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Points de vue

Interdire le voile aux accompagnatrices des sorties scolaires : défense de la laïcité ou entrave à la liberté ?

Rédigé par Mohammed Moussaoui | Lundi 21 Octobre 2019 à 18:30

           


Interdire le voile aux accompagnatrices des sorties scolaires : défense de la laïcité ou entrave à la liberté ?
L’attaque haineuse et raciste d’un élu RN du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté visant une mère accompagnatrice d’une sortie scolaire portant un foulard a relancé le débat sur la laïcité, et notamment sur la neutralité des personnes bénévoles de l’Education nationale.

Face à l’arrogance de l’élu du RN et à son ignorance caractérisée du principe de laïcité, la présidente du Conseil régional a rappelé fermement le droit en la matière et a mis en évidence la mauvaise foi de cette formation politique d’extrême droite qui n’a d’autre projet pour la France si ce n’est de semer la division, la haine et la discrimination entre les Français.

Un étrange détournement des faits

La mère violemment agressée devant son enfant et ses camarades, dans l’enceinte de l’un des symboles de la démocratie républicaine, est restée digne et respectueuse de ce symbole qu’elle voulait faire découvrir aux futures générations de citoyens. Aujourd’hui, elle a raison de porter plainte contre cet élu qui n’est plus digne de ses fonctions.

L’affaire aurait pu en rester à « des violences commises en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique sur mineur et majeur à caractère raciale », qui doivent être sanctionnées par la justice et un rappel du droit à ceux qui l’ignorent ou font semblant de l’ignorer.

Au lieu de se pencher sur cette forme d’extrémisme (politique) dont sont victimes les femmes musulmanes portant un foulard et la menace que cet extrémisme présente sur la cohésion de notre pays, le débat s’est déplacé sur l’opportunité de légiférer ou non sur l’interdiction du port des signes religieux aux accompagnatrices des sorties scolaires !

Au lieu de se pencher sur le terrorisme qui se réclame de l’islam, cette tumeur dont les musulmans sont également victimes, et de le prendre dans sa véritable nature en tant que crime commis par des personnes mues par une idéologie mortifère, le débat s’est déplacé sur la pratique religieuse musulmane !

Dans ce climat délétère, les extrémistes de tout bord trouvent un terreau fertile pour cultiver leur propre existence : victimisation contre victimisation, slogan contre slogan, amalgame contre

Interdire le voile aux accompagnatrices des sorties scolaires : défense de la laïcité ou entrave à la liberté ?

Retour sur le débat du port de la soutane

Dans ces conditions, nous aurions pu ignorer ce débat sur le port des signes religieux qui resurgit à nouveau par réfraction. Mais face à des voix d’hommes politiques de premier plan appelant à interdire aux femmes portant un foulard d’accompagner les sorties scolaires, il serait utile de faire un retour aux fondamentaux de la loi de 1905.

Il serait utile de se replonger dans les moments de gestation de cette loi. Le 26 juin 1905, Charles Chabert, député de la Drôme, présenta l’amendement suivant : « Les ministres des différents cultes ne pourront porter un costume ecclésiastique que pendant l’exercice de leurs fonctions. » Il y fait feu de tout argument possible et imaginable, dont voici quelques extraits :

« Il est étrange, il est véritablement incompréhensible, qu’un projet de loi (celui de 1905) si longuement et si mûrement étudié (…) ne dise pas un mot d’une question qui a une importance extrême, capitale, le port du costume ecclésiastique. »

« Est-ce que, par hasard, la Chambre estime indigne d’elle de s’occuper de tels détails ? Veut-elle laisser libre le port de la soutane ? »

« Dans les premiers siècles de la chrétienté, les ecclésiastiques s’habillaient comme tout le monde et ce n’est que plusieurs siècles après la naissance de la religion nouvelle qu’ils jugèrent à propos de se différencier des autres citoyens. »

« Pourquoi maintiendrait-on aux ecclésiastiques le privilège de conserver et de porter un costume qui jure si étrangement avec les mœurs et les goûts modernes ? »

« Ce costume favorise l’autorité sur une partie de la population et c’est précisément une des raisons principales pour lesquelles l’Église attache au costume de ses ministres une telle importance. »

