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Sur le vif

Manifestation à Los Angeles pour la défense des sans-papiers

| Dimanche 26 Mars 2006 à 16:11

           


Au moins 200 000 personnes, d'origine hispanique pour la plupart, ont manifesté samedi à Los Angeles contre un projet de durcissement de la loi sur l'immigration tandis que le président George Bush exhortait les républicains à accepter ses propositions en la matière.

Une foule bruyante, où l'on pouvait voir beaucoup de drapeaux mexicains, a envahi les rues autour de l'hôtel de ville de la cité californienne pour protester contre ce texte qui, selon elle, sanctionne les 12 millions d'immigrés clandestins qui vivent et travaillent aux Etats-Unis.

"Je fais partie des milliers de personnes qui ont passé la frontière dans le coffre d'une voiture parce que je voulais une vie meilleure", a déclaré l'un des manifestants, Eduardo Piolin, disc-jockey sur radio Nueva. "Aujourd'hui, je suis un travailleur qui a ses papiers. Mais nous devons respecter les gens qui n'ont pas de papiers et ne pas les traiter comme des criminels".

Les organisateurs ont parlé d'un million de manifestants; la police, de 200.000. Plusieurs personnes se sont adressées à la foule, souvent en espagnol, sur un podium installé près de la mairie tandis qu'un orchestre jouait tout près.

"Les immigrés clandestins sont les bienvenus quand il faut aller à la guerre, alors pourquoi ne pouvons-nous pas avoir un emploi, une maison, un permis ?", pouvait-on lire sur une banderole.

Vendredi, 15.000 personnes avaient participé à une manifestation similaire à Phoenix.

Dans son allocution radiophonique hebdomadaire, George W. Bush est intervenu dans le débat. Le président est favorable à des visas de travail temporaires dans le cadre d'une loi plus générale qui renforcerait les contrôles aux frontières.

Mais certains républicains considèrent que de tels visas constitueraient un moyen déguisé de régulariser les sans-papiers et ils préfèrent se limiter à un renforcement de la sécurité à la frontière et à une répression de l'immigration clandestine.

Bush a lancé un appel au calme à toutes les parties en affirmant que la sécurité des frontières était la priorité de la réforme de la loi sur l'immigration mais qu'il fallait adopter une approche équilibrée tenant compte de ce que les Etats-Unis sont historiquement une "nation d'immigrants".

"En débattant sur la question de l'immigration, nous devons nous rappeler qu'il y a des gens qui travaillent dur, qui font des travaux que les Américains ne font pas, qui contribuent à la vitalité économique de notre pays", a dit Bush.

Le projet de loi est en cours d'examen devant une commission du Sénat.

Bush est attendu mercredi à Cancun, au Mexique, où le président Vicente Fox s'est montré déçu du peu de progrès enregistré jusqu'ici vers l'adoption d'un programme américain de visas temporaires pour travailleurs.

L'immigration s'annonce un thème important de la campagne en vue des élections législatives de mi-mandat aux Etats-Unis, en novembre.

Bush considère le programme de visas temporaires comme un moyen d'attirer les électeurs hispaniques dans des Etats clefs tels que l'Arizona, le Nouveau-Mexique et la Floride. Mais certains républicains conservateurs mettent l'accent sur un durcissement de la loi dans les circonscriptions où nombre d'électeurs considèrent que l'immigration clandestine exerce une pression sur les écoles, les hôpitaux et les autres infrastructures locales.

Bien que le programme de "travailleur invité" donne aux clandestins une chance de se faire régulariser et de travailler aux Etats-Unis pendant une période pouvant aller jusqu'à six ans, Bush a démenti que cela relève d'une forme d'amnistie.

"Je crois qu'accorder une amnistie serait injuste, parce que cela permettrait à ceux qui enfreignent la loi de passer devant ceux qui jouent le jeu et attendent leur tour", a dit le président américain.





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