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Sur le vif

Paris: Médecins du Monde poursuit sa distribution de tentes

| Jeudi 20 Avril 2006 à 09:22

           


Médecins du Monde (MDM) a distribué plus de 300 tentes aux sans-abri à Paris depuis décembre dernier pour interpeller les pouvoirs publics sur "l'inadaptation et la faiblesse des dispositifs existants" pour les SDF, a-t-on appris mercredi auprès de l'association, alors que le gouvernement présentait son plan triennal pour l'hébergement d'urgence. Les tentes igloo, marquées du sigle de MDM, ont fait leur apparition sur les trottoirs parisiens le 21 décembre dernier dans le cadre d'une opération intitulée: "A défaut d'un toit, une toile de tente".

"Nous avons distribué plus de 300 tentes, et cette opération se poursuit. Elle ne s'arrêtera pas tant que nous n'aurons pas obtenu des réponses sur la question de l'hébergement à moyen et long terme", a déclaré mercredi à l'agence Associated Press (AP) Florian Borg, coordinateur bénévole de la mission SDF-Paris de MDM.

La ministre déléguée à la Cohésion sociale Catherine Vautrin a reçu mercredi après-midi les associations de lutte contre l'exclusion, dont MDM, pour faire le bilan du plan hiver 2005-2006 et présenter le plan triennal pour l'hébergement d'urgence. Ce plan prévoit notamment de transformer, d'ici 2009, 5.000 places d'accueil temporaire pour les SDF l'hiver en places permanentes sur l'année.

"Les annonces faites ne sont pas innocentes et nous estimons que notre opération n'y est pas pour rien, même si la question de l'hébergement d'urgence n'est pas suffisante. La question qui reste posée, pour nous, c'est celle de l'hébergement à moyen et plus long terme pour une personne à la rue. Mais là-dessus, nous n'avons pas encore de réponse", explique Florian Borg. "Certains nous reprochent d'installer les gens dans la rue en leur donnant des tentes, mais ils ne sont pas plus installés dans la rue avec ou sans tentes" souligne-t-il.

Les tentes, selon MDM, ont permis d'apporter "plus d'intimité, une certaine protection vis-à-vis des intempéries, mais ça ne règle pas le problème de fond, les problèmes de violence", poursuit ce bénévole. Pour lui, l'opération n'a en tout cas pas "banalisé", la situation des SDF. "On sent un certain agacement, une irritation de la part du gouvernement. Et les gens réagissent, certains se plaignent, d'autres comprennent. Pour nous, cette opération, c'est une mise en évidence".




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