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Maman, t'es là?

Rédigé par Dz F. | Vendredi 18 Octobre 2002 à 00:00

           

L'éducation des enfants, qui demande une grande disponibilité d'esprit et de temps, revient bien entendu en premier lieu aux parents: Ce sont les adultes les plus à même de mener cette tache. Mais la mère doit elle pour autant mettre de cote sa carrière professionnelle, au profit de l'éducation de ses enfants? Et qu'en est-il du père ?



L'éducation des enfants, qui demande une grande disponibilité d'esprit et de temps, revient bien entendu en premier lieu aux parents: Ce sont les adultes les plus à même de mener cette tache. Mais la mère doit elle pour autant mettre de cote sa carrière professionnelle, au profit de l'éducation de ses enfants? Et qu'en est-il du père ?

Encore et toujours des inégalités
Les mutations de la famille se traduisent aujourd'hui par le développement de nouvelles formes 'd'inégalités': On assiste en effet à une exacerbation des inégalités entre les femmes, qui concernaient jadis la condition sociale, et qui concerne aujourd'hui en plus la condition familiale. Pour nombres d'entre elles, la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle s'avère difficile.

Aux deux extrêmes, il y a d'un côté, les femmes qui bénéficient à la fois d'une carrière intéressante et bien rémunérée, d'une prise en charge de leurs enfants compatible avec leurs horaires de travail, d'un service domestique et de conditions de logement favorables. De l'autre côté, des femmes qui subissent de plein fouet la précarité de l'emploi, le manque de moyens pour la garde des enfants, les heures passées dans les transports et la totalité des taches ménagères(1) , et qui se sentent flouées aussi bien en tant que femmes et mères qu'en tant que salariées. Entre ces deux extrêmes, il existe tout un continuum de situations qui met en lumière un réel problème de société, qu'il serait temps de poser.

Des choix pour palier au manque de disponibilité
Le droit au travail des femmes est un droit indiscutable, mais dans les faits, quand un enfant arrive, un certain nombre de femmes choisissent de se retirer partiellement (2), voire totalement du monde professionnel.

Ainsi en 1999, on compte en France 2,5 millions de mères au foyer, classées improprement dans la population dite ' inactive'. Pour une bonne partie d'entre elles, c'est un véritable choix, estimant qu'il était trop acrobatique de cumuler une activité professionnelle, parfois trop stressante, et une vie de famille. D'autres femmes se sont rabattues sur le travail à temps partiel, espérant ainsi consacrer plus de temps à leur enfants.

Mais les horaires du temps partiel ne sont souvent pas adaptés ni choisis par la mère; quand aux femmes ne travaillant pas, elles continuent à être victimes d'idées reçues : non libérées, fainéantes, mamans poules…Ces idées seraient sans doute due à une conception actuelle de la femme en grande partie issue du 'féminisme' des années 60-70(3) , conception qui implique et il faut bien l'admettre, une moindre importance de l'engagement affectif (multiplicité des conjoints, couple hors mariage…) et une plus grande priorité à la carrière professionnelle.

Des Mamans qui bougent
La société occidentale actuelle - qui considère de façon caricatural l'individu utile seulement lorsqu'il est rentable financièrement - considère sans doute comme une perte l'investissement éducatif des femmes dites 'inactives': Pourtant, elle y gagne peut être plus qu'elle ne le croit. La femme qui ne travaille pas, et cela dans le but d'éduquer ses enfants, ne cotise peut-être pas pour la retraite ou la Sécurité Sociale, mais la société semble ignorer les travaux accomplis par cette femme, tant pour l'éducation de ses enfants, que pour d'autres domaines tel que le domaine associatif ou social. Aussi, on voit de nombreuses mères au foyer membres d'association de parents d'élèves, conseillères municipale, bénévoles dans des associations parascolaires, de comité de quartier…autant d'activités tout aussi indispensables à la société, lui donnant un cadre humain, une raison d'être. Les femmes en général de par leur nature ont des grandes potentialités dans ces domaines, qu'il faut encourager et développer. C'est une grande opportunité que de pouvoir faire bouger les choses, sans rechercher nécessairement le gain pécunier, et tout en restant disponible pour une vie familiale décente.

Un monde du travail qui doit s'adapter
Il ne s'agit pas bien sûr de culpabiliser les femmes qui travaillent: Toutes sont indispensables, les actives comme les mères au foyer.

Il s'agit plutôt de mettre fin à un concept 'd'égalité injuste' et de mettre en place le concept d'équité: Le monde du travail actuel a été fait par les hommes pour les hommes; la femme y a accès, mais elle doit tant bien que mal s'y intégrer et y lutter à armes inégales, mettant de coté ainsi sa propre sensibilité et son rôle familial. Ce n'est pas à la femme de s'adapter à ses dépens: Il serait plus normal que ce soit à la société de le faire.

Et que fait Papa?
La solution proposée fut d'impliquer davantage le père dans les taches domestiques et d'éducation pour arriver à un partage égalitaire. Il est certain que le père a un grand rôle à jouer et une grande responsabilité à assumer dans la famille, et les efforts faits ces dernières décennies pour sa plus grande implication sont à considérer: Pour la plupart des familles, le père est devenu plus proche de ses enfants; pour d'autres, et c'est malheureusement encore fréquent, il ne représente qu'un personnage lointain, voire inconnu. Le lien de l'enfant avec sa mère est évident, le lien avec le père l'est moins, et la fin de l'autorité paternelle n'est peut être pas venu arranger les choses…

Et puis, la mère accepterait-elle de déléguer son rôle? Pas si sûr!! En effet, même quand les taches sont partagées, la femme et l'homme n'ont pas la même disponibilité d'esprit: Le souci quotidien des enfants ne quitte jamais l'esprit des mères. Est-ce dans la nature des femmes, le souci de cette responsabilité?

 (1)  80% du noyau dur du travail domestique est déléguée aux femmes. Sources: CNRS/ Le Monde 27 Mai 2000 

  (2)    Sur 3.9 millions de travailleurs à temps partiel, 83% sont des femmes, avec un pic à l'âge de 38 ans. In INSEE première n°785 Enquête emploi Mars- Avril 2001.

Sur le travail à temps partiel des femmes:

http://www.fonction-publique.gouv.fr/fp/statistiques/pointstats/temps_partiel00.pdf

  (3)   Féminisme dont les résultats aujourd'hui sont contestés





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