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Monde

L’espion qui venait de Suisse…

Rédigé par Propos recueillis par Fouad Bahri | Vendredi 3 Mars 2006 à 20:40

           

Le 23 février, La Tribune de Genève révélait qu’un espion avait infiltré le Centre islamique de Genève pour rapporter les activités de son directeur, Hani Ramadan, au Service d’analyse et de prévention, chargé du renseignement pour la Suisse. L'espion s'est converti à l’islam grâce à la fréquentation de M. Ramadan et il a changé d’avis sur sa mission initiale. Suffisamment pour qu’il s’en repente publiquement. Hani Ramadan a accepté de nous livrer son analyse de cette affaire.



Hani Ramadan, directeur du CIG
Hani Ramadan, directeur du CIG
Saphirnews.com : Quel est votre sentiment sur cette affaire ?

Hani Ramadan : Il faut privilégier le dialogue plutôt que les polémiques stériles. Le CIG (Centre islamique de Genève) n’a rien à cacher. L’ensemble de nos actions est effectué dans la transparence et l’ouverture. Deux années d’enquêtes menées par cet ex-agent ont démontré qu’aucune sanction n’a été prise contre le CIG. J’ai reçu une lettre d’excuses de cet ancien agent mais nous avons décidé de ne pas la dévoiler, par égard pour cette personne.

Tout ceci vous incite-t-il à davantage de méfiance ?

Hani Ramadan : Vous savez, dans l’islam il y a des gens honnêtes et d’autres qui cachent leurs intentions. Nous devons les prendre pour leur apparence et rester ouverts dans le dialogue. Nous n'avons rien à cacher. Cela ne nous pose pas de problème. Les musulmans sont porteurs d’amour et de valeur humaine.

Quelle suite allez-vous donner à cette histoire ?

Hani Ramadan: Il démeurent de multiples points d’interrogations sur la légalité d’une telle démarche. Le SAP dépend directement du département de justice et de police. Hors ce département est sous l’influence du parti de Christoph Blocher, l’UDC, qui est un parti d’extrême-droite, équivalent à celui de Jean-Marie Le Pen. D’ailleurs, beaucoup de personnes dans le monde politique ont considéré ces faits comme extrêmement maladroits.
Je suis un citoyen suisse. Je n’exclus pas une éventuelle action judiciaire. J’ai pleinement confiance en nos institutions. Notre parlement saura faire toute la lumière sur cette affaire afin d’éviter ce genre de situation qui ternit la réputation de notre pays.





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