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Sur le vif

Ramadan : Navalny réclame le Coran en prison, Kadyrov dénonce sa demande

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 16 Avril 2021 à 08:00

           


Ramadan : Navalny réclame le Coran en prison, Kadyrov dénonce sa demande
Le principal opposant russe à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, en grève de la faim depuis le 31 mars pour protester contre ses mauvaises conditions de détention, a annoncé, mardi 13 avril, premier jour du mois du Ramadan dans la plupart des pays musulmans, avoir déposé plainte contre la colonie pénitentiaire où il est incarcéré. La raison ? Il déclare ne pas avoir reçu un exemplaire du Coran comme il en avait fait la demande.

« Qui aurait cru que la première fois que je poursuivrais ma colonie en justice serait à cause du Coran ? », a-t-il fait savoir via Instagram. Selon lui, les livres qu’il avait apportés à son arrivée en détention début mars ne lui ont toujours pas été remis car ils doivent être « contrôlés pour extrémisme », une procédure prenant trois mois, rapporte l'AFP. « Vous allez vérifier si le Coran est extrémiste ? C’est stupide et illégal. »

Face aux critiques visant ses prises de position racistes dans un passé récent, Alexeï Navalny a expliqué qu’il avait décidé d’« étudier en profondeur et de comprendre le Coran » durant sa détention, qui devrait durer au total deux ans et demi.

Ramzan Kadyrov dénonce une « instrumentalisation » du Coran

« Tout le monde autour de moi discute sans cesse de l’islam et des musulmans, et bien sûr, 99 % de ceux qui le font ne connaissent rien à ce sujet », a-t-il écrit. « Mais j’ai décidé que je deviendrais un champion du Coran parmi les politiciens russes non musulmans. »

Le dirigeant de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a accusé, mercredi 14 avril, l'opposant russe d'avoir monté une histoire autour du Coran « à des fins politiques ». Aux yeux du précieux allié du président russe, « il est clair que cet islamophobe essaie d'utiliser les Textes sacrés à ses propres fins politiques et utilisera certainement des citations pour les provocations, comme ils ont longtemps appris à le faire en Europe ».

Notons que les propos racistes de l'opposant russe ont longtemps visé les Tchétchènes. A moins « qu'il se répente, qu'il veuille prendre le droit chemin et qu'il accepte l'islam », Ramzan Kadyrov estime qu'Alexeï Navalny n'a « pas le droit de toucher un livre comme le Coran avec ses mains sales ».

Une prise de position politique qui sert bel et bien le pouvoir russe qui, de son côté, ferme allègrement les yeux sur les multiples violations des droits humains en Tchétchénie.

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