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Georges Frêche mis en examen pour ses écarts de langage !

| Lundi 13 Mars 2006 à 12:12

           

Le président PS de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, a été mis en examen lundi 6 mars à Montpellier pour "diffamation envers une administration publique". Il a en effet soupçonné la police d’avoir elle-même incendié les voitures lors des émeutes urbaines de novembre. Suite aux paroles lâchées concernant les Harkis, Georges Frêches ne retient, semble-t-il, pas ses mots.



La phrase de trop

Le président du PS de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, a été mis en examen lundi 6 mars pour avoir tenu des propos diffamatoires envers la police nationale. En effet, le 4 novembre 2005, lors de l’inauguration de la mosquée Averroès dans le quartier de la Paillade à Montpellier et dans un élan soudain de sympathie pour la communauté musulmane de cette ville, Georges Frêche déclare : « Si je n'étais pas catholique, je serai musulman ». Evoquant ensuite la crise des banlieues, il s’interroge « Je me demande si ce ne sont pas les flics qui, comme en mai 1968, mettent le feu aux bagnoles ? ».

Aussitôt le syndicat de police Alliance s’indigne et écrit à M. Frêche pour protester et demander des excuses. « Je n'ai jamais reçu de réponse », raconte Philippe Sébag, secrétaire régional d'Alliance. "Notre avocat nous avait dit qu'une plainte ne pouvait pas être déposée par le syndicat mais qu'il fallait se retourner vers le ministère".C’est finalement le ministre de l'Intérieur lui-même qui portera plainte.

M. Ferran, l’avocat de Georges Grêches, affirme que ce dernier " a simplement exercé le droit de parole, libre dans une démocratie, c'est ce que nous plaiderons et j'espère bien que M. Frêche sera relaxé. Il n'y a pas de raison et surtout pas d'excuse à faire, la police pas plus qu'un autre corps, n'a une souveraineté totale au point que l'on ne puisse s'interroger à son sujet"."Je suis serein dans cette affaire, il n'y a pas de diffamation. Il n'a pas affirmé que le commandant Untel ou le lieutenant Untel avait mis le feu, il a parlé in globo de la police. Je constate que Sarkozy est allé directement à l'action en justice", a-t-il poursuivi.



Personnalité confuse

Suite au dérapage concernant les Harkis, qu’il a déclaré être des « sous hommes », propos pour lesquels il a officiellement présenté ses excuses, il y a tout de même matière à s’interroger sur l’étrange personnalité de Georges Frêche.

La Paillade, quartier de Montpellier dans lequel l’inauguration de la mosquée Averroès a eu lieu, a déjà fait l’objet d’une critique sévère de la part du directeur régional. Lors de l’inauguration du tramway, en juin 2000, dont le terminus est la Paillade, un quartier à forte population issue de l'immigration maghrébine, Georges Frêche à déclaré ouvertement : « Ici, c'est le tunnel le plus long du monde : vous entrez en France et vous ressortez à Ouarzazate». Toujours lors de cette inauguration, il aurai lancé en parlant d’une femme voilée : «Ne vous inquiétez pas pour la dame, elle n'a que les oreillons». (Midi libre du 1er juillet 2000). Outrés par ces propos, des groupes de musulmans viennent perturber ses meetings. «Un soir, raconte le directeur d'un festival culturel à Libération (28 février 2006), Frêche a hurlé : "Ils ne vont pas vouloir maintenant nous imposer leur religion ! Ceux qui ne veulent pas respecter nos valeurs, qu'ils rentrent chez eux!"». C’est tout de même inquiétant pour un homme qui déclare « Si je n'étais pas catholique, je serai musulman ».
Jacques Molénat, auteur d'un livre intitulé le Marigot des pouvoirs (éditions Climats), consacré aux réseaux en Languedoc-Roussillon, confie au journal Libération que «Georges Frêche a l'art d'embrasser au gré des publics tout le kaléidoscope idéologique de l'Hexagone. Il est capable de tenir ici un discours révolutionnaire, là gaulliste, ailleurs libéral, jaurèsien et même lepéniste, dans le sillage, pour cette dernière variante, de son adhésion profonde à la cause pied-noir.» Pour résumer, il dit aux gens ce qu’ils veulent bien entendre. Comme chacun a des idées différentes, il s’adapte. Espérons simplement que ce ne sont pas là des habitudes communes à l’ensemble de nos hommes politiques.




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