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Economie

Pétrole : les pays importateurs sous la menace d’une nouvelle crise

Rédigé par Bouchene Salem | Jeudi 3 Juin 2004 à 00:00

           

Suite aux attentats et prises d’otages survenus au cours du week-end dernier en Arabie Saoudite, où vingt-deux personnes avaient été tuées à Al-Khoubar, une ville pétrolière de l'est du pays, le prix du baril brut de pétrole avait atteint un record de 42,33 $ US sur les marchés de New York, soit une hausse de près de 2,50 $. Même si les autorités saoudiennes ont donné l'assurance qu'elles maintiendraient la production, les pays importateurs craignent une nouvelle crise pétrolière qui risque de ralentir la croissance de leur économies déjà fragilisée.



Suite aux attentats et prises d’otages survenus au cours du week-end dernier en Arabie Saoudite, où vingt-deux personnes avaient été tuées à Al-Khoubar, une ville pétrolière de l'est du pays,  le prix du baril brut de pétrole avait atteint un record de 42,33 $ US sur les marchés de New York, soit une hausse de près de 2,50 $. Même si les autorités saoudiennes ont donné l'assurance qu'elles maintiendraient la production, les pays importateurs craignent une nouvelle crise pétrolière qui risque de ralentir la croissance de leur économies déjà fragilisée.

 

Repli des cours

Les prix du brut, qui avaient affiché des niveaux records mardi après les attentats terroristes en Arabie saoudite, se sont un peu repliés mercredi, affichant vers 16h00 GMT à Londres, une baisse de 70 cents à 38,38 dollars le baril de brent pour livraison en juillet, après avoir franchi mardi les 39 dollars pour la première fois depuis octobre 1990 (le déclenchement de la guerre du golfe).

A New York, le prix du brut perdait 88 cents à 41,45 $, après avoir atteint mardi un record absolu à 42,45 dollars lors des échanges électroniques.

 

Les pays producteurs sous pression

Très sensible aux conflits internationaux, le prix du pétrole connaît une volatilité exacerbée, notamment depuis le début de la guerre en Irak en 2003.

En quête d'une arme hypothétique contre l'ascension de l'or noir, les onze ministres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) vont se prononcer ce jeudi à Beyrouth sur une augmentation de la production de brut pour tenter d'enrayer la flambée incontrôlée des prix du pétrole.

 

Une fois de plus, les regards se tournent donc vers l'Opep, qui représente plus d'un tiers de la production de pétrole mondial, après la flambée des prix ces dernières semaines, sous l'effet conjugué d'une forte demande mondiale, de faibles réserves commerciales dans les pays importateurs et de craintes quant à la stabilité géopolitique des pays producteurs. La crainte d'une pénurie d'essence aux États-Unis, où la capacité de raffinage ne suffirait pas à la demande, contribue également à pousser les prix à la hausse, selon plusieurs observateurs.

Le plafond actuel de l'Opep est de 23,5 millions de barils par jour, mais sa production réelle est déjà de quelque 26 millions de barils par jour, compte non tenu de la production irakienne. La hausse du plafond suggérée par l'Opep ne ferait ainsi que légitimer sa surproduction, et non ajouter des barils supplémentaires sur le marché. D'où le manque de réaction du marché aux promesses de l'Organisation.

 

La pression internationale en faveur d'une augmentation de la production de l'Opep reste forte. Mercredi à Luxembourg, les ministres des Finances de l'Union européenne ont appelé les producteurs de pétrole à fournir une quantité 'adéquat' de brut afin que les prix du pétrole soient en ligne avec une croissance durable, a affirmé le ministre irlandais Charlie McCreevy, dont le pays préside actuellement l'Union Européenne. Déjà, la réunion du G 8 (les sept grands pays industrialisés et la Russie) avait appelé la semaine dernière les pays producteurs de pétrole à accroître leur production pour enrayer l'envolée des cours.

Par ailleurs, les ministres européens ont également insisté sur le fait que « toute action unilatérale des Etats membres du fait de cette situation doit être évitée ». Il s'agit d'éviter que les Etats membres adoptent des mesures d'allégements de taxes sur les carburants de manière unilatérale sans se coordonner avec les autres Etats, faussant la concurrence sur le marché européen.

 

 

 

 





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