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Economie

L'investissement musulman, un fort potentiel économique

Rédigé par Zaïri Rachid | Vendredi 21 Février 2003 à 00:00

           

Depuis le début du nouveau millénaire, la scène économique internationale est profondément marquée par une crise financière touchant la quasi-totalité des places boursières à travers le monde. La période suivant l’éclatement de la bulle, dite de la 'nouvelle économie', semble remettre en cause la croyance 'objective' qui reposait jusqu’alors sur les valeurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Ainsi, les investisseurs et les spéculateurs recherchent vivement des segments de marché à fort potentiel afin de rentabiliser leurs investissements. Dans cette perspective, la conquête du segment musulman devient progressivement un excellent choix…



Depuis le début du nouveau millénaire, la scène économique internationale est profondément marquée par une crise financière touchant la quasi-totalité des places boursières à travers le monde. La période suivant l’éclatement de la bulle, dite de la 'nouvelle économie', semble remettre en cause la croyance 'objective' qui  reposait jusqu’alors sur les valeurs des nouvelles  technologies de l’information et de la communication (NTIC). Ainsi, les investisseurs et les spéculateurs recherchent vivement des segments de marché à fort potentiel afin de rentabiliser leurs investissements. Dans cette perspective, la conquête du segment musulman devient progressivement un excellent choix…


 
Les promoteurs d’indices ont identifié un segment de marché à fort potentiel au travers de l’investissement respectueux des croyances religieuses. Dow Jones, le promoteur d’indices de la bourse de New York, s’est lancé, dés 1998, à la conquête du segment musulman, en créant une gamme d’indices suivant à la lettre les lois de la jurisprudence islamique (la Chari’a).

 

Des générations prêtes à l’investissement

   'Potentiellement, ce marché représente 200 à 400 milliards de dollars. Mais, jusqu’à présent, seule une faible part de ces capitaux sont investis en actions', explique Rushdi Siddiqui, responsable du développement de cette activité chez Down Jones. 'Le réflexe boursier n’était pas forcément dans la culture des premiers émigrants. Mais la deuxième ou la troisième génération semble prêtes à intégrer la culture occidentale sans toutefois renier sa foi', ajoute-t-il.               

  

  Des banques et des sociétés de gestion occidentales ont pris conscience de ce phénomène en mettant en place des services orientés vers ce segment. Parmi ces entreprises, on trouve Dexia, HSBC, JP Morgan Chase Flemings ou encore Dresdner Bank. Elles ont lancé des fonds spécialisés portant à une centaine de véhicules de placement l’offre existante.

 

   Par ailleurs, les indices lancés par Down Jones ne se veulent pas exclusivement dédiés aux musulmans. Les critères de sélection retenus, dont la teneur est certes contrôlée par un conseil de surveillance composé de responsables religieux (Cheikhs), sont susceptibles d’intéresser une population plus large.

 

Les taux d’intérêts mis de côté…

   Outre l’exclusion de valeurs liées à l’alcool, la viande de porc, les services financiers conventionnels, l’hôtellerie, les jeux de hasard, le cinéma ou encore la pornographie, des filtres purement financiers visent à évincer les sociétés faisant un large usage des taux d’intérêt, prohibé par l’Islam. Les entreprises dont l’endettement représente plus d’un tiers de la capitalisation boursière ou dont les créances clients représentent plus de 45 % des actifs se retrouvent ainsi éliminées.

 

   Enron et WorldCom avaient ainsi été exclus des indices islamiques de Down Jones avant que leurs difficultés n’éclatent au grand jour. Cependant, en plus de considérer l’investissement musulman comme une niche (segment) de marché à fort potentiel, les critères de sélection dits Islamiques ne constitueraient-ils pas un moyen de se prémunir des gigantesques scandales financiers sans précédent que l’on rencontre ces derniers temps ?





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