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Société

Les horribles tortures en Irak se poursuivent

Rédigé par El abed Fatima | Jeudi 6 Mai 2004 à 00:00

           

Le scandale des tortures infligées par l'armée américaine à ses prisonniers s'est accru mardi 4 mai. A Washington, des responsables de l'armée ont fait savoir qu'une enquête menée par l'US Army sur le décès de 25 prisonniers détenus par les forces américaines en Irak et en Afghanistan avait révélé deux cas d'homicide volontaire impliquant des Américains, dix autres cas parmi ces 25 faisant toujours l'objet d'investigations. Des centaines d'Irakiens ont manifesté mercredi devant les murs de la prison d'Abou Gharib pour réclamer la libération des prisonniers de ce centre de détention.



Le scandale des tortures infligées par l'armée américaine à ses prisonniers s'est accru mardi 4 mai. A Washington, des responsables de l'armée ont fait savoir qu'une enquête menée par l'US Army sur le décès de 25 prisonniers détenus par les forces américaines en Irak et en Afghanistan avait révélé deux cas d'homicide volontaire impliquant des Américains, dix autres cas parmi ces 25 faisant toujours l'objet d'investigations. Des centaines d'Irakiens ont manifesté mercredi devant les murs de la prison d'Abou Gharib pour réclamer la libération des prisonniers de ce centre de détention.

 

Des actes odieux et sauvages par des soldats « détraqués »

 

Barbarie inhumaine, actes effroyables il n’y a pas de mots pour  décrire ces tortures  révélées par le rapport établi par le général Antonio Taguba où l’on décrit les sévices commis ; 'briser des lampes chimiques et verser le liquide au phosphore sur des détenus ; verser de l'eau froide sur des détenus nus ; battre des détenus avec un manche à balai ou une chaise ; menacer de viol des hommes détenus ; autoriser un gardien de la police militaire à coudre la plaie d'un détenu blessé après avoir été cogné contre le mur de sa cellule, utiliser des chiens militaires pour effrayer des détenus en les menaçant d'une attaque et, dans un cas, en infligeant effectivement une morsure à un détenu.'

Le général Taguba n'a pas annexé à son rapport, en raison de leur caractère extrêmement sensible, des photos dont il mentionne, toutefois, la découverte et qu'il cite comme preuves des faits qu'il relate. Certaines de ces photos ont été montrées par CBS.

 

Un soldat a été déclaré coupable par une cour martiale avoir abattu un détenu qui lui avait jeté des pierres dans un centre de détention militaire en septembre 2003. Il a été dégradé et exclu de l'armée mais n'a purgé aucune peine de prison, a indiqué un responsable militaire sous le sceau de l'anonymat. Un autre prisonnier a été tué dans la prison d'Abou Ghraib en novembre 2003 par un civil employé par la CIA. Ce dernier n'a pas été poursuivi par les autorités judiciaires militaires car il n'appartient pas à l'armée.

 

Six militaires avaient été sanctionnés et que six autres étaient poursuivis devant une cour martiale pour les abus commis à Abou Ghraib. Mais des témoignages de prisonniers irakiens d'autres centres de détention affluent désormais.

Trente-cinq cas de sévices ayant conduit à la mort de 25 prisonniers ont été recensés dans des prisons militaires américaines en Irak mais également en Afghanistan

Les morts incluaient deux homicides présumés de prisonniers par des soldats, le meurtre d'un prisonnier qui tentait de s'échapper, et 10 autres cas qui faisaient encore l'objet d'une enquête. Il a précisé que l'origine de 12 autres cas de morts de prisonniers restait pour le moment indéterminée.

Ces informations interviennent alors que l'administration Bush a promis mardi de punir les responsables des tortures infligées à des prisonniers irakiens, après la diffusion de photos qui ont horrifié l'opinion internationale.

Des poursuites pénales ont été engagées contre six militaires impliqués et six officiers ont reçu des blâmes qui mettent de fait un terme à leur carrière. Un septième officier a reçu une réprimande écrite de moindre degré. Le général Janis Karpinski, une femme chargée des centres de détention en Irak, fait partie des officiers sanctionnés, qui ont tous décidé de faire appel.

Au total, cinq enquêtes séparées sont menées, selon les militaires américains. La prison d'Abou Ghraib compte 4 500 prisonniers. Quelque 11 000 détenus sont dans d'autres centres pénitentiaires en Irak.

 

Réaction de Bush pour sauver son image

 

 L'intensité de l'affaire a poussé l'administration Bush à essayer de contenir le tollé suscité par la diffusion de ces informations, quelques jours après la publication par la presse de photos de sévices infligés aux prisonniers irakiens. 'Les actions de ces soldats sur les photographies sont totalement inacceptables et pas du tout américaines', a déclaré le secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, lors d'une conférence de presse. Il a estimé que les auteurs de ces actes trahissaient leurs camarades et leur pays.

 

Les Etats-Unis sont 'profondément désolés' par ces sévices, a affirmé de son côté la conseillère de la Maison Blanche pour la sécurité nationale. Le secrétaire d'Etat, Colin Powell, a assuré quant à lui n'avoir jamais rien vu de comparable aux sévices et humiliations infligées à des prisonniers irakiens au cours de sa longue carrière militaire.

 

Interrogé sur la chaîne de télévision CNN pour savoir 's'il avait jamais vu une chose pareille', y compris au Vietnam où il a été officier, M. Powell a répondu par deux fois : 'non'. Le président américain, George W. Bush, qui a exprimé son 'dégoût', a demandé au département de la défense d'enquêter sur les conditions de détention des prisonniers en Irak et sur tout élément laissant penser que des sévices systématiques seraient commis.

 

Au Congrès, les élus, qu'ils soient démocrates ou républicains, réclament des explications. La commission sénatoriale des renseignements doit se réunir à huis clos hier. Interrogé par la commission sénatoriale des forces armées, le chef d'état-major adjoint George Casey a évoqué mardi un 'effondrement total de la discipline'. Le sénateur républicain John McCain, ancien prisonnier de guerre au Vietnam, a critiqué Donald Rumsfeld et d'autres responsables du Pentagone en déclarant qu'ils auraient dû informer le Congrès de la situation d'anciens diplomates américains, parmi lesquels de nombreux ambassadeurs, ont vivement dénoncé la politique de Washington au Proche-Orient dans une lettre au président George W. Bush, une initiative exceptionnelle rendue publique mardi 04 mai 2004.

La lettre adressée à M. Bush déplore en particulier le soutien apporté par le président américain aux projets de séparation unilatérale d'avec les Palestiniens présentés par M. Sharon, qui fait perdre aux Etats-Unis leur vocation de 'partenaire équitable'.

Le département d'Etat américain a annoncé mardi le report d'une semaine, pour des 'raisons techniques', de la présentation d'un rapport annuel sur les actions des Etats-Unis pour soutenir la démocratie et les droits humains dans le monde, triste constat quand on pense à cette tragédie des prisonniers Irakiens.





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