« Par l’effet du costume qui les sépare et les distingue du vulgaire, les prêtres apparaissent aux yeux des fidèles – et c’est là ce que veut l’Eglise – comme autre chose et plus que les hommes. »

« Le costume religieux n’est-il pas essentiellement un emblème ? Son port n’est-il pas au premier chef une manifestation confessionnelle ? »

« Les choses de la conscience, dans la conscience : tel est bien l’esprit de la loi que nous élaborons. Mais la soutane en public, ce sont les choses de la conscience dans la rue. »

« D’autre part, vous avez pu être témoins des manifestations diverses que provoquent assez souvent dans nos villes le passage d’une soutane (…), ils exposent les prêtres à de désagréables surprises. Eh bien ! Ne devons-nous pas empêcher que cet état de choses se perpétue ? »

« En Suisse, en Angleterre, en Amérique, les ecclésiastiques s’habillent comme tout le monde… Libre à chacun de s’habiller comme il lui plaît, voilà qui paraît simple et facile. Oui, quand vous aurez ôté à telle ou telle façon de se vêtir sa signification ou son prestige. »

« Voyez ce jeune prêtre qui passe dans la rue : son regard est timide, presque fuyant, son pas est lent et compassé, sa tête est penchée sur l’épaule, ses mains qui se perdent dans de larges manches sont croisées sur sa poitrine : est-ce un homme ? »

« Il y a des prêtres, je le reconnais, qui, pour rien au monde, ne consentirait à quitter leur habit, mais un plus grand nombre d’entre eux – et ce sont les plus intelligents, les plus instruits – attendent avec anxiété cette loi qui les rendra libres »

« De ce serf, de cet esclave faisons un homme. C’est ce que je vous demande au nom de la logique, au nom de l’humanité. »

Interdire le voile aux accompagnatrices des sorties scolaires : défense de la laïcité ou entrave à la liberté ?
Ces arguments du député Chabert furent balayés par Aristide Briand, le rapporteur de la loi de 1905, par un rappel très instructif sur les objectifs et finalités de cette loi dont voici quelques extraits :

« Au risque d’étonner l’honorable M. Chabert, je lui dirai que le silence du projet de loi au sujet du costume ecclésiastique qui paraît le préoccuper si fort, n’a pas été le résultat d’une omission mais bien celui d’une délibération mûrement réfléchie. Il a paru à la commission que ce serait encourir, pour un résultat plus que problématique, le reproche d’intolérance et même s’exposer à un danger plus grave encore, le ridicule que de vouloir, par une loi qui se donne pour but d’instaurer dans ce pays un régime de liberté au point de vue confessionnel, imposer aux ministres des cultes de modifier la coupe de leurs vêtements. »

« Ce que notre collègue voudrait atteindre dans la soutane, c’est le moyen qu’elle procure de se distinguer facilement des autres citoyens. »

« Quant au prestige dont jouit la religion dans nos campagnes, je crois qu’il serait téméraire de l’attribuer uniquement à la soutane. »

« La commission a pensé qu’en régime de séparation, la question du costume ecclésiastique ne pouvait plus se poser. »

« La soutane devient dès le lendemain de la séparation un costume comme un autre… C’est la seule position qui nous ait paru conforme au principe même de la séparation. »

Que dit le droit ?

Après le rappel de cet échange historique, oh combien instructif, nous ne devons pas perdre de vue que la proposition de loi visant à imposer la neutralité à des personnes qui n’incarnent pas l’Etat (les mères accompagnatrices en exemple) réaliserait une ingérence forte et explicite dans l’existence d’au moins deux droits fondamentaux : la liberté de conviction dont fait partie la liberté de religion et la liberté d’opinion.

De ce fait, elle se trouve en contradiction manifeste avec le principe de laïcité et va à l’encontre des objectifs poursuivis par les grands textes nationaux et internationaux traitant des droits fondamentaux que tous les pays démocratiques ont signés tels que la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, complétée en 1966 par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), la Déclaration de l'Assemblée générale des Nations unies du 25 novembre 1981 sur l’élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction, la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen du 26 août 1789 intégrée au préambule de la Constitution du 4 octobre 1958, ou encore les articles 1er et 31 de la loi de décembre 1905.

