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Sur le vif

Georges Frêche suspendu du bureau national du PS

| Mardi 28 Février 2006 à 22:04

           


Le président de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, qui avait qualifié des harkis de "sous-hommes", a été suspendu du bureau national du Parti socialiste, a-t-on appris auprès du numéro deux du PS, François Rebsamen.

A la demande de François Hollande, le bureau national a accepté de saisir la "commission nationale des conflits" du parti, instance habilitée à prononcer des sanctions contre un membre du PS.

"L'émotion est grande au Parti socialiste et en dehors du Parti", a déclaré François Hollande au bureau national. "Je regarde les manoeuvres de la droite, indécentes au regard de ce qu'ont été les alliances entre elle et le Front national dans cette même région".

"Je ne tolérerai aucune polémique entre nous là-dessus", a-t-il ajouté. "Je demande donc l'application de nos statuts, qui prévoient que le bureau national transmette les demandes à la commission nationale des conflits, seule compétente pour juger les actes individuels concernant l'un d'entre nous".

"Dans l'attente de cette décision, Georges Frêche ne siégera plus au bureau national".

Le 11 février, Georges Frêche avait vivement interpellé des représentants de la communauté harkie lors d'une cérémonie d'hommage à un porte-parole du mouvement pied-noir assassiné en 1993. "Vous n'avez rien du tout, vous êtes des sous-hommes. Vous n'avez aucun honneur", leur avait-il lancé.

Il avait présenté ses excuses deux jours plus tard, affirmant avoir visé une personne en particulier et non la communauté harkie dans son ensemble.


Mais la polémique a progressivement enflé et le PS a été attaqué à de nombreuses reprises par la majorité pour les propos de Georges Frêche, même s'il les a condamnés dans un communiqué le 20 février.

Au sein même des rangs socialistes, plusieurs voix se sont élevées pour demander une réponse forte de la direction du parti.

François Rebsamen a précisé mardi que la saisine de la commission ne préjugeait en elle-même pas de la suite des événements et que les règles de présomption d'innocence valaient aussi à l'intérieur du parti.

En 2002, la "commission des conflits" avait décidé l'exclusion de l'ancien ministre des Affaires étrangères Roland Dumas, coupable de propos peu amènes sur Lionel Jospin pendant la campagne présidentielle.

Connu pour ses écarts de langage, le président de la région Languedoc-Roussillon est à la tête de la fédération PS de l'Hérault, la cinquième de France avec plus de 4.500 adhérents.

"Je suis heureux de la décision qui est prise", a déclaré le député socialiste Arnaud Montebourg. "C'est un peu tard mais c'est bien".

Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée a estimé pour sa part que la suspension n'était pas suffisante.

"Après quinze jours de tergiversations, le bureau national du Parti socialiste n'a toujours pas compris la gravité des propos tenus par Georges Frêche", a-t-il regretté.

"La suspension c'est quelque chose qui n'a pas de portée. L'exclusion du Parti socialiste s'impose tant les propos sont graves et la démission de la présidence de la région Languedoc-Roussillon s'impose tout autant. C'est une exigence de démocratie".

De son côté, SOS Racisme a espéré dans un communiqué que le Parti socialiste ne s'arrêtera pas "à cette sanction symbolique".

"En ce moment même, les avocats de SOS Racisme travaillent à l'élaboration d'une plainte contre Georges Frêche pour ses propos en direction de la communauté harkie."





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