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Société

L’imam de Toulouse s'excuse auprès des juifs de France pour « l’interprétation décontextualisée de ses propos »

Rédigé par | Lundi 2 Juillet 2018 à 14:20

           


L’imam de Toulouse s'excuse auprès des juifs de France pour « l’interprétation décontextualisée de ses propos »
La Grande Mosquée de Paris affirme son soutien à Mohamed Tatai. L’imam d’origine algérienne, président de la Grande Mosquée de Toulouse récemment inaugurée, est au centre d’une vive polémique autour de prêches du vendredi en fin d’année 2017 dont les propos sont susceptibles de constituer une incitation à la haine à l’encontre des juifs.

Appelé à clarifier ses positions après son prêche controversé « consacré à l’eschatologie des fins dernières et à la souffrance du peuple juif », Mohamed Tatai a été convoqué par la Grande Mosquée de Paris. A l’issue de son entretien avec le recteur Dalil Boubakeur lundi 2 juillet, et « en présence de son conseil d’imams », l’imam, qui ne parle qu'en arabe, « s’excuse profondément auprès de ses amis de la communauté juive de Toulouse et de France de l’interprétation décontextualisée de ses propos ».

L'imam invité à poursuivre « sa mission dans la paix, le dialogue et la sérénité »

Il « proteste vivement de sa bonne foi » et « rappelle qu’il a toujours appelé dans ses prêches au respect de toutes les communautés religieuses et en particulier la communauté juive qu’il évoque constamment en terme favorable (Moïse est cité 134 fois dans le Coran) et avec qui il entretient d’excellents rapports », indique la Grande Mosquée de Paris dans un communiqué.

« Aussi, l’imam Mohammed Tataï s’engage comme par le passé à insister sur le vivre-ensemble et sur la nécessaire entente interreligieuse. Et en raison de son engagement exemplaire à Toulouse et dans la région en faveur du vivre-ensemble, la Mosquée de Paris souhaite que l’imam Tataï poursuive sa mission dans la paix, le dialogue et la sérénité », ajoute l’institution proche d'Alger.

Le Service régional de police judiciaire (SRPJ) a été chargé fin juin par le parquet de Toulouse de « vérifier le contenu et les modalités de cette diffusion » des vidéos des prêches en question pour savoir si les propos de l'imam peuvent constituer une incitation à la haine à l’encontre des juifs.

Lire aussi :
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1.Posté par François Carmignola le 02/07/2018 19:50 | Alerter
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L'imam Tatai est connu depuis longtemps, et on pourrait croire ses discours banalisés et acceptés, ce qui est peut être le cas, à moins qu'ils ne soient tout simplement mal connus…
On peut et doit reconnaitre deux choses. D'abord que l'imam en question est d'abord, et depuis toujours, un représentant des affaires religieuses algériennes. Il n'est donc pas soutenu par Dalil Boubaker par hasard.

Ensuite qu'il n'est pas, du moins suivant les critères occidentaux en général, un grand "spirituel": ses centres d'intérêt sont exclusivement ceux de la défense de l'islam comme communauté politique en lutte éternelle avec l'occident et le judaïsme. La prédominance des discours et imprécations sur les prophéties concernant l'avènement d'un monde exclusivement islamique est ainsi typique de ses prises de parole.
Il n'est en rien étonnant qu'il se livre à des citations des hadiths de l'imam muslim (l'une des principales sources de hadiths du sunnisme) qui lient jugement dernier et combat contre les juifs.
Le "contexte" qu'il invoque pour cette citation concernait sans doute une interprétation (peu connue au demeurant) de l'imam Muslim qui affirme que le jugement dernier n'aura jamais lieu.


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