La liberté de manifester sa conviction peut être limitée si elle entrave certains critères stricts résultant du corpus législatif et de la jurisprudence nationale : les règles de sécurité ; les règles d’hygiène ; l’interdiction du prosélytisme ; l’organisation nécessaire à la mission ; l’image de l’entreprise.

La mission du législateur est de concilier des droits fondamentaux antagoniques, en examinant le caractère acceptable, car proportionné, de l’atteinte portée à l’un d’entre eux pour un motif réputé d’intérêt public. Ce contrôle de proportionnalité impose, in fine, qu’il soit statué sur le point de savoir si la restriction d’une liberté apparaît véritablement nécessaire dans une société démocratique comme la nôtre, et non déséquilibrée en regard de l’exercice des autres libertés.

L’exigence de neutralité, instrument permettant d’atteindre les objectifs du principe de laïcité que sont la liberté et l’égalité des citoyens, pèse sur les fonctionnaires qui incarnent l’État dans l’exercice de leurs fonctions et non sur les personnes privées. L’État doit agir dans le respect de la laïcité pour garantir aux citoyens de convictions différentes d'être traités à égalité. Mais les personnes privées ne doivent pas être soumises à cette obligation de neutralité, car, en leur refusant de manifester leur conviction, on leur interdirait de fait l’exercice de leur liberté d’expression et leur liberté de conscience.

La CEDH « retient que le port de certains vêtements (le foulard pour les femmes en Islam, la kippa ou le turban pour les hommes de confession juive ou sikh) relève d’abord de l’accomplissement d’une pratique religieuse avant d’être l’expression publique de l’appartenance à une religion » (CEDH, 10 novembre 2005 Sahin c/Turquie).

Il convient de rappeler également que selon le Conseil d’Etat, « le port du foulard ne constitue pas, par lui-même, en l’absence de toute autre circonstance, un acte de pression ou de prosélytisme » (CE, 27 novembre 1996, n° 170209, publié au recueil Lebon).

Toujours, selon le Conseil d’Etat, dans son avis du 3 mai 2000, Demoiselle Marteaux, après avoir rappelé l’obligation de neutralité des agents du service public, il conclut par « le fait pour un agent du service de l'enseignement public de manifester dans l'exercice de ses fonctions ses croyances religieuses, notamment en portant un signe destiné à marquer son appartenance à une religion, constitue un manquement à ses obligations.

Les suites à donner à ce manquement, notamment sur le plan disciplinaire, doivent être appréciées par l'administration sous le contrôle du juge, compte tenu de la nature et du degré de caractère ostentatoire de ce signe, comme des autres circonstances dans lesquelles le manquement est constaté. »
(CE- Avis du 3 mai 2000-Dlle Marteaux).

Le Conseil d’Etat a eu l’occasion de préciser dans deux arrêts (CE 27 juillet 2001 Syndicat national pénitentiaire Force ouvrière ; solution réaffirmée dans CE 29 mai 2002 Syndicat national pénitentiaire Force ouvrière) relatifs au versement d’une prime de sujétions spéciales aux membres des congrégations religieuses apportant leur concours aux établissements pénitentiaires que « ni le principe de laïcité, ni celui de neutralité du service public ne s’opposaient à l’intervention, exclusive de tout prosélytisme, dans les prisons, de surveillants congréganistes qui apportent leur concours au fonctionnement des établissements pénitentiaires pour l’exercice de tâches relevant non de la surveillance des détenus, mais de fonctions complémentaires de soutien ». En l’espèce, les missions exercées par les religieuses étaient celles d’assistante sociale, de bibliothécaire et d’infirmière.

Veiller à l’application des lois dans un esprit de sérénité et d’équité

Il importe de préciser que le cas des religieuses apportant leur concours aux établissements pénitentiaires évoqué ci-dessus, n’a pas suscité, à notre connaissance, et à juste titre, la volonté exprimée aujourd’hui par certains d’imposer la neutralité aux agents privés en charge d’un service, même public.

Les quelques cas de prosélytisme, s’ils en existent, et qui peuvent être réglés dans le cadre légal existant, ne sauraient justifier de prendre le risque de voter une nouvelle loi contraire aux principes et fondements de la République.

