard que les autorités saoudiennes auraient signifié à la jeune femme son interdiction de quitter le territoire saoudien, et ce pour une durée indéterminée.

Il faut cependant préciser que l’époux de Rania El-Baz, Muhammad Al-Fallatta, en fuite après ses méfaits, a été appréhendé par les autorités saoudiennes et a été condamné à six mois de prison ainsi que 300 coups de fouets.

Dernièrement, Rania El-Baz avait suscité la polémique au sein de la communauté journalistique féminine de son pays en participant durant le mois d’août 2005 à une émission de la très médiatique présentatrice télé noire américaine Oprah Winfrey intitulée « femmes à travers le monde ». Onze femmes de différents pays et de différentes cultures y ont été conviées, et parmi elles Rania El-Baz. La presse saoudienne a notamment fait valoir « que la violence à l'encontre des femmes n'était pas exclusivement le fait de l'Arabie Saoudite, mais était bien un problème mondial, estimant en outre que les Saoudiennes étaient mieux loties que les Américaines ».

Rania El-Baz souhaitait se rendre en France afin de participer à une conférence organisée par le mouvement Ni putes ni soumises.





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