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Points de vue

Loi sur l'euthanasie : N’abolissez-pas nos vies !

Rédigé par Philippe Pozzo di Borgo | Vendredi 9 Avril 2021 à 16:31

           

Un appel solennel contre la légalisation de l’euthanasie a été lancé, jeudi 8 avril, par Philippe Pozzo di Borgo. Pour ce tétraplégique, héros du film Intouchables et parrain du collectif Soulager mais pas tuer, « le moment est plus que jamais à soulager, pas à tuer ». La proposition de loi sur la loi de vie n'a pas été adoptée mais l'appel s'adresse « aux parlementaires d’aujourd’hui et de demain ».



Loi sur l'euthanasie : N’abolissez-pas nos vies !
Avec toutes les bonnes intentions du monde, à l’aide de mots apparemment incontestables comme « compassion » et « dignité » ou encore « aide à mourir », voilà qu’on veut légaliser la mise à mort de certains patients par leurs soignants, en pleine pandémie, au moment où ces mêmes soignants se battent pour sauver des vies.

Parrain et soutien du Collectif Soulager mais pas tuer, je lance aujourd’hui un appel solennel aux parlementaires d’aujourd’hui et de demain : n’abolissez-pas nos vies ! Surtout pas celles des plus fragiles. Vous ne vous rendez pas compte du désastre que provoque chez les personnes qui se débattent avec des vies difficiles votre soutien à l’euthanasie ou au suicide assisté comme des morts « libres, dignes et courageuses ». Aurais-je manqué de dignité, de courage et de liberté en restant en vie, moi l’intouchable, cent pour cent dépendant de l’aide d’autrui pour vivre et donc participer à la société ?

Plus d’un quart de siècle de tétraplégie, marqué – j’ose le dire – par autant de joies que de douleurs réelles, m’a vacciné contre le piège du mot « liberté » :

En toute liberté, après mon accident, quand je ne voyais pas de sens à cette vie de souffrance et d’immobilité, j’aurais exigé l’euthanasie si on me l’avait proposée.

En toute liberté, j’aurais cédé à la désespérance, si je n’avais pas lu, dans le regard de mes soignants et de mes proches, un profond respect de ma vie, dans l’état lamentable dans lequel j’étais. Leur considération fut la lumière qui m’a convaincu que ma propre dignité était intacte. Ce sont eux – et tous ceux qui m’aiment – qui m’ont donné le goût de vivre.

Le moment est plus que jamais à soulager, pas à tuer

En réalité, affirmer qu’au menu de la vie on pourrait « choisir sa mort » est une absurdité et une violence, de même qu’il est absurde et violent d’exiger d’un soignant qu’il transgresse l’interdit de tuer. Car c’est cet interdit qui limite sa toute-puissance, nous met sur un pied d’égalité, m’autorise à exister et, si j’en éprouve le besoin, à me plaindre sans craindre d’être poussé vers la sortie.

On nous dit : « C’est un droit qu’on vous propose ; il ne vous enlève rien. » Mais si ! Ce prétendu droit m’enlève ma dignité, et tôt ou tard, me désigne la porte. Ne voyez-vous pas la pression – pour ne pas dire l’oppression – qui monte quand une société rend éligibles à la mort les plus humiliés, les plus souffrants, les plus isolés, les plus défigurés, les moins résistants à la pitié des autres, et – certains le revendiquent déjà – les plus coûteux ?

Avec mes amis de Soulager mais pas tuer, je lance cet appel solennel : le moment est à prendre soin les uns des autres, à accompagner chacun, à soulager toute douleur, peine et souffrance, à retisser des liens de solidarité avec les personnes malades, dépendantes, isolées. Le moment est plus que jamais à soulager, pas à tuer.

*****
Philippe Pozzo di Borgo est parrain du collectif Soulager mais pas tuer et héros du film Intouchables.

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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Premier Janvier le 09/04/2021 20:40 | Alerter
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Il y a des personnes qui se suicident pour un divorce. Il existe des assassins pas démasqués qui arrivent à mener une vie normale.
J'ai conscience d'être là complètement hors sujet.
Je veux dire des choses (des faits) qu'ils puissent être anodins ou trash que selon les personnes ils n'ont pas la même valeur.
On peut donc supposer du mental qu'il est aléatoire. Dont l'incurable fait intégralement parti. Reste la souffrance physique. Le médial donc et plus le mental.
Le médical c'est donc qu'une loi (une généralité) ne peut pas répondre.
Enfin il me semble.

2.Posté par Abdoulaye le 10/04/2021 00:01 | Alerter
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Magnifique texte, magnifique appel à la vie d'un tétraplégique.
Notre société qui offre des bébés sur commande et du suicide assisté tout cela au nom de la médecine, est en train de perdre les pédales. D'autant qu'aujourd'hui on peut accompagner les mourants par une sédation profonde.

3.Posté par Thierry de L le 10/04/2021 11:52 | Alerter
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Je suis chrétien et je crois que si les musulmans et les chrétiens et les hommes et femmes de bonne volonté montrent ensemble leur opposition à une telle loi, elle ne pourra pas passer.
Bonne entrée en Ramadan dans quelques jours

4.Posté par Hanane Alaoui le 10/04/2021 13:51 | Alerter
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L'article de M. Pozzo di Borgo est un monument de mauvaise foi. Ce monsieur tente de faire croire que la loi permettrait de le tuer sous prétexte qu'il est tétraplégique. C'est totalement faux.

Cette escroquerie intellectuelle ne grandit pas son auteur, et plus que les commentaires tire-larmes que des gogos ont déposé ci-dessus. Si cela vous amuse de voir souffrir des proches incurables, pendant des mois voire des années, c'est votre problème.

Mais n'imposez pas vos perversions sadiques à 90% des français qui veulent une loi respectueuse sur la fin de vie.

5.Posté par Hanane Alaoui le 10/04/2021 14:04 | Alerter
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Quelques coquilles :
- et PAS plus que les commentaires {il manque le mot PAS)
- que les gogos ont déposés* ci-dessus [accord du participe passé]
H. A.

6.Posté par Premier Janvier le 10/04/2021 19:16 | Alerter
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Hanane. Ce qui change c'est que c'est le malade qui va lui même poser un échelon à sa souffrance. Jusque là c'était le médecin qui parlait et qui proposait de soulager mais là on propose au malade de dicter. On propose au malade de dicter au médecin. C'est ce que j'ai compris en tout cas.

7.Posté par Premier Janvier le 11/04/2021 18:54 | Alerter
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Pardon. Pour l'état plutôt que le mental je crois que c'est le contraire. Puisque deux mêmes profils, deux mêmes situations n'émettent pas le même avis. C'est donc sans doute plus le mental que l'état qui fait tout.
Et donc malades comme non malades ne savent rien en dire. On ne fait tous que supposer surement.

8.Posté par Abdoulaye le 21/04/2021 13:15 | Alerter
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@ Hanane
Sur ce site, il est d'usage de ne pas insulter ceux qui n'ont pas les mêmes idées que vous.
La loi Leoneti sur la fin de vie existe déjà, elle permet une sédation profonde et ceci se fait très bien aujourd'hui.
Autre chose est le fait que le suicide soit réalisé par des médecins, sous le vocable d'euthanasie.
Ça mérite au moins une réflexion et un peu d'ouverture d'esprit.


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