Le devoir de nos responsables et de nos représentants est certes d’émettre des lois et de veiller à leur application mais il est encore plus important de le faire dans un esprit de sérénité et d’équité. Nous devons tout faire pour que toutes les libertés de conscience des enfants et celles de leurs parents (croyants ou non croyants) soient respectées de manière stricte sans pour autant accepter que les libertés de conscience des parents bénévoles soient entravées.

*****
Mohammed Moussaoui est président de l’Union des mosquées de France (UMF).

Lire aussi : La laïcité, une liberté qui contribue à l'égalité et à l'idéal républicain de fraternité




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19.Posté par Mythopasmytho le 03/11/2019 16:38 | Alerter
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Non. Pas que les femmes. La pudeur ou la bienséance est également recommandée aux hommes.
C'est juste que le fait de focaliser sur les femmes permet de dissimuler le relent raciste de ce prétendu progressisme.
On est pas raciste nous, on est féministe.
Idem sur le fait de condamner la circoncision féminine qui devient elle aussi une cause progressiste mais s'agissant de condamner la circoncision masculine qui devient quant à elle un racisme.
Egalement s'agissant du cloitrement des sœurs catholiques qui devient elle aussi une liberté religieuse mais l'analyse inverse dès lors qu'il est question des femmes voilées musulmanes et non recluses.
Et tout est comme ça.
Selon qu'il puisse s'agir d'un tel ou d'un autre un meme principe devient rédhibitoire ou acceptable.

18.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 02/11/2019 18:30 | Alerter
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Bon, ok mais pourquoi n'y a-t-il que les femmes qui subissent cette "prescription religieuse" ? Qu'est ce qu'il fait que seules les femmes doivent jouer à ça ?

17.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 02/11/2019 18:30 | Alerter
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Bon, ok mais pourquoi n'y a-t-il que les femmes qui subissent cette "prescription religieuse" ? Qu'est ce qu'il fait que seules les femmes doivent jouer à ça ?

16.Posté par Mythopasmytho le 29/10/2019 18:37 | Alerter
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Je suis sur que vous n'avez rien compris.
Vous vous situez dans le jeu, mieux vous faites mine d'etre le jeu lui meme afin de faire valider votre position, à savoir, je suis moi, un non joueur. C'est là ou ça ne colle pas. Vous ne pouvez pas etre le jeu lui meme et en meme temps en etre l'observateur.

15.Posté par Mythopasmytho le 25/10/2019 21:28 | Alerter
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Vous n'avez pas compris.
Je me place du point de vue de l'athée, pas d'un autre.
Dans ma démonstration le joueur est un croyant.
Celui qui porte un foulard si vous préférez.
Je suis athée, je pourrais à la limite faire le croyant (le joueur) mais je ne peux pas etre le jeu. Uniquement etre dans le jeu (etre croyant)
Vous non plus ne pouvez pas. Vous voulez juste vous donner raison.
Il n'est pas un accessoire, un jeu, une invention, il est un faux vrai faux.
Vous parlez en croyant (en joueur) afin de donner raison à votre argumentation.
A savoir, le foulard n'est pas un foulard, il est un faux vrai faux.
Tandis que moi je dis qu'il est un vrai faux vrai.
Un foulard qui est un jeu mais vrai.
Le foulard est pour moi moi un vrai faux vrai.
Un jeu faux mais vrai.
Tandis que pour vous il est un faux vrai faux.
Pas un jeu, c'est vrai et je sais que c'est faux.
C'est là ou ça ne colle pas.
Il devrait etre pour vous un vrai vrai si vous vous placez du point de vue du croyant (du religieux) et pas celui du non croyant (le joueur) un vrai faux vrai.
Pour vous donner raison vous mettez dans la peau en meme temps du joueur, du non joueur et de celui qui est en dehors du jeu.

14.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 25/10/2019 08:15 | Alerter
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Ah la la, c'est parfois pénible de vous suivre...
D'abord c'est bien le porteur du voile, celui (celle) qui exécute le rituel qui ne sépare pas sacré et profane en public, car il exécute le rituel en permanence, de part le port permanent du voile (le rituel ne se limitant pas à l'habillage et au déshabillage, lol comme vous dites). Bien sur comme vous le dites, cela n'est pas possible

Vous décrivez un joueur qui a besoin de jouer pour croire et un non joueur qui a besoin du jeu de l'autre pour identifier le croyant et sans doute (c'est ce que vous sous entendez) de voir le respecter. Cela d'autant plus que -en fait- (c'est le sens de vos circonvolutions) bien sur, le rituel n'est pas permanent (dommage que nous n'ayons pas accès aux période de repos, elles strictement privées).

C'est assez bien trouvé.

Cela n'enlève rien cependant au fait que ce que vous appelez "croyance" n'est pas univoque et qu'il y a des "croyances", y compris islamiques, qui n'ont aucunement besoin de ce (gênant à mon avis) rituel. Vous semblez ne pas admettre que majoritairement, nous souhaitons améliorer notre confort. Mettriez vous l'exception gênante au delà de tout ?

13.Posté par Mythopasmytho le 24/10/2019 20:40 | Alerter
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Ben on a qu'à s'habiller tous en col Mao et terminé. Lol.
Moi ça ne me dérange pas, je me fiche complètement des fringues, je me sape comme une merde.

12.Posté par Mythopasmytho le 24/10/2019 20:34 | Alerter
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Lorsque j'évoquais le jeu en en disant qu'il était un vrai faux vrai comme peut l'etre la religion pour un athée, c'est de l'athée que je parlais et pas du joueur (du croyant).
Pour le joueur (le croyant) c'est le contraire, il n'est pas un croyant.
Il est dans le réel.
Il est contraint pour pouvoir jouer de respecter des codes ou support inventés, qui sont un réel dont on dit qu'il est un faux.
Et vous me répondez le joueur (le croyant) lui sépare le sacré et le profane.
Vous n'avez pas compris.
Bien sur que lorsqu'il ne joue pas (lorsqu'il n'est plus dans l'invention) il n'est plus un joueur (un croyant) il sait que le jeu est artificiel, qu'il respecte une invention, mais le jouer est contraint d'y croire pour pouvoir jouer.
Un joueur ne joue pas, il joue au joueur.
Il n'est pas lui, il est un joueur qui respecte un vrai faux vrai.
Bref. Vous m'avez parler du joueur tandis que c'est le point de vue de l'athée que j'évoquais.
Le non joueur donc.
Joueur et non joueur peuvent d'ailleurs etre des athées comme les autres.
Puisque personne ne peut etre quelque chose H24. C'est une impossibilité.
Faire le croyant ça n'existe pas.
On est aussi travailleur, père, chasseur etc.
Idem pour non croyant. Croyant ou on ne l'est pas.
Faire le non croyant ça n'existe pas.

11.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 23/10/2019 20:18 | Alerter
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"Ce n'est pas le vêtement qui dérange mais l'arabe qu'il y a dedans."

Je vous propose pour vous contredire de passer rapidement sur le mot "arabe", sachant qu'il y a très peu d'arabes en France, beaucoup moins que de maghrébins, qui comme vous le savez ne sont pas arabes, parlent un arabe dialectal très éloigné de l'arabe classique et sont en fait berbères.

La volonté et la pratique assimilationniste française classique, historiquement non raciste, et oui, a toujours eu pour objet de faire supprimer le vêtement ethnique pour mieux assimiler celui qui serait dedans. De ce point de vue c'est donc bien le vêtement qui dérange, désolé. Naturellement il faudra assimiler (...) au vêtement tout le reste, prénoms donnés aux enfants, langue parlée chez soi, neutralité du choix des conjoints, pratique de la religion, chaines de télévision regardées etc.

C'est tout ce qui contrevient à l'assimilation qui dérange et qui fait problème, ce qui fait ce que vous appelez à tort un "racisme". C'est comme ça, c'est la société française, qui refuse confusément, tout en le supportant tout de même, (au point que certains s'en plaignent amèrement, d'ailleurs), l'installation d'une population nouvelle, une sorte de "nouvelle région" dont elle ne sent pas proche.

Vous pouvez déplorer ce manque d'empathie, au point de vouloir y remédier par des accusations, ou une volonté de rééducation systématique, ou je ne sais quoi d'autre, mais vous vous devez de le considérer comme tel.

Pour ce qui me concerne...  

10.Posté par Mythopasmytho le 23/10/2019 16:13 | Alerter
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Ce n'est pas le vetement qui dérange mais l'arabe qu'il y a dedans.

9.Posté par Mythopasmytho le 23/10/2019 16:10 | Alerter
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On a jamais autant regardé et considéré les arabes (négativement mais aujourd'hui on se met à les voir) que depuis que l'on s'est mis à causer foulard.
C'est en vérité les attaques terroristes qui font que l'on s'est mis à parler d'eux. Avant cela ils étaient juste des prolétaires immigrés dont tout le monde se fichait éperdument.
Terrorisme égale foulard, barbes et djellabas, haro sur les musulmans, ils se sont mis a exister et on ne voit plus qu'eux, on ne parle plus que d'eux. D'ignorés ils sont passés à sujets.
Il y a partout des hommes en robe, la djellaba n'est pas rare et ne l'a jamais été. Ni barbes ni foulards ne l'ont jamais été.
Pourtant on a du mal à s'imaginer des hommes qu'ils puissent porter une robe. Pourquoi. Parce que l'on considère de la djellaba qu'elle n'est pas une robe mais qu'elle est un vetement arabe. Idem pour foulards ou barbes.
Ce n'est pas ce que sont les choses qui dérangent les gens mais leurs symboles culturels, religieux.

8.Posté par Mythopasmytho le 23/10/2019 15:45 | Alerter
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Si je teins mes cheveux blancs c'est un choix. Cependant ce n'est pas moi qui ait inventé ça. Je dissimule quelque chose (ce que je suis réellement) pour des raisons personnelles, ça ne regarde que moi. Je suis libre de le faire ou de ne pas le faire. Cependant celui qui a inventé ça là fait à un dessein social, agréable et donc politique.

7.Posté par Mythopasmytho le 23/10/2019 15:34 | Alerter
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Si c'est la pression sociale qui fait que l'on adopte des pratiques c'est que ce n'est pas une liberté.
Il me semble comprendre que vous etes de ce coté là.
Se placer du coté de la pression sociale n'en fait pas une liberté. C'est le contraire. La liberté ne peut pas etre sans libre choix.

6.Posté par Mythopasmytho le 23/10/2019 15:18 | Alerter
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Mais personne n'est neutre. Les athées pas plus que les autres.
Si je suis socialiste je n'incarne pas une fonction mais une idée. Ou bien alors c'est que je ne suis pas socialiste.
Ou écolo ou pecheur ou autre. De temps je ne suis pas socialiste (quand je n'y pense pas) mais il n'empeche que je le suis tout le temps. Il en est de meme pour les croyants. Lorsqu'ils sont coiffeurs lorsqu'ils jardinent ou lorsqu'ils sont électeurs ils ne sont pas croyants mais il n'empeche qu'ils le sont tout le temps.
Ni coiffeur ou écolo ou socialiste ne sont etre.
Lorsque l'on est coiffeur on fait le coiffeur mais l'on est aussi plein d'autre choses. Dont potentiellement un croyant. On est croyant mais on ne fait pas le croyant. Ou l'écolo ou le socialiste.

5.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 22/10/2019 22:01 | Alerter
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Votre interprétation des sentiments à l'égard du port du voile est intéressante. Un "jeu" au sens de manipulation symbolique... C'est effectivement une description plausible de ce qu'on appelle le rituel.

Et bien qu'un rituel soit exécuté en permanence par certaines personnes abolit la distinction sacré/profane et se veut c'est le sens religieux de la chose, refuser la neutralité de la partie publique de sa vie. Cela est en occident associé exclusivement aux ecclésiastiques, personnes soumises à des contraintes refusées par la plupart des gens, ce qui explique le rejet de la pratique quand elle s'adresse aux gens du commun, nos semblables.

Vous négligez deux autres interprétations, et qui sont d'une part la persistance dans les sociétés musulmanes de relations hommes femmes conflictuelles dans l'espace public qui ne se règlent que par une marque publique de "respectabilité/soumission" de la part des femmes; d'autre part de la pression exercée sur la société par des mouvement identitaires religieux qui conseillent et finissent par rendre obligatoire le port du vêtement en question.

Les enquêtes le montrent: le port du voile est en progression, et se trouve lié à une émancipation grandissante des femmes musulmanes (première interprétation) et à la progression de l'islamisme parmi les musulmans (deuxième interprétation).

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