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Points de vue

Maghreb united ! Le couscous rangé au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco

Rédigé par Unesco | Jeudi 17 Décembre 2020 à 08:00

           

Le couscous est désormais inscrit au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco, fait savoir l'institution mercredi 16 décembre. Son comité de parrainage a approuvé le dossier porté par l'Algérie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie. L'organisation internationale reconnaît ainsi « la valeur exceptionnelle des savoirs, pratiques et savoir-faire » qui entoure ce plat ainsi que « la coopération culturelle » exemplaire entre des pays qui, en plus d'avoir en commun le couscous, ont décidé d'adresser une candidature commune sans disputer la paternité du met. Ce qui suit est ce que fait valoir l'Unesco sur le couscous.



L’inscription des « savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous » est le résultat d’une candidature conjointe de l’Algérie, de la Mauritanie, du Maroc et de la Tunisie. Cette inscription commune d’un patrimoine partagé illustre combien le patrimoine culturel immatériel peut être un sujet sur lequel les États se retrouvent et coopèrent. C’est d’ailleurs le sens de l’action de l’Unesco : jeter des ponts entre les peuples, les rapprocher à travers des pratiques et des savoirs qu’ils ont en commun.

L’histoire de ce plat d’origine berbère, est non seulement très ancienne - car on mange du couscous depuis le Moyen-Age au moins – mais aussi complexe et très variée.

S’il est difficile d’être définitif sur son histoire – les débats entre spécialistes ont émaillé les préparatifs du dossier de candidature – tout le monde est en revanche tombé d’accord sur cette vérité du couscous :

L’esprit du couscous est l’expression de la vie en société.

Car le couscous est un plat qui jalonne la vie des populations de ces quatre pays, et bien au-delà : il n’y a pas un mariage, une fête ou une réunion familiale sans couscous. C’est donc à la fois un plat de l’ordinaire et de l’exceptionnel, associé tant aux joies qu’aux peines, consommé tant chez soi qu’en dehors, dans les « zaouïas » par exemple (lieux de cultes traditionnels) ou même en plein air à l'occasion d'offrandes et d'échanges de dons.

Femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, sédentaires et nomades, issus du monde rural ou urbain, sans oublier bien sûr la diaspora, le couscous accompagne des populations entières de la naissance à la mort. C’est en cela que le couscous ne peut se résumer seulement aux mets emblématiques qui le composent : le couscous est bien plus qu’un plat, c’est un moment, des souvenirs, des traditions, des savoir-faire, des gestes qui se transmettent de génération en génération.

Il y a ainsi autant de recettes de couscous que de familles et une variété infinie de nuances entre les régions, la composition changeant selon les écosystèmes, selon que l’on se trouve en plaine, dans les montagnes, dans des oasis, près du littoral ou dans des îles - faisant du couscous un véritable plat miroir des sociétés où il est cuisiné.

Le couscous est ainsi une somme de savoir-faire, dans lesquels les femmes jouent un rôle fondamental, non seulement en ce qui concerne la préparation et la consommation, mais aussi en ce qui concerne la conservation des systèmes de valeurs symboliques qui se rattachent au couscous ; ce sont aussi des savoir-faire et gestes artisanaux qui sont en jeu : artisans qui fabriquent les ustensiles relatifs au couscous, agriculteurs qui produisent les céréales, meuniers qui les transforment en semoule, commerçants et, plus récemment, hôteliers, c’est tout un tissu social qui est concerné.

De nos jours, comme autrefois, « rouler le couscous » et ses préparations multiples constitue une pluralité de savoirs et savoir-faire qui se transmettent oralement, par l’observation et l’imitation, et qu’il faut donc préserver.

Voir aussi la vidéo de La Casa del Hikma : La préservation du patrimoine, à quoi bon s'en soucier ?





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