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Société

La France en parfaite communion

Hommages aux disparus du vol AF 447 Rio-Paris

Rédigé par Haroun Ben Lagha | Jeudi 4 Juin 2009 à 17:29

           

Hier soir, à Paris, l’heure était à l’émotion et au recueillement. De la Grande Mosquée de Paris à la cathédrale Notre-Dame, plusieurs centaines de femmes et d’hommes se sont unis pour rendre hommage aux 228 victimes du crash d’Air France.



14 heures : les fidèles se retrouvent lors de la cérémonie musulmane à la Grande Mosquée de Paris.
14 heures : les fidèles se retrouvent lors de la cérémonie musulmane à la Grande Mosquée de Paris.

16 heures : familles et proches rendent hommage aux victimes lors de la cérémonie œcuménique à Notre-Dame de Paris.
16 heures : familles et proches rendent hommage aux victimes lors de la cérémonie œcuménique à Notre-Dame de Paris.
14 heures : les fidèles sont réunis au sein de la Grande Mosquée de Paris. La prière de l’absent va être dite en l’honneur des victimes. Avec beaucoup de pudeur – les caméras de télévision étant tenues à l’écart –, les fidèles prient en la mémoire des disparus. Un assourdissant silence de recueillement règne dans l’enceinte sacrée. Tristesse et retenue se lisent sur les visages, tous les visages, même si la majorité des fidèles n’avait pas de liens de parenté avec les victimes.

Peu avant 15 heures, MM. Moussaoui et Boubakeur, respectivement président du Conseil français du culte musulman et recteur de la Grande Mosquée de Paris, réunissent les fidèles et la presse, à l’écart de la salle de prière, pour rendre un hommage public aux 228 personnes disparues lors de la catastrophe aérienne. Le consul général du Maroc, à Paris, est également présent. On devine, tant l’émotion sur les visages est grande, la présence de proches des victimes dans l’assistance. Des larmes échappent, avec une grande dignité, à celles et à ceux qui connaissaient les disparus. L’émotion grandit davantage quand MM. Boubakeur et Moussaoui se mettent à lire des versets du Coran. Ils rappellent aux fidèles certaines valeurs humanistes qui fondent l’islam, un humanisme qui rend le croyant d’autant plus sensible à la douleur des familles.

Un troisième orateur, après avoir, au nom des autorités islamiques françaises, présenté ses condoléances aux familles déclare : « Face à cette tragédie, nous sommes amenés à méditer sur le sens de notre vie et aussi sur la mort qui, toutes deux, constituent une grande épreuve. » Il explique enfin : « Si nous nous associons aux familles des victimes, c’est non seulement parce qu’il y a des musulmans parmi les disparus, mais aussi parce qu’il s’agit d’une âme humaine : elle est digne de respect, au nom de toutes les religions. »

Les personnels d'Air France se sont rendus en nombre à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Les personnels d'Air France se sont rendus en nombre à la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Une cérémonie œcuménique

Bien avant 16 heures, plusieurs centaines de personnes s’étaient déjà rassemblées sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Des curieux mais aussi des anonymes venus spontanément honorer la mémoire des 216 passagers et des 12 membres d’équipage du vol AF447. Les forces de l’ordre sont en tenue d’apparat. C’est un véritable cortège de voitures officielles et de cars transportant les proches des victimes qui se dirige vers la cathédrale.

Des représentants des communautés catholique, juive, protestante, musulmane et orthodoxe sont présents. Monseigneur André XXIII, évêque de Paris, préside la cérémonie œcuménique. Un message du pape Benoît XVI sera même lu durant la cérémonie. Le président Nicolas Sarkozy et son épouse sont présents ; son prédécesseur Jacques Chirac également ; François Fillon, Premier ministre, ou encore Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, étaient aussi là pour saluer la mémoire des victimes du crash. MM. Moussaoui et Boubakeur se sont rendus à la cérémonie œcuménique, peu après celle qui a été donnée à la Grande Mosquée.

Cet après-midi, à Rio de Janeiro, est donnée à l’église de la Candelaria, ancienne cathédrale de Rio, une cérémonie à laquelle assiste le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Dimanche 7 juin, à 11 h 30, sera célébrée une messe internationale à Notre-Dame à la mémoire des victimes.

La communion est totale pour honorer la mémoire des disparus, mais la France doit-elle forcément attendre que survienne un événement dramatique pour enfin se sentir unie ?




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