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Sur le vif

L'extrême-droite continue de peser sur la vie politique

| Jeudi 20 Avril 2006 à 22:27

           


Quatre ans après le coup de tonnerre du premier tour de l'élection présidentielle du 21 avril 2002, l'extrême-droite et son leader Jean-Marie Le Pen continuent de peser sur la vie politique française, révèle un sondage Ifop/Acteurs publics.

Sur 1.009 personnes interrogées les 6 et 7 avril derniers pour une étude à paraître ce vendredi dans Metro, plus d'un tiers (35%) estime que l'extrême-droite enrichit le débat politique, contre 65% d'un avis contraire.

Elles sont 34% à affirmer que l'extrême-droite, incarnée notamment par le Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen, est proche des préoccupations des Français.

Ce pourcentage est encore plus élevé parmi les ouvriers (43%). A titre de comparaison, 43% des personnes interrogées estiment que l'extrême-gauche enrichit le débat politique.

Les pourcentages sont également très élevés parmi les employés (54% estiment que l'extrême-droite enrichit le débat politique) et les habitants des communes rurales (44%).

En revanche, 71% des jeunes de moins de 25 ans estiment que l'extrême-droite n'enrichit pas le débat politique.

L'immigration est citée par 43% des sondés comme étant le domaine dans lequel la présence de l'extrême-droite paraît le plus utile pour enrichir le débat politique, suivie par la sécurité (31%). Le chômage n'est cité que par 14% des sondés, l'éducation par 7% et la protection sociale par 5%.

A titre de comparaison, le chômage et la protection sociale sont cités par 61% des sondés comme étant les domaines dans lesquels la présence de l'extrême-gauche paraît le plus utile pour enrichir le débat politique en France.

"Emeutes dans les banlieues de l'automne 2005, mouvements sociaux consécutifs au contrat première embauche (CPE) en 2006, autant de crises hexagonales qui (...) semblent renforcer l'extrême-droite", commente Frédéric Dabi, directeur du département opinion publique de l'Ifop.

Le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen avait provoqué la surprise et la stupeur en se qualifiant pour le second tour de la présidentielle aux dépens du Premier ministre socialiste de l'époque, Lionel Jospin, en ralliant près d'un cinquième des suffrages.

Le président Jacques Chirac avait largement battu le président du FN au second tour, grâce aux voix de la gauche.

Selon le sondage de l'Ifop, Jean-Marie Le Pen reste, en dépit de son âge (77 ans), l'homme qui incarne le mieux l'extrême-droite en France pour près d'un Français sur deux (48% des sondés).

Il est suivi par le président du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers (24%), par la fille du président du FN Marine Le Pen (19%). Bruno Mégret, transfuge du FN, n'arrive qu'en quatrième position (4%) et le numéro 2 du Front, Bruno Gollnisch, au cinquième rang (2%).

"La dernière élection présidentielle (...) a achevé d'installer l'extrême-droite comme un courant politique majeur" qui "ne manquera pas d'influer lors des prochaines échéances électorales nationales", conclut Frédéric Dabi